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PAUL PERSONNE au FESTIVAL BLUES DE TRAVERSE (76) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 03 décembre 2011
 

PAUL PERSONNE
BLUES DE TRAVERSE 
LA TRAVERSE – CLEON (76)
Le 2 décembre 2011 

http://www.johncarriemusic.com/  
http://www.paulpersonne.com/ 
http://www.latraverse.org/  

Remerciements : Paul Personne & Gloria, A L'Ouest (Anthony, Brice, Nicolas), La Traverse (Marc, Michel ...), XIII Bis Records (Mehdi, Anita), Tomahawk Musique ... 

Revenu en grande forme à la fin du Printemps dernier avec la « Face A » de son projet « A L’Ouest » puis confirmant juste avant l’automne avec une « Face B » tout simplement complémentaire, Paul Personne affiche un des retours gagnants de l’année 2011 et comme un bonheur n’arrive que très rarement seul, c’est non pas une date mais bel et bien deux qu’il assure ce week-end à La Traverse de Cléon en clôture du Festival Blues de Traverse, celle du samedi s’étant rapidement retrouvée sold out et ayant entraîné dans son sillage un concert du vendredi lui aussi complet ! Il faut dire que pour ce Normand d’adoption, on est un peu ce soir « Comme à la maison » … 
 
Convié à assister aux balances par l’équipe, il est facile de remarquer que la bonne humeur mais aussi le sérieux sont de rigueur, Gloria chapeautant l’organisation de la soirée de A à Z tandis que côté scène, notre Paulo national essaie rigoureusement chacune de ses guitares du jour, choisissant parmi ses deux Les Paul vintage, celles là même qui ont le look des Les Paul de nos jour, celle qui sera l’élue du soir mais préparant aussi avec un soin tout particulier sa SG et quelques autres Les Paul plus conventionnelles mais tout aussi chaleureuses au niveau du son. On fait tourner des morceaux, on repère quelques plans sympas, on positionne les caméras fixes autour de la batterie de Brice mais aussi un peu partout sur la scène … Les frangins Bellanger ont la banane, comme toujours, serions-nous en train de nous préparer à une grosse fête comme on sait si bien les organiser à La Traverse ? 
 
Le temps de laisser le public arriver et se placer et déjà on attaque avec John Carrie, un support band révélé en première partie des Cranberries qui va aujourd’hui se la jouer acoustique mais solide avec un tandem guitare et piano, John qui a parfois des allures de Grand Schtroumpf avec son bonnet rouge enfoncé sur le crâne sortant à l’occasion un harmonica tandis que son complice jongle pour sa part entre guimbarde, melodica et même saxophone midi, s’attirant les plaisanteries du maître de cérémonie qui le compare à l’Inspecteur Gadget … On frôle les plaisanteries de potache mais côté musique ça tourne à plein régime dans une sorte de folk blues des plus intéressantes avec une voix superbe et de temps en temps un petit cachet celte plus appuyé. Saluée par un rappel pour lequel il cassera sa chanterelle en s’accordant, la prestation de John Carrie avait de quoi séduire et elle a su s’en servir pour réchauffer la salle ! 

Il est l’heure de saluer quelques amis photographes mais aussi musiciens puisque Pascal Reny de Gang traîne dans les parages et le gros show Paul Personne va bientôt pouvoir commencer avec d’entrée de jeu « Les tueurs du Jerky Club » qui déboulent en douce, mais toutes Gibson dehors ! Le ton est donné, ça va défourailler sec et si le son est violent et encore un peu brouillon, il va rapidement se mettre à traverser dans les clous avec l’artillerie lourde qui débarque. Souvent faits sous forme d’interrogation, les blues de Paul Personne ne tardent pas à s’installer et on confirme très vite la couleur de la soirée avec « Qu’est-ce qui a changé ? ». Pas grand chose en fait, la guitare toujours aussi vive et la voix bien typée, le guitariste n’a pas perdu de sa verve si caractéristique et du charisme qui va bien avec ! 

Attaché à jongler aussi bien entre ses vieux tubes et ses nouveaux morceaux qu’il le fait avec ses guitares, Paulo va dégainer ses plus beaux riffs et nous entrainer de « Dancin’ », de « J’ai essayé », de « Le bout d’la route » et de « M.M.I. » jusque vers des « Loco Loco », des « Faut que j’me laisse aller », des « Où est l’paradis » ou des « Samedi soir sacré » … Un peu statique par moments, le show ne s’englue pas pour autant dans la monotonie, Nicolas et Anthony esquissant quelques pas de chorégraphie pour revenir vers leurs micros et assurer les chœurs et Brice s’attachant à faire le show sur son imposant kit Gretsch ! Les impros de guitare s’installent tranquillement sur la fin de chaque titre et si Paulo essaie d’en rajouter un peu à chaque fois, ses complices font tout pour ne pas se retrouver « A L’Ouest » en maintenant un œil sur lui pour sans cesse deviner où il va aller … Du coup le côté pro en arrive presque parfois à prendre un peu trop le dessus sur le véritable feeling qui pourtant ne manque pas ! 

Avant d’en arriver au terme des deux premières heures de show, on en passera encore par « Le monde est si grand » et son long solo final, par « Longue absence », par « Où étais tu ? » et par « J’ai rêvé », quatre pièces de la cuvée 2011 qui ne feront pas retomber la pression tant elles sont interprétées avec envie … Et si dans la salle, on commence à entendre les vieux fans réclamer « Barjoland », il faudra attendre la fin du match mais aussi les solos et les impros de chacun pour que l’on en arrive à ce classique de l’œuvre de Paul Personne ! L’assistance n’est pas dupe et les techs qui viennent très vite passer un coup de peigne sur les instruments confirment que l’on va y retourner pour des prolongations bien méritées ! 

Un ultime titre de la « Face B », « C’est toi qui choisis », et en voilà deux de plus dans une escarcelle qui finit de se remplir avec « Aphonie cérébrale » et « Par cœur », mais La Traverse en veut encore et c’est en guise de final et sur un second rappel que l’on se prendra le pur brûlot de rock’n’roll « C’est la vie qui m’a fait comme ça » ! Deux heures trente d’un concert sans vraiment de temps mort, deux heures de communion entre un groupe et un public qui se regardent et se comprennent … Et même si Paulo a pris quelques années et perdu quelques kilos, si son jeu est un peu moins dévastateur qu’à l’époque des tournées qui ont donné naissance à « Il était une fois la route » ou à « Route 97 », si les shows de trois, quatre ou même cinq heures avec moult invités sont derrière lui, il n’en reste pas moins que l’artiste est resté et restera éternellement un sacré guitariste et un sacré showman ! Dont acte …

Fred Delforge – décembre 2011