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BLUES SUR SEINE - 13ème EDITION pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 20 novembre 2011
 

BLUES SUR SEINE - 13ème EDITION
DU 4 AU 19 NOVEMBRE 2011
MANTES EN YVELINES ET SA REGION (78)

http://www.blues-sur-seine.com  

Soirée de lancement – Auditorium des Technodes – Guerville – 3 novembre 

http://www.risager.info/ 

Traditionnellement démarrée dans l’Auditorium des Technodes, antre technique et technologique des Ciments Calcia, cette nouvelle édition de Blues-Sur-Seine n’a pas fait l’économie de la pluie et c’est sous une sorte de déluge que les convives de cette soirée un peu particulière réservée aux amis et partenaires du festival se pressent en direction de l’accueil où la fanfare Béninoise Eyo'Nlé les reçoit autour de ses instruments où la tradition africaine croise le sousaphone et où les rythmes séculaires se teintent de blues et de jazz … Un peu bruyant au goût de certain, cette fanfare colorée aura l’intérêt de faire patienter un public qui au plaisir de l’ouïe peut associer le plaisir des yeux puisque les photos de notre ami et collègue Bruno Migliano sont exposées dans le hall de l’établissement !

Ce qui est habituellement une longue succession de discours sera réduit cette année à sa portion congrue en raison de l’absence de nombreux élus réunis pour d’autres débats dans d’autres lieux et après une brève allocution du Directeur des lieux et d’Alain Langlais, Président de Blues-Sur-Seine, on en passera par un film bref mais complet dévoilant quelques-unes des étapes majeures de ces seize jours à venir, deux semaines et trois week-ends qui offriront au public dans son sens le plus vaste puisque le rayon d’action du festival va bien plus loin que les salles de spectacle des artistes aux couleurs différentes mais tous vecteurs de « l’esprit blues » qui anime l’organisation.

La pendule file tranquillement et déjà on accueille l’artiste appelé à donner le coup d’envoi de ces quelques 130 manifestations qui vont occuper en novembre le quotidien des rives de notre Mississippi local, la Seine … Un nom imprononçable pour le profane, Thorbjørn Risager, un talent certain pour les amateurs de bon blues, voilà ce qui nous est réservé ce soir avec ce septet danois qui panache avec une réelle ingéniosité le rhythm’n’blues, le blues roots, le boogie et même le rock.

Charismatique, le chanteur et guitariste nous saluera dans un Français des plus approximatifs et laissera à chacun de ses musiciens le soin de nous glisser quelques mots dans notre langue à divers moments du concert, mélangeant ainsi quelques traits d’humour fort appréciés à des notes agréables que soutiennent un clavier inspiré, des cuivres subtilement dosés et des guitares ingénieuses dans toutes leurs tonalités. Surfant entre ses divers albums mais s’arrêtant copieusement sur le dernier en date, l’excellent « Track Record », Risager nous sortira de derrière ses amplis quelques très beaux « Let’s Go Down » ou « Rock’n’Roll Ride » et nous fera le coup du blues changeant en ajoutant à ses propres compositions des reprises de classiques comme « Baby Please Don’t Go » ou « Let The Good Time Roll », ultime morceau d’une heure de concert avant un rappel appuyé et très largement apprécié par une assistance conquise non seulement par le jeu du groupe mais aussi par la voix de son frontman !

Encore quelques notes de la fanfare Eyo'Nlé dans le hall d’accueil pour presser l’assistance de se rendre vers le barnum où l’attend le cocktail inaugural du festival et voilà une première édition qui se retrouve bien lancée, même si l’on regrette déjà la défection annoncée il y a peu par Tony Joe White, la vraie tête d’affiche blues du festival contrainte d’annuler sa venue en France et donc à Blues-sur-Seine où le « renard des bayous » devait poser ses guitares l’avant dernier soir du festival … Si l’on se montre forcément un peu déçu par cette annulation, on ne peut pourtant que souhaiter un prompt rétablissement à une des figures de proue du blues qui a offert quelques standards comme « Rainy Night in Georgia » à Ray Charles ou « Polk Salad Annie » à Elvis Presley …

The 24th Street Wailers – Thorbjørn Risager – Salle du Bout du Monde – Epone – 4 novembre 

http://the24thstreetwailers.com   
http://www.risager.info 

C’est une Salle bien garnie qui nous accueille juste au moment où Christophe Guest achève de faire chanter les élèves des écoles locales à qui il a prodigué des cours de chant ces dernières semaines et à peine avons nous le temps de sortir les appareils photo que déjà The 24th Street Wailers entre en scène pour attaquer son premier show dans l’hexagone !

