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ZAKIYA HOOKER à ENSISHEIM (68) pdf print E-mail
Ecrit par Cathie Wetzstein  
vendredi, 23 décembre 2011
 

ZAKIYA HOOKER
CAF'CONC – ENSISHEIM (68)
Le 19 octobre 2011 

http://www.zakiyahooker.com/ 
http://www.cafconc-ensisheim.com/ 

Fille du célèbre bluesman John Lee Hooker, Zakiya a été immergée dans la musique et le blues dès le berceau. Avec un tel papa, pas étonnant, me direz-vous … Elle s'est produite sur scène pour la première fois en 1991, en duo avec son père. Dès lors, on l'a vue avec les plus grands noms du blues, Peter Green, Etta James, John Hammond pour ne citer qu'eux. Loin du blues pur de John Lee, Zakiya a su trouver son propre style, un blues jazzy aux accents soul et nuancé de funk, se démarquant ainsi de son illustre père. Quatre albums sont à son actif, dont le dernier sorti en 2009, « Keeping It Real ».

Magic is in the airv… La magie et bien plus … Le groupe attendu est -un peu- en retard. Soit, les moules-frites vont nous faire patienter. Les musiciens arrivent enfin et la balance est faite pendant le repas. Une bonne mise en bouche … entre potes, heureux d'être ensemble et de partager un moment unique. Nous ne le savons pas encore et au risque de me répéter, magic is in the air tonight !!!

Les deux sets débutent avec Ollan Christopher Bell au micro, heureux mari de Zakiya plus connu sous le nom de Chris James alors qu'il faisait parti du groupe The Natural Four dans les années 60. Ollan interprète quatre titres dont « I Wanna Ta-Ta You » de Johnny Guitar Watson et le splendide « Georgia » dans un registre résolument blues/soul et avec une belle voix de crooner. 

Federico Bozas (guitare, basse, chant), Willy Bozas (batterie, chant) et David Larsson (clavier, chant) complètent le line-up. Des musiciens d'horizons différents, Federico et Willy sont frères et argentins, David est suédois. Zakiya fait son apparition. Des « Boom Boom » … fusent. Le public semble l'attendre au tournant, ne pouvant s'empêcher de la comparer à ce papa si célèbre… Sourire aux lèvres, Zakiya ne se laisse pas distraire et débute sa prestation avec « I Wanna Hug You Kiss You ». C'est à ce moment même que John Lee disparaît, cédant toute la place à Zakiya. Une sensation de bien-être nous envahi lorsque sa voix s'élève, douce et envoûtante. Elle charme l'auditoire instantanément, sans effort. La connexion est établie, un lien invisible se tisse entre elle et le public. 

Pour sûr qu'elle tient de son père !!! Ce tout petit bout de femme, pas plus d'1 mètre 50 du haut de ses talons, possède un charisme impressionnant. Il émane d'elle une formidable douceur et une grande force tranquille qui vous touche au plus profond de votre être et atteint votre âme. 

Généreuse, elle se donne sans compter et nous transmet cette passion qui l'habite. Elle n'hésite pas à rejoindre son public et se déhancher avec lui. Ses yeux pétillent de milliers d'étoiles. Petite anecdote de cette soirée mémorable, Zakiya nous accueille avec un "au revoir" des plus convaincus !!! Eclat de rire général. Qui ne sera pas le seul, le show en sera ponctué.

Nous sommes conviés à parcourir une route bluesy, pavée d'une bonne touche de soul, à la rencontre de Brownie McGhee et de son « Rainy Rainy Day », T Bone Walker et « Cold Cold Feeling » sans oublier « Damn Your Eyes » d'Etta James. Arrivés à la croisée des chemins avec Robert Johnson, nous prenons la direction de Memphis avant de retrouver Ma Rainey et « C C Rider ». Un arrêt au casino avec Johnnie Taylor s'impose afin d'y dépenser les « Last Two Dollars » et de s'envoyer « One Bourbon, One Scotch … » derrière le gosier sous les yeux attendris de papa Hooker qui veille. 

Nous allons découvrir quelques compos de Zakiya dont « Keeping It Real » et le très inspiré « Over The Top », à l'accompagnement vocal splendide. Zakiya est entourée de très bons musiciens, ce qui ne gâche rien. Les regards et sourires complices échangés tout au long de la soirée marquent un réel plaisir de jouer ensemble. « Big Boss Man » de Jimmy Reed annonce la fin de ce gig. 

Willy dégaine l'artillerie lourde pour un pilonnage en règle de ses fûts. Il cogne comme un damné et met le feu au Caf' !!! Son guitariste de frère, Federico, possède un énorme feeling et un toucher de gratte extraordinaire, tant à la rythmique que dans les soli dont il nous gratifie. Il a plus d'une corde à sa guitare et assure la basse lorsque Ollan est au micro. Quant à David et son clavier, ils ne forment qu'un. Ce jeune claviériste a un talent fou ; son jeu rapide, précis et ses doigts habiles courants sur les touches nous tiennent en haleine.

Le public, ensorcelé, réserve une véritable ovation au combo qui revient sur scène et nous balance un « Bye Bye Baby » de tous les diables … Le Caf' se déchaine à nouveau. Ca tape du pied, ça crie … tout ce qui fait du bruit est utilisé… Un ultime « Dust My Broom » de Robert Johnson nous entraine vers un troisième set convivial de partage et d'échange avec Zakiya et son band. A voir les mines réjouies et les airs béats, cette soirée est à marquer d'une pierre blanche. Zakiya Hooker … A voir ou à revoir, mais à découvrir absolument ! 

Cathie Wetzstein – décembre 2011