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JEFF ZIMA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 06 janvier 2012
 

Live à La Javanaise / Ragged but Right
(Autoproduction – 2011) 
Durée 64’59 + 50’17 – 15 + 18 Titres

http://jeffzima.com

C’est indiscutablement le plus français des bluesmen américains et s’il dispose légalement des deux nationalités, il est également un des trop rares artistes à chanter le blues dans la langue de Patrick Verbeke et de Benoit Blue Boy … Il faut dire que plus de deux décennies passées dans l’hexagone ont permis à Jeff Zima d’en acquérir toutes les finesses et les subtilités linguistiques et que fort de son humour et de son sens pointu du second degré, il a su mettre en musique tout ce qui fait son quotidien et qui contribue donc à créer son blues. Naturellement généreux et artistiquement virtuose, ce personnage atypique a choisi de se livrer à un exercice un peu inattendu en nous proposant un double album des plus étonnants puisque la première moitié est dédiée au live et à un concert enregistré à La Javanaise d’Aiguelèze, dans le Tarn, en compagnie de Fred Jouglas à la contrebasse et Didier Brassac à la batterie mais aussi de Jersey Julie au sax alto, tandis que la seconde moitié s’attache à compiler des morceaux aux accents majoritairement tournés vers le rag, des pièces enregistrées en fingerpicking durant trois séances en solitaire réalisées entre 2007 et 2010 … Tombé dans la platine à peu près en même temps que les cadeaux du Père Noël, le digipack a depuis beaucoup de mal à s’en éloigner !

Grand maître de la guitare slide, Jeff Zima nous emmène en tout premier lieu dans une aventure pleine de belles glissades et de belles mélodies et s’il s’attache à commencer son concert par trois reprises d’affilée, c’est pour mieux ensuite nous régaler de ses propres morceaux toujours pleins de bonne humeur et de rimes toujours croustillantes, qu’elle soient construites dans sa langue maternelle comme c’est le cas avec « Guitar King », « Feed The Cat » ou « Steam Locomotive Blues » ou encore dans sa langue d’adoption sur « Le corbeau et le chacal », « La corde au cou » ou l’excellent « Ca c’est d’la gnole » ! Du talent, de l’humour, Jeff Zima en a à revendre et assure son rôle de guitariste mais aussi d’entertainer avec un véritable succès pour emmener son public dans un set endiablé sur fond d’accent américano-toulouso-albigeois du plus bel effet avant de le quitter sur un « Grésigne Blues » cuivré à souhait, de ranger le bottleneck et de poser le médiator dans un coin pour nous entraîner tous ensemble vers une seconde partie elle aussi réjouissante. « Ragged But Right », c’est à Riley Puckett que Jeff Zima a emprunté le titre de cette dernière moitié acoustique, mais c’est là aussi dans une débauche de compositions qu’il s’engage, même s’il succombe de temps à autres à l’appel d’un traditionnel comme « Fishin Blues » ou de standards aussi variés que le « Love In Vain » de Robert Johnson et le « J’ai rendez-vous avec vous » de Georges Brassens pour mieux les entourer de ses propres « Louisiana Blues », « Toulouse Rag », « Shiny Eyes » et autres « Le vin qui m’émeut » et « En attendant mon heur » … Dans cet exercice rag acoustique qu’on lui connaît moins, Jeff Zima se montre là aussi brillant et convaincant et s’il ajoute du même coup une nouvelle corde à son arc, il avoue avec un petit sourire en coin qu’il en a encore quelques autres en réserve, histoire sans doute de mieux nous surprendre une fois encore dans quelques années. Un sacré bonhomme, mais aussi un sacré album !