samedi, 14 janvier 2012
SHAGGY DOGS
RESTOGRILL DE L’EGLISE – FRANQUEVILLE SAINT-PIERRE (76)
Le 13 janvier 2012
http://www.shaggy-dogs.com
http://passerelle.franceserv.com
Vendredi 13 janvier … Pendant que les superstitieux jouent au loto, que la France perd son triple A et que les salariés de l’usine Petroplus de Petit Couronne manifestent en faisant une opération escargot sur l’Autoroute de Normandie, les Shaggy Dogs, « Groupe de l’Année aux Zicazic Awards 2011 », s’apprêtent à donner un concert à Franqueville Saint-Pierre au Restogrill de l’Eglise, invité par l’Association La Passerelle qui dévoile ce soir à la presse et au public la programmation de son Festival Blues Notes du 6 avril prochain, une soirée exceptionnelle dédiée aux femmes et au blues puisqu’elle accueillera trois artistes, l’harmoniciste Rachelle Plas et les guitaristes Fiona Boyes et Janet Robin. Une cinquantaine de personnes ont répondu présent et il règne dans la belle salle une atmosphère chaleureuse, même si on manque un peu de lumière chaude et tamisée et de quelques spots de couleur …
Shaggy Dogs, on connaît bien ! Pas de chichi, du bon gros blues rock venu tout droit des pubs et de ceux qui déjà avant eux y jouaient … Disciples de Dr Feelgood, les quatre Franciliens vont droit à l’essentiel et délivrent traditionnellement des morceaux à la fois rythmés, remuants, pleins d’énergie et surtout pleins de saveur. Une section rythmique de luxe avec Toma à la basse et le dernier arrivé du groupe, Guillermo à la batterie qui cogne avec les Dogs depuis maintenant deux ans, un guitar hero élégant et racé, Jaker, qui multiplie les bons riffs et décoche à l’occasion des soli pointus comme des flèches, et enfin Greenbullet, un frontman harmoniciste qui n’hésite jamais à descendre dans le public pour aller communier avec lui … Fidèles à leur tradition, les Shaggy Dogs vont déverser ce soir non pas un mais bel et bien deux tombereaux remplis jusqu’à ras bord de bonnes vibrations, et avec la banane en plus !
Une quinzaine de titres pour commencer, c’est pas mal pour ce qu’on nous avait présenté comme un apéritif en attendant que le public n’aille goûter aux qualités gastronomiques du maître de céans … Alors du coup, les Shaggy Dogs se lâchent totalement et nous balancent aussi bien des titres de leur dernier opus en date, l’excellent « Who Let The Shaggy Dogs Out ?! », que des pièces puisées dans leurs trois précédents efforts qui n’étaient soit dit en passant pas moins excellents ! Chemises rouges, gilets noirs, les quatre cabots ne font pas dans la dentelle et si le volume n’est pas trop violent, au point que l’on aurait bien supporté quelques décibels de plus, le son reste toujours parfait en terme de qualité. On traverse les « Why Should I Stay », « Sweet Louise », « I Need A Train » et autres « How I Feel » pour le plus grand plaisir d’une assistance qui, si elle apprécie à juste titre le concert, ne se presse pas encore devant la scène. Peut être pour décrocher les meilleures places au restaurant ?… Ca tombe bien, il est maintenant l’heure de dîner !
Une grosse heure de break, c’est aussi l’occasion de discuter avec le groupe, les organisateurs et les membres de L’Oreille Bleue venus en voisins et amis … Et le temps filant à un rythme soutenu, c’est bientôt aux Shaggy Dogs de reprendre du service pour un second set, non sans avoir auparavant commencé à vendre les albums, T-shirts et autres accessoires indispensables du kit de premiers secours qu’ils ont tout récemment créé. Belle initiative imaginée avec l’humour caractéristique du groupe en cette année de fin du monde !
On y retourne donc avec cette fois un show qui donne plus dans le Shaggy Dogs roots, avec à la clef les grands classiques du quartet, ceux qui ont contribué à écrire son nom au fronton des plus belles salles et des plus beaux festivals de France, de Lax jusqu’au Buis en passant bien entendu par Cognac … Toujours aussi électrique, Jaker inonde la salle à grands coups de sa Fender Cyclone tandis que son complice harmoniciste et chanteur multiplie les effets de style, lui glissant même à l’occasion un briquet dans la main pour qu’il en use en guise de bottleneck sur « Love And Hate » ! Du coup, le public entre directement dans l’œil du cyclone et traverse en bonne compagnie le noyau dur inscrit depuis des lustres au répertoire des Pub Rockers avec des titres comme « Hallelujah », « Ho Lala », « Do The Dogs » ou encore « Night Time » qui n’en finissent plus de résonner dans une salle qui visiblement apprécie à sa juste valeur si l’on en croit le flot nourri des applaudissements !
On se quitte quelques secondes, comme ça, pour la forme, mais forcément Franqueville en redemande et Greenbullet, en passe avec des soucis d’harmonica défaillant, en profite pour amener tout le monde au contact ! Ca y est, les « Communication Rules » expliquées lors du final ont été assimilées et cette fois tout le public est devant l’estrade pour un rappel en trois titres qui nous emmènera du côté de la « Route 66 » avant de se terminer par un superbe « Wonderful World » particulièrement apprécié. Une fois de plus, les Shaggy Dogs ont démontré qu’ils appartenaient à cette espèce rare des groupes capables de fédérer différents publics derrière eux avec une musique qui ne se la raconta pas, une musique qui fait taper du pied et qui parvient à rapprocher les gens entre eux, sans considération de chapelle, de couleur, de classe sociale ou de je ne sais quoi encore … C’est aussi pour ça qu’on les aime !
Fred Delforge – janvier 2012
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