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PAT McMANUS BAND à BALE (SUISSE) pdf print E-mail
Ecrit par Cathie Wetzstein  
lundi, 26 décembre 2011
 

PAT McMANUS BAND
METRO BY GRAND CASINO BASEL – BALE (SUISSE) 
Le 21 octobre 2011 

http://www.patmcmanus.co.uk/ 
http://www.myspace.com/patmcmanus 
http://www.grandcasinobasel.com/page.asp?r=actus 

Direction la Suisse afin d'y retrouver le Pat McManus Band. Qui connaît Pat McManus sait que ce gars à la musique qui coule dans les veines. Né en Irlande du Nord, aîné d'une fratrie de six, Pat grandit dans la musique traditionnelle irlandaise, ses parents étant eux-mêmes des musiciens réputés. A cinq ans, il étudie le violon et développe cet extraordinaire don, gagnant de nombreux concours dont celui de meilleur violoniste irlandais à 14 ans. Elargissant son horizon musical, le rock et le blues l'ayant attrapés pour ne plus le lâcher, il se met à la guitare dès ses 9 ans. Et c'est relativement jeune qu'il va créer un groupe avec deux de ses frères, John et Tommy. Les fameux Mama's Boys, dont la réputation ne fait que croître, connaissent un franc succès et les albums se succèdent. En pleine ascension, alternant tournées sur tournées et forts de huit albums, Tommy décède, terrassé par la maladie, laissant Pat et John désemparés. C'est la fin de Mama's Boys. Pat et John, après quelques mois d'errements, reforment un groupe, Celtus. Puis Pat décide de se consacrer à sa famille. Un retour aux sources nécessaire et un besoin de retrouver ses racines. Il enseigne la musique traditionnelle irlandaise et joue dans différents groupes, avant de créer l'excellent power trio que l'on connaît aujourd'hui, le Pat McManus Band. Pat en profite pour composer et sort trois albums.

Toute une expédition donc, car nous avons le chic de toujours nous perdre en Suisse, et ce malgré le GPS. Nos amis Helvètes mettent toujours en place des déviations qui n'aident pas forcément à trouver son chemin. Enfin arrivés au Casino, il nous faut passer la sécurité, traverser tout le casino … Pour enfin arriver au Métro, la nouvelle salle de spectacle du Casino de Bâle … Et le concert a débuté ! Le temps de confirmer les autorisations pour les photos, de déballer le matos, et c'est parti pour un shooting en règle. La salle est pleine et l'ambiance est déjà très chaude. Il faut dire que le PMB est particulièrement apprécié. 

Pat est bien sûr accompagné de Gordon Sheridan à la basse et Paul Faloon à la batterie. D'entrée de jeu, nous sommes aspirés par la spirale rock du trio. Les premiers morceaux sont issus du dernier album du PMB, « Walking Through Shadows », sorti cette année. Dès les premières notes de « Danger Zone », la virtuosité de Pat à la guitare nous saute à la tronche. « The Professor » mérite vraiment son surnom. Son jeu est époustouflant. Il use de la technique, mais sans en abuser … et quand bien même ce serait le cas, l'aisance de son jeu et la sensibilité qui en ressort est telle que l'on ne s'en lasse pas. « Short Sharp Shock » et « The Riddle » prennent le relais. C'est un show à 200 à l'heure que nous délivre le groupe. Pas de temps mort, sauf lorsque Pat tape la discute avec le public.
 
Cette soirée est ponctuée d'hommages, dont le premier est pour Rory Gallagher. « I Take What I Want » est rondement mené avec tout le talent, le feeling et l'énergie qui ressort de la musique distillée par le combo. Les titres s'enchaînent et ne se ressemblent pas … « Got The Right », « Ready To Rock » et « Juggernaut », c'est encore une grosse claque que l'on se prend. La partie rythmique, assurée par un duo basse/batterie remarquable, soutient Pat tout au long de ce gig avec une efficacité sans faille. Paul avec sa large carrure en impose derrière sa batterie qu'il matraque avec puissance et l'intenable Gordon se donne à fond à la basse. Le band s'éclate sur scène, le plaisir qu'il prend à jouer est évident. La simplicité, la complicité et la générosité de ce power trio est palpable. Le lien permanent qu'il établit avec le public est fort, en témoignent tous les clins d'œil, sourires et signes de la main vers un visage familier aperçu dans la foule. 

Entre reprises et compos, Pat McManus nous régale de ses riffs ravageurs et de ses solos inspirés, dont certains effectués en tapping. Ce génie manie la six-cordes avec une dextérité impressionnante, comme si elle était un prolongement de lui-même. La passion qui l'habite se propage dans toute la salle et déferle sur nous telle une lame de fond. Il nous met tous à genoux !!! Pat nous démontre qu'il a également des cordes à son violon avec « Runaway Dreams » … en nous gratifiant d'un formidable solo violonesque. Ce type est décidemment plein de ressources, il a une classe folle … Guitare derrière la tête puis posée au sol, le manche appuyé sur la grosse caisse de la batterie, c'est au bottleneck qu'il finit son solo sur « Back In The Saddle ».

De ballades en blues, en passant par le rock, le tout agrémenté de forts accents irlandais, la variété des sons et des rythmes fait qu'on ne s'ennuie jamais. Ce sont de purs moments de bonheur et de délectation. Ca tombe bien, l'heure de la ballade est arrivée avec le splendide « Rough Diamond » avant un hommage vibrant à la mémoire de Gary Moore et le magnifique « Parisienne Walkways » composé par Phil Lynott. Pat joue ce titre d'anthologie à sa sauce et l'émotion qu'il fait passer est intense. Sa guitare chante et lorsqu'il tient la note, il nous laisse sur le carreau.
 
Séance acoustique et nouvelle dédicace à Rory Gallagher. « Return Of The G Man » et « Out On The Western Plain » nous permettent de reprendre notre souffle. A cette occasion, Pat pense à ceux qui nous ont quitté (Jimi Hendrix, Gary Moore, Rory Gallagher, John Bonham, Janis Joplin, Tommy son frère …) et évoque un « Great Gig In The Sky ». C'est avec un bouzouki (non-non, je n'ai pas dit bazooka … quoique, la puissance et la rapidité de feu est la même) et « Walking In The Shadows Of Giant » que Pat nous entraîne vers des sonorités country, talonné par « Blowing In The Wind » de Bob Dylan, hymne intergénérationnel et intemporel, repris en cœur par l'assistance.

Sans un clin d'oeil à Mama's Boys, la soirée aurait eu un goût d'inachevé … Le très attendu « Needle In The Groove » ferme donc la marche. Sous un tonnerre d'applaudissements et après un rappel des plus mérités, le PMB nous offre le somptueux « Black Rose » de Thin Lizzy, magistralement interprété, suivi du non moins bon « Sharp Dressed Man » de ZZ Top qui envoie du bois. Après s'être donnés à fond sur scène pendant près de deux heures, Pat, Paul et Gordon vont passer un long moment à signer des autographes, poser pour des photos ou tout simplement consacrer de leur temps à leurs fans. 

Le Pat McManus Band, c'est de la bombe, du blues/rock flirtant avec des sons hard, des connotations irlandaises très fortes (normal, pour un band irlandais aux influences fortement irlandaises, me direz-vous…), du talent, une générosité sans limites, une pêche d'enfer … j'en passe et des meilleures !!! A voir absolument et à consommer sans modération…

Cathie Wetzstein – décembre 2011