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LENINE MC DONALD pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 14 janvier 2012
 

Lenine Mc Donald
(Bianchimusic – Believe – 2012) 
Durée 45’20 – 11 Titres

http://www.myspace.com/leninemcdonald

Il fait partie de ces artistes qui arrivent tout le temps là où l’on ne les attendait pas, de ces électrons libres qui avancent contre vents et marrées et qui n’en font qu’à leur tête, quitte parfois à bousculer les formats établis et à semer le doute dans l’esprit d’un public qui se montre au bout du compte aussi surpris que séduit. Bassiste au sein des fameux Jesus Volt, Lenine Mc Donald a eu le temps de se faire les dents à la pratique d’un blues à la fois sale et ambitieux, un blues qui s’est ouvert un temps très largement vers l’electro et qui a su fédérer derrière lui non seulement la France mais aussi plus largement l’Europe et même l’Australie. Trois albums et cinq centaines de concerts plus tard, l’artiste a décidé qu’il était temps de se consacrer à autre chose, son envie d’écrire des textes dans la veine des Bashung, Brel et autres Gainsbourg le poussant à se mettre au chant et à appréhender un premier effort personnel enregistré avec à ses côtés son vieux collègue guitariste de Jesus Volt Jacques El Tao mais aussi à l’occasion le prolixe Boogie Matt de Bo Weavil. De quoi se garantir un effort très fortement teinté de blues, mais aussi très vaste en terme de sonorités …

Chassez le punk qui est en lui, il s’empressera de revenir au galop, ne serait ce que pour apporter ses saturations un peu crades et ses accents pas franchement soignés … Ouvert en grand sur toutes les influences, Lenine Mc Donald regarde sans ambiguïté vers des blues pleins de sensualité, des blues roots et des blues rock, n’hésitant pas à laisser entrer un peu de groove et de funk à l’occasion mais se laissant aller aussi quand le besoin s’en fait sentir vers des connotations auxquelles le vaudou n’est pas totalement étranger, l’Afrique et la Caraïbe se retrouvant parfois dans des chansons écrites en Français et chantées avec une voix des plus ensorcelantes, une des nombreuses caractéristiques du personnage que l’on ignorait jusqu’alors. Dans le grand métissage que nous dévoile le bassiste et chanteur, on retrouve tout ce qui contribue à faire les grandes œuvres, un trait d’harmonica, un pet de dobro, une touche de claviers et de machines et des voix féminines que Virginie Bianchini dépose tantôt en lead, tantôt en chœurs … De morceau en morceau, on se régale des compositions d’un poète réaliste aux consonances modernes mais aussi de ses notes toujours soigneusement choisies et l’on en passe même, entre des « Cruelle et belle », « L’origine du monde », « Pleine lune » ou « Serons nous libres », par une adaptation très personnelle et particulièrement enlevée du « Sorry Angel » de Gainsbourg » qui ne laissera personne de marbre. Sans définitivement choisir entre blues et chanson française, Lenine Mc Donald se paie le luxe d’un premier album tellement inclassable que l’idéal, c’est de surtout pas le ranger !