Remarqués cet été lors du FestiBlues International de Montréal où ils se sont adjugé le premier prix du Concours Relève en Blues, ces quatre jeunes gens viennent non pas du Québec mais de Toronto et ont gagné leur ticket d’entrée grâce à Air Transat pour venir nous servir un blues original et cuivré. Une moitié féminine avec Lindsay Beaver à la batterie et au chant et Emily Burgess à la guitare, une autre masculine avec Mike Archer à la basse et Jonathan Wong au saxophone, voilà de quoi faire passer un bon moment à une salle copieusement garnie mais un poil turbulente qui saura toutefois goûter aux notes gracieuses du groupe et à ses quelques facéties scéniques du plus bel effet comme quand Jonathan se jettera à genoux au milieu des enfants pour un solo de sax ou quand Lindsay abandonnera sa batterie pour venir chanter au beau milieu de ses compagnons. Une quarantaine de minutes de show ne suffiront pourtant pas à nous rassasier de la musique d’un groupe que l’on espère revoir dans des conditions de durée plus propices à l’expression de son talent …

Thorbjørn Risager nous avait fait bonne impression hier soir et force est de constater que même dans une salle aux apparences moins luxueuses, le chanteur guitariste et ses six complices on des arguments de choc pour convaincre. Les même gimmicks reviennent avec présentation du show par chacun des musiciens dans un Français très amateur, démonstration épique de boogie woogie et petites phrases croustillantes, mais on ne se lasse pas de cette manière efficace que le garçon à de nous insuffler non pas son blues mais ses blues. La guitare bien en place et le chant fédérateur, Risager pourra confortablement s’appuyer sur le jeu de ses camarades et en particulier sur celui de Svein Erik Martinsen, son alter ego six-cordiste excellent non seulement en accords mais aussi et surtout en slide … Du rock costaud, des blues plus subtils, les efforts du groupe parviendront à conserver l’attention d’une grande partie du public qui, pour au moins sa moitié, restera jusqu’à la fin du spectacle. 

Bien tentés de rester assister à un show qui a encore gagné en qualité lors de cette piqûre de rappel, nous finirons quand même par abandonner Thorbjørn et consorts après avoir une fois de plus copieusement goûté au charme des très agréables « Let’s Go Down » ou « Rock’n’Roll Ride » pour s’en retourner vers Mantes où le CAC Georges Brassens accueillait lui aussi sa première soirée de cette treizième édition, et quelle soirée !

Henry’s Funeral Shoe – CAC Georges Brassens – Mantes la Jolie – 4 novembre

http://www.henrysfuneralshoe.com  

C’est une salle bien garnie qui nous ouvre grand les bras ce soir et après avoir répondu favorablement aux avances de Cour Suprême en première partie de soirée, elle tressaute devant la puissance punk blues d’un ovni, le duo Henry’s Funeral Shoe, qui est littéralement en train de fissurer méthodiquement et irrémédiablement les murs du Café Concert Luther Allison !

Enfants illégitimes des Who et de Creedence Clearwater Revival, Aled Clifford à la guitare et au chant et Brennig Clifford à la batterie combinent un son blues rock très seventies et une énergie punk phénoménale pour présenter un show bondissant et étourdissant où les boucles sont toujours bien organisées et où le tandem donne à chaque instant le meilleur de lui-même. Le public où se retrouvent amateurs de rock, de metal et de blues a bien compris la leçon et répond comme un seul homme aux invectives d’un binôme familial qui le pousse à sauter, à danser, à manifester son plaisir d’être là. Il faut dire que côté scène, on ne rechigne pas à la besogne non plus ! 

