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JEFF TOTO BLUES pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 07 janvier 2012
 

Le Blues … et moi
(Bluesiac – Socadisc – 2012) 
Durée 59’53 – 12 Titres

http://www.jefftotoblues.com
http://www.myspace.com/jefftoto
http://www.bluesiac.com

Un temps solo, longtemps groupe, Jeff Toto Blues semble bien parti pour reprendre temporairement du service au format one man band avec à sa tête Jean François Thomas, guitariste émérite mais aussi chanteur, auteur, compositeur et accessoirement attaché à l’harmonica, au footstomping, j’en passe et des meilleures ! Bluesman né, Jeff Toto a croisé le fer avec tout ce que la scène compte de grands artistes et si la majorité des autres s’attache traditionnellement à s’exprimer dans la langue de John Lee Hooker, c’est pour sa part dans celle de Paul Personne qu’il a choisi de chanter son blues, un blues tout ce qu’il y a de plus classique, mais un blues chanté avec le cœur et avec les tripes et surtout avec une voix éraillée plus que de raison qui se prête admirablement bien à l’exercice. Remarqué sur les plus grands festivals de l’hexagone, le musicien s’autorise pour le début de l’année un album solo sur lequel il invite quand même quelques amis comme Vincent Bucher à l’harmonica ou les Bayou Brothers aux chœurs gospel …

D’un côté, il y a le blues … de l’autre, lui ! Pas difficile dès lors pour Jeff Toto Blues de se lancer dans un ouvrage où il se met en scène avec sa musique préférée, un effort où il raconte « Le Blues … et moi » avec un franc parler qui fait plaisir à entendre et surtout avec une grande part d’humilité. Des blues à douze pattes et des moutons à cinq mesures, à moins que ce ne soit le contraire, Jeff ne compte pas quand il est question de mettre des mots soigneusement choisis sur des mélodies attirantes, le tout arrangé avec tellement de talent qu’il en ressort une sensation étrange de se retrouver face à des chansons luxueuses posées sur des accords volontairement un peu sales. Bluesman au grand cœur mais à l’âme torturée, Jeff Toto se met à nu une heure toute entière et y va de ses douze titres en forme de tranches de vie, des titres pleins de nuances comme « Hymne au Blues », « Ca sert à rien », « Le pessimiste (j’avance) », « Ma place » ou encore « Princesse » … De grands coups de slide, des blues bien roots avec une voix qui n’est pas sans rappeler celle de Patrick Verbeke, des blues un peu folk ou même un peu pop parfois, un Français croustillant et très intelligemment utilisé, de grandes goulées d’harmo et des chœurs en tous points convaincants, Jeff Toto Blues n’y est pas allé à l’économie quand il a été question de se fendre de son hommage au genre et ça se ressent forcément sur un album de blues francophone comme on en voit trop rarement.