Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

KEL ASSOUF pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 17 décembre 2011
 

Tin Hinane
(Igloo Mondo – Socadisc – 2012) 
Durée 52’49 – 12 Titres

http://www.kelassouf.com
http://www.myspace.com/kelassouf

Installé à Bruxelles depuis 2005, le guitariste et chanteur Anana Harouna a été le moteur de l’aventure Kel Assouf et c’est autour de lui que le groupe a vu le jour en 2006 avec pour ambition de faire rayonner la culture touarègue mais en s’efforçant de lui insuffler une certaine forme de mixité au travers d’influences notamment pop et rock qui lui donnent une autre saveur. Remarqué à la scène dans toute l’Europe mais aussi plus largement dans tout le Maghreb, le groupe n’avait jusqu’à présent jamais eu l’occasion d’enregistrer sa musique jusqu’à ce que le label Igloo Mondo ne lui donne les moyens de se retrouver en studio pour y immortaliser une douzaine de pièces originales en Tamasheq, la langue des Touaregs. A la fois message de paix et d’espoir, « Tin Hinane » n’est pas sans rappeler les morceaux de groupes comme Tinariwen avec qui Kel Assouf partage non seulement les mêmes valeurs mais aussi les mêmes scènes, les premiers invitant même à l’occasion Anana Harouna à les rejoindre pour interpréter une de ses chansons …

Dédié tout naturellement à l’ancienne reine Tin Hinane qui avait su unir les peuples berbères, ce premier effort de Kel Assouf est une main tendue entre deux continents, entre deux mondes, entre deux cultures qui semblent tellement différentes au premier abord et qui pourtant se ressemblent énormément, quand bien même les gammes utilisées pour interpréter les blues du désert et ceux de la lointaine Amérique ne sont pas les mêmes alors que les tempos sont pour leur part bien similaires. Interprétée avec le cœur et avec l’âme, la musique de Kel Assouf invite à la solidarité entre les hommes et au respect entre les peuples, présentant dans une sorte d’apologie bien naturelle des valeurs fortes comme Les Filles du Sahara (« Tiliadene N’Ashra »), Mon Pays (« Akaline »), Mon mais aussi Mes Amis (« Amidinine » et « Imidiwan ») ou encore Les Déserts (« Tinariwen ») et implorant à l’occasion la Pitié (« Taggazt ») mais en s’attachant à rester à la fois totalement digne et humain. Rejoint à deux reprises par la kora du Sénégalais Bao Sissoko, Kel Assouf garde en permanence à l’esprit sa volonté d’ouverture vers les autres sensibilités musicales et les autres inspirations que celles du Sahara et nous propose une vision un peu différente de celle que les autres groupes de blues du désert nous avaient laissé entrevoir jusqu’à présent … Les sociétés n’évoluent qu’en s’ouvrant les unes vers les autres et ça, Kel Assouf qui l’a bien compris s’efforce de s’en souvenir sur chacune de ses chansons !