Arrivés un peu tard, nous ne profiterons que de quelques morceaux et d’un rappel offert de bonne grâce par Henry’s Funeral Shoe mais si une chose est certaine, c’est que cette formation un peu borderline a su convaincre le public d’un CAC qui ce soir affichait la mine des grands soirs !

Hobo Blues – Bettye LaVette – Théâtre de Poissy – Poissy – 4 novembre (par Bruno Migliano)

http://www.hoboblues.fr/ 
http://www.bettyelavette.com/ 

Dans la continuité de la première soirée du festival Blues Sur Seine, 13ème édition, hier soir une bien belle soirée était annoncée. Dans un théâtre aux allures des années 60, le public de Poissy avait répondu présent. Deux artistes, ou plutôt dirais-je trois, au style différent mais toujours sous la même bannière, allaient donner le meilleur d'eux-mêmes. 

Les premiers étaient le groupe français Hobo Blues. A l'heure ou certain s'interrogent sur le blues en France et la programmation des groupes nationaux, je peux dire que les festivals français eux n'hésitent pas à présenter ces français. Les Hobo Blues comme bien d'autres, j'ai pu le constater hier soir, ont bien leur place. Ce groupe, enfin ce couple car ils sont aussi mari et femme dans la vie de tous les jours, ont tenu le public en haleine. 

Fort de son succès de l'an dernier à la même époque où ils avaient remporté le prestigieux prix dans la catégorie acoustique du tremplin Blues Sur Seine, ce groupe a bien mérité d'ouvrir la soirée. Plein d'humour et de tendresse, ce couple sympathique a durant trois quarts d'heure joué un blues roots à sa manière. Et c'est sur un tonnerre d'applaudissement qu'ils nous ont quittés. Succès oblige, on les retrouvera à la fin de la soirée pour la traditionnelle vente et dédicace de CDs !

Quant à Bettye LaVette, la grande dame du rhythm’n’blues, de la soul et ainsi de suite a été d'un très grande professionnalisme. Un show rondement mené, variant les vieux titres et ceux de son dernier opus sorti récemment, « Interpretations », un condensé de covers des UK songwritters … A un certain âge, ou un âge certain, la dame n'a pas perdu de sa voix et de son ego. Il est vrai que Bettye LaVette affiche quand même 50 ans au compteur, euh ...compteur d'activité artistique, ça fait rêver. 

Bref, Bettye LaVette, c'est varié, avec les temps forts et les moins forts, arborant une posture assise, en tailleur ou délaissant ses chaussures à talons aiguilles … Du glamour et de la fantaisie au programme, le public tombera sous le charme, n'hésitant pas à donner de la voix ou à accompagner en frappant dans ses mains. Il aura même droit à un rappel, et pour la grande dame une standing ovation. Bettye LaVette s'est retirée très tranquillement dans sa loge, de source sûre elle a assuré son spectacle avec des problèmes intestinaux … On peut dire sans faire de vilain jeux de mots qu'elle s'est sorti les tripes pour ce show de très haute qualité !

Hobo Blues – Bettye LaVette – Théâtre de Poissy – Poissy – 4 novembre (par Patrick Boussuge)

http://www.hoboblues.fr/ 
http://www.bettyelavette.com/ 

C’est à Hobo Blues d’assurer la première partie de cette soirée. Marine et Antoine Chuegos sont des musiciens originaires de Montpellier qui nous distillent depuis plus de 10 ans leur musique puisant ses sources dans le blues des rives du delta du Mississippi.

Grande complicité dans ce couple à la scène comme dans la vie qui fêtait pour l’occasion son quatrième anniversaire de mariage et qui multiplie les instruments : guitares, harmonica, mais aussi washboard, percussions aux pieds et différents autres instruments fabriqués maison. Par rapport à leur concert du tremplin Blues sur Seine 2010 qui leur avait permis d’être lauréat du prix "électro-acoustique", on a découvert de nouveaux morceaux comme « Tigers » issu de leur dernier album « Stomping Ground » sorti au mois de juillet. Une entrée en matière de qualité pour cette soirée blues.

Après un court break pour gérer l’intendance de la scène, c’est à Bettye LaVette de prendre le relais. On découvre d’abord uniquement la voix de la « Great Lady of Soul » avant qu’elle n’apparaisse enfin au public dans une grande tenue rouge. La prestation a en fait un peu de mal à démarrer, un peu dommage quand les photographes présents n’ont droit qu’aux trois premiers morceaux, et j’apprendrai ensuite par son bassiste que l’artiste est légèrement malade.

Malgré tout, la session monte en puissance au fur et à mesure que les morceaux défilent, Bettye enchainant alors des danses en duo avec son guitariste et interprétant à la fois des morceaux anciens et des morceaux issus du dernier album, « The British Rock Songbook ». Dans cet album, elle regroupe des reprises de grands succès, mais bien plus qu’une nouvelle interprétation, la soul women s’est approprié ces morceaux ! Pour ma part, j’ai particulièrement apprécié le morceau « Souvenirs » que la l’artiste chantera assise au bord de la scène, quasiment a capella, les musiciens ne se rajoutant qu’ensuite.

Une soirée d’ouverture du festival réussie qui a visiblement comblé le public.

Ian Parker – Eglise St Denis – Fontenay-Saint-Père – 5 novembre 

http://ianparker.biz/ 

Si la journée a été carrément tranquille côté manifestations grand public, la soirée est pour sa part plus chargée avec au menu quelques diners concerts, la prestation du parrain de cette treizième édition, Dick Annegarn, précédée de celle de Jake La Botz, la création Syncopera à la croisée du blues et du hip hop et enfin deux concerts atypiques qui nous semblent plutôt intéressants et surtout beaucoup moins tape à l’œil … 

On commencera donc avec l’excellent Ian Parker mais avant que le bluesrocker ne prenne place sur scène, ce sont les enfants de Fontenay-Saint-Père, village dynamique et accueillant du Vexin nouvellement entré parmi les communes partenaires du festival, qui viendront nous montrer ce que Sébastien Charlier leur a appris à faire avec un harmonica ! Un coup de « Sweet Home Chicago » et quelques morceaux plus tard et c’en sera fini de ce quart d’heure de gloire offert aux jeunes bluesmen et blueswomen en herbe de l’école primaire !
 
Il y a des villages où l’on sait se tenir et celui là en est un puisque les parents, non contents de rester assister à la totalité du spectacle, se montrent en prime capables de tenir leurs enfants et de respecter un trio qui va ce soir nous offrir un très grand moment de blues acoustique non seulement plein de finesse mais aussi plein de technique ! Habitué de l’hexagone, Ian Parker maîtrise le Français presque aussi bien que la guitare et c’est la plupart du temps dans notre langue qu’il nous présente ses compositions, les interprétant ensuite de sa voix luxueuse et de son jeu formidablement soutenu par la basse de Stephen Amadeo et les guitares de Chris Eaton qui chausse de temps à autres la douze cordes ! 

A tant de talent viennent s’ajouter une technique parfaite, que ce soit au niveau d’un son qui ne souffre d’aucune faiblesse et qui joue avec la résonnance naturelle d’un lieu à l’architecture soignée datant du VIIème Siècle et un jeu de lumière qui a su tirer profit des ressources naturelles de l’endroit, statues et vitraux en tête. On comprend que tant de bonnes choses combinées aient réussi à convaincre une assistance venue en nombre, un exploit pour une première, de rester jusqu’au terme d’une prestation entre blues et folk avec toujours en arrière plan des racines fondamentales rock dont il est délicat de faire abstraction !

Blues Is Magic – Ecole Nationale de Musique – Mantes la Jolie – 5 novembre 

http://www.enm-mantes.fr/ 

Quittant à regret l’excellent Ian Parker, il faut rapidement retraverser la Seine pour rejoindre l’auditorium de l’Ecole Nationale de Musique où nous accueillent les professeurs avec un spectacle durant lequel ils rassemblent ce qu’ils connaissent de mieux de ce qui contribue à la grandeur du blues mais aussi du jazz et du rock ! 

