dimanche, 18 décembre 2011
L’1consolable est payé
(Autoproduction – 2011)
Durée 68’17 + 66’36 – 12 + 12 Titres http://l1consolable.free.fr 
Une journée passée en compagnie de L’1consolable, c’est un résumé en vingt quatre chansons de vingt quatre heures de la vie d’un poète anticonformiste qui a choisi de refuser l’appel des sirènes de la société de consommation en s’autoproduisant et en s’autodistribuant, un artiste qui a économisé sou après sou sur son RSA la somme nécessaire pour s’offrir un double album plutôt luxueux sorti en digipack avec non pas un mais bel et bien deux bons gros livrets. Prônant le refus total du travail et de l’exploitation de l’homme par l’homme et faisant grosso modo l’apologie du RMI et de Allocations en tous genres, l’artiste a fait l’effort, au sens propre mais aussi au sens figuré, de compiler un best of des grosses absurdités débitées de part et d’autres par nos politiques et autres bonimenteurs pathétiques, chef de l’état en tête, et s’en est servi pour agrémenter de tranches de vie ses propres flows, ses propres façons de mettre en avant une vision des plus utopistes de la société idéale. Si « L’1consolable est payé à rien foutre » le matin, « L’1consolable est payé à foutre la merde » dès qu’arrive l’après midi et tout bien pesé … ça se voit ! Débattre sur les énormités issues de la bouche des politiques et sur la société idéalisée qu’ils tentent de créer et en même temps s’efforcer d’en vivre tout en offrant à ces mêmes personnages une forme de tribune en leur ouvrant en grand les portes d’un album, double qui plus est, il y a une démarche qui peut parfois apparaître un peu surprenante … Certes L’1consolable a cherché à créer un concept, à idéaliser un mode de vie qui consisterait à dormir devant les portes de la CAF et à chier devant celles de Pôle Emploi, utopie ultime ou véritable illumination permettant de fustiger dans la facilité les Ministres qui palpent honteusement l’oseille du peuple et un Président qui pousse l’indécence jusqu’à donner à son propre salaire des envergures léonines ? Là où certains s’attachent à déclencher une révolution par le verbe ou même par les armes, L’1consolable empile en dilettante les jérémiades, souvent de fort belle manière artistiquement parlant, mais de façon tellement discutable sur le plan intellectuel que l’on a du mal à adhérer à un projet qui ne fait globalement que jeter de l’huile sur le feu d’une société bien pensante pour laquelle jeune = branleur = feignant = trafiquant de drogue = profiteur … D’une « Ode au RMI » à une « Ode à l’incendie » en passant par « Bossa No Taf », « Le Blues du Taf », « Objecteur de bon sens », « Ode à l’incendie » ou « Far West », il y a de quoi donner un paquet d’arguments à tous ceux qui hésitaient encore à franchir le cap et à glisser un bulletin aux couleurs et aux odeurs nauséabondes dans l’urne aux prochaines présidentielles. Si chaque artiste a en lui les moyens et le devoir de faire passer un message à son public, il a aussi quelque part l’obligation de mesurer les conséquences de ses déclarations … Si la plume est indiscutablement belle, l’encrier dans lequel L’1consolable la trempe l’est nettement moins. Dommage ! |
