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MATT ELLIOTT pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 27 novembre 2011
 

The broken man
(Ici d’Ailleurs – Differ-Ant – 2011) 
Durée 46’32 – 7 Titres

http://www.thirdeyefoundation.com
http://www.myspace.com/mattelliottmusic
http://www.icidailleurs.com

Arrivé au terme de sa trilogie « Songs », Matt Elliott a remisé les intonations noise de son précédent opus et est parti dans une nouvelle aventure, « The Broken Man », peut-être la plus sensible et la plus délicate de toutes ses créations à ce jour. Pour cette ancienne figure de proue de la scène electro anglaise qui a trouvé une autre voie il y a déjà bien longtemps, le projet n’était pas tant de nous offrir un dépaysement acoustique que de nous emmener vers l’Est de l’Europe dans une sorte de périple rituel auquel il est inutile d’essayer de résister tant les mélodies qu’il déverse sont propices à l’ensevelissement de l’esprit. Bourré de détails et en même temps tellement volatile qu’il plonge l’auditeur dans une sorte d’euphorie artificielle, l’ouvrage est empreint d’une rare intensité. Accompagné d’une guitare mais aussi du piano de Katia Labègue qui offre à Matt Elliott un terreau propice à une splendide improvisation, le songwriter a en effet laissé son envie s’en aller au plus loin dans des méandres artistiques dont on ne ressort pas indemne.

Difficile de se faire une idée précise de la direction que Matt Elliott a choisi de prendre avec « The Broken Man » tant l’artiste brouille les pistes, redistribue les cartes et trace un trait parfait entre le monde de l’acoustique et celui de l’électrique. La voix se fait lancinante mais précise, se comportant tel un instrument dont on jouerait plus ou moins énergiquement selon l’endroit où l’on souhaiterait emmener ses notes et après seulement quatre titres dont les superbes « Oh How We Feel » et « Dust Flesh And Bones » arrive le morceau de bravoure de l’album, celui dont le nom improbable, « If Anyone Tells Me ‘It’s Better To Have Loved An Lost Than To Never Have Loved At All’ I Will Stab Them In The Face », n’a d’égal que sa durée plus qu’insoutenable de près d’un quart d’heure et la profondeur infinie du duo piano voix qu’il renferme. Deux titres de plus pour se remettre de nos émotions et nous voilà avec un album aussi inattendu que convaincant, un effort mixé par Yann Tiersen qui bousculera gentiment les fans de l’artiste toutes catégories confondues, ceux de The Third Eye Foundation mais aussi ceux de ses errances en solo. Conscient des difficultés de l’industrie du disque mais aussi de celles des acheteurs potentiels, le label Ici d’Ailleurs a fait le pari de mettre « The Broken Man » en téléchargement sur son site en avant première contre la somme modique de deux Euros, la même somme se voyant défalquée ensuite de la facture de ceux qui ne pourront résister à l’acquisition du CD ou du vinyle quand la commercialisation physique aura débuté … Une belle initiative pour un album très réussi !