De façon plutôt étonnante, le son de cette salle où l’atmosphère est habituellement feutrée dépasse quelque peu la dose prescrite ce soir et ça se ressent au niveau d’un public qui part parfois avant la fin du concert en se plaignant de façon véhémente … C’est d’autant plus dommage que les lumières tamisées et le côté classieux de la salle se prêtent plutôt bien à la voix si caractéristique de Maria Popkiewicz et à celle de ses deux complices mais aussi au jeu fin et stylé de musiciens parmi lesquels on reconnaît forcément, entre autres, Christian Leneutre aux claviers, Julien Dupont à la basse et Arnaud Vandevoorde, la moitié (la plus capillaire diront les experts !) de Stringers In The Night, aux guitares ! 

Au menu de ce Blues Is Magic plutôt réussi, on remarquera quelques beaux emprunts à des artistes incontournables comme Janis Joplin, BB King, Stevie Wonder ou encore Abbey Lincoln et bien entendu un excellent « That’s Allright Mama » composé par Arthur Crudup mais rendu célèbre par un certain Elvis Presley. Autant de bonnes raisons de passer un bon moment entre blues, rock, soul et rhythm’n’blues, d’autant que les musiciens auront l’intelligence de mettre parfois la partition un peu de côté pour mieux laisser libre cours à l’improvisation … Et si la fin du spectacle vers 22 heures 30 est trop précoce pour se rendre à l’after et trop tardive pour espérer pouvoir shooter Dick Annegarn, ce ne sera que meilleure excuse d’aller prendre un peu de repos en prévision des jours qui viennent ! 

Jake La Botz – Dick Annegarn – La Nacelle – Aubergenville – 5 novembre (par Bruno Migliano) 

http://www.jakelabotz.com/ 
http://annegarn.free.fr/ 

L'un est New Yorkais, l'autre Hollandais, il s'en est fallu de peu pour qu'ils partagent la même langue. L'histoire a fait que les Hollandais ont dû céder aux Anglais la « Pomme » qui plus tard reviendra à ses nouveaux et actuels propriétaires. Pour l'heure, les deux compères se partagent la scène pour jouer et chanter le blues. Jake La Botz avec son air de James Dean, quand il ne joue pas au cinéma, emprunte la guitare. Son univers blues nous conduit dans les méandres d'un fleuve tranquille, des balades et des chansons bien roots comme peuvent les adorer les bluesmen. 

Après cette première partie qui fût fort agréable, une petite pause le temps de mettre en place le plateau pour la deuxième moitié de la soirée. C'est un Dick Annegarn en forme comme à son habitude qui entre en scène. Celle-ci est divisée en trois. D'un côté un piano, c'est vers celui-ci que le troubadour se dirige est entame son spectacle par la « Chanson du Vieux » suivie de « Nobody Knows You ». 

Changement de direction vers le côté opposé de la scène, une guitare Gibson 1931 l'attend sur un podium. Avec ce genre de guitare, on se doute que notre ami ne va pas nous faire n'importe quoi. Dick Annegarn va s'employer à revisiter des vieux tubes bleus, pour certains à sa manière, genre « Georgia » par exemple. Toujours avec son humour naturel, il nous explique qu'il a bien fait les démarches pour obtenir les droits pour reprendre ce fameux tube. Mais devant l'incompréhension des héritiers, il lui semblait plus naturel de l'arranger à sa façon.

Bref, il en a été ainsi pour pas mal de titres, ce qui nous a bien fait rire. A lui seul il a rempli la scène allant d'un côté à l’autre, racontant des anecdotes toutes aussi farfelues les unes que les autres. Ce n'est qu'au bout de près de deux heures de show que Dick Johnson quittera la scène pour aller très vite rejoindre la table où se trouve son livre, « Paroles », recueil de ses chansons qu'il dédicacera ainsi que les affiches présentes sur la table. 

Bavard comme pas deux, il aime échanger quelques mots avec le quidam avant de lui signer son trophée. Il aura passé quasi autant de temps à la table que sur scène, enfin presque … Ceci fait, il nous quittera pour de bon. Quant à nous, demain dimanche s'annonce une autre journée de folie avec le traditionnel tremplin Blues Sur Seine.

Finale du Tremplin Blues-sur-Seine – CAC Georges Brassens – Mantes-la-Jolie – 6 novembre

http://joe-corina.pagesperso-orange.fr/ 
http://www.oliviergotti.com/ 
http://www.myspace.com/jokotrio 
http://www.myspace.com/theblackandbluekings 
http://www.newlineup.fr/ 
http://leswitchdoctors.free.fr/ 

Trois groupes électriques, trois groupes électro-acoustiques, voilà le choix qui est offert à une trentaine de membres du jury mais aussi à une foule bien dense lors du Tremplin Blues-sur-Seine pour lequel le gratin des médias spécialisés s’est retrouvé ce dimanche matin dans un CAC Georges Brassens chaud comme la braise.

Sur scène, Mike Lécuyer, le tout nouveau récipiendaire du Keeping The Blues Alive Award catégorie International, va nous régaler de son charisme pour présenter les groupes avec un humour qui n’appartient qu’à lui … Dans la salle, Jacques Périn et Nicolas Teurnier, auréolés eux aussi avec le magazine Soul Bag d’un Keeping The Blues Alive Award apprécient à sa juste valeur, tout comme l’assistance, la prestation du Maître de Cérémonie mais aussi celle des six groupes qui, après cinq petites minutes de soundcheck, se lancent à tour de rôle dans une bataille amicale d’une vingtaine de minutes qui à l’arrivée couronnera de pas moins de neuf prix les finalistes. 

On remarquera donc par ordre de passage Black Cat Joe & Miss Corina, les Witch Doctors, Joko Trio, Bako & The Black And Blue Kings, Olivier Gotti et enfin New Line Up, l’alternance électro-acoustique / électrique se voyant respectée à la lettre pour le plus grand plaisir d’un public de connaisseurs qui s’était déplacé mais aussi des internautes qui pouvaient, grande première, participer à ce grand rendez-vous annuel grâce à sa retransmission en direct sur la page d’un réseau social dédiée au festival.

D’un niveau très relevé, cette finale réservera une fois encore au public et aux professionnels quelques belles surprise et même quelques grandes révélations, l’important étant surtout pour les groupes de se produire dans de bonnes conditions et devant un public dense et attentif avant que le jury ne s’en aille délibérer pour rendre son verdict pendant que Stringers In The Night, ancien lauréat du Tremplin, assurait la transition musicale qualité au Zébra, la troisième scène du CAC Georges Brassens qui a été occupée toute la journée par une démonstration de diverses pédales d’effets présentée par l’équipe de Tomahawk Musique, partenaire historique lui aussi du festival. 

Après la remise des prix aux gagnants, l’heure sera venue de finir cette longue journée par la traditionnelle jam de fin de tremplin … 

Les résultats :

Prix Blues sur Seine catégorie électro-acoustique : OLIVIER GOTTI
Prix Blues sur Seine catégorie électrique : WITCH DOCTORS
Prix Spécial "Club Mississippi" Blues sur Seine : JOKO TRIO

Prix OFQJ-FestiBlues de Montréal : OLIVIER GOTTI
Prix Spécial Cahors Blues Festival : JOKO TRIO
Prix Spécial Cognac Blues Passions : BAKO AND THE BLACK AND BLUE KINGS
Prix Spécial Europa Jazz Festival du Mans : NEW LINE UP
Prix Spécial Blues Magazine : OLIVIER GOTTI
Prix Coup de Cœur du Collectif des Radios Blues : OLIVIER GOTTI
Bourse Paris-Move "Blues en français" : WITCH DOCTORS 

La presse spécialisée s'associe au Tremplin en offrant aux finalistes un abonnement pour chacun des magazines suivants : BCR La Revue, Blues & Co, Blues Magