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CHICAGO BLUES : A LIVING HISTORY à MONTIGNY LE BTX (78) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 23 novembre 2011
 

CHICAGO BLUES : A LIVING HISTORY
SALLE JACQUES BREL – MONTIGNY LE BRETONNEUX (78)
Le 22 novembre 2011

http://www.chicagobluesalivinghistory.com/  

Remerciements : Nadège & Larry Skoller, Matthew Skoller, Nadège Dumas & Boney Fields, Jean Chalmandrier, la super équipe de la salle Jacques Brel ...

Difficile de résister à l’appel de la tournée « Chicago Blues : A Living History » et ça, le public de Montigny le Bretonneux l’a bien compris en remplissant jusqu’à plus faim une Salle Jacques Brel où les 332 places ont très rapidement trouvé preneur, quand bien même ce concept original né dans l’esprit ingénieux de Larry Skoller en est déjà à sa quatrième date en Ile de France sur ces sept derniers jours et quand bien même cette soirée de déroule en pleine semaine ! Il faut reconnaître que l’affiche réunissant quelques-uns des meilleurs musiciens de blues de Chicago venus nous présenter l’histoire du genre à travers son passé, son présent et son futur a de quoi attirer l’attention non seulement des fans de blues mais aussi des simples amateurs de bonne musique … 

C’est Matthew Skoller qui vient nous dévoiler le déroulement de la soirée avec seulement quelques petites minutes de retard sur le timing originel et c’est par un gros boogie woogie initié par le pianiste Johnny Iguana et le batteur Kenny “Beady-Eyes” Smith que la soirée commence de fort belle manière, le band se complétant dès la fin de ce premier morceau avec la guitare de Billy Flynn et la basse de Felton Crews pour entrer dans le vif du sujet et accueillir enfin le premier des héros de la soirée, Monsieur Billy Boy Arnold !

Harmoniciste mais aussi chanteur, ce toujours fringant musicien qui affiche trois quarts de siècle au compteur est un des artisans à qui l’on doit l’arrivée de l’électricité dans le son de Chicago et c’est en parfait ambassadeur de la Windy City qu’il va venir nous déposer trois de ses titres avec à la clef quelques effets de style pas désagréables du tout qui lui vaudront un tonnerre d’applaudissements avant même la fin de sa prestation. Disciple de Sonny Boy Williamson, ce grand personnage qui a contribué aux grandes heures du Chicago Blues n’aura pas ce soir manqué son rendez-vous avec le public ! 

Nouvelle apparition de Matthew Skoller qui va jouer ce soir encore au Monsieur Loyal de la réunion et qui va accompagner de son harmonica une autre grande pointure, John Primer, chanteur et guitariste qui non content d’avoir appartenu au band de Willie Dixon a également vécu une belle carrière solo couronnée d’une nomination aux Grammy Awards. La guitare bien en place et la voix chaude de vieux routier du blues qu’affiche fièrement John Primer est un pur délice et Montigny entre très rapidement dans les trois morceaux qu’il nous propose à son tour, profitant d’un son qui petit à petit trouve véritablement toute son ampleur et toute sa richesse.

Incontournable du Chicago Blues, c’est maintenant Billy Branch qui va venir prendre place sur le côté gauche de la scène pour y déverser ses grappes d’harmonica du plus bel effet. Du haut de ses soixante ans, l’artiste fait presque figure de jeunot de la bande et se charge donc d’y apporter sa fougue, sa démesure, en allant très vite faire un tour dans la salle pour y interpréter un de ses quatre morceaux du jour les yeux dans les yeux avec des spectateurs qui tombent instantanément sous le charme et qui, s’ils restent confortablement installés dans les fauteuils rouges de ce cinéma théâtre qu’est la salle Jacques Brel, n’en demeurent pas moins captivés par un spectacle qui file sur les rails du blues comme un train lancé à vive allure ! 

On apporte un tabouret de bar pour le colossal guitariste gaucher de la soirée, Carlos Johnson, qui va désormais nous présenter le calme et la tempête avec seulement deux morceaux, mais quels morceaux ! Un premier titre délicat joué avec par moment les micros proches de zéro, des notes graciles qui n’en finissent plus de se laisser deviner par une salle qui les boit l’une après l’autre, un musicien qui vit au sens propre du terme sa musique et qui la ponctue de grimaces, de mimiques qui évoquent autant la douleur du blues que le plaisir de le jouer … Vingt années passées au service des plus grand bluesmen ont apporté à Carlos Johnson un style large et conséquent et après cette démonstration de raffinement musical, c’est pied au plancher qu’il viendra ponctuer sa prestation d’un second morceau bien plus musclé et bien plus vif !

Le temps passe à une vitesse impressionnante et il va bientôt falloir se quitter, non sans avoir reçu l’ultime invité du jour, Lurie Bell, fringant quinquagénaire à la guitare bien pendue et à la voix impressionnante qui nous proposera lui aussi et comme il se doit pas moins de trois titres avec dans son sillage un Matthew Skoller qui l’épaule à l’harmonica. Un « Dust My Broom » pour se souvenir qu’il y a aussi des hits dans le Chicago Blues et une prestation des plus enlevées nous conduiront lentement mais surement vers la fin de cette deuxième heure d’un spectacle ahurissant de réalisme et de talent, un show qui nous ramène vers les premières heures d’un genre majeur dans l’histoire des musiques noires américaines mais qui regarde aussi très largement vers l’avenir … 

La salle ne peut se résoudre à quitter cette luxueuse palette d’artistes et c’est sans trop se faire prier que tout le monde reviendra pour une jam en forme de bouquet final où chacun prendra à son tour le micro pour nous régaler d’un superbe blues comme on les aime. Pas de « Sweet Home Chicago », pas de « Hoochie Coochie Man », pas de « Got My Mojo Working » au programme de ce « Chicago Blues : A Living History », juste une musique qui vient du cœur, qui vient des tripes, et qui est jouée avec talent ! Mieux que toutes les nominations à ce que la galaxie blues compte de prestigieux Awards, c’est le plaisir du public qui est sans doute la plus belle des récompenses pour Larry Skoller et cette bande de doux dingues qui l’a accompagné dans cette folle histoire … Bravo ! 

Fred Delforge – novembre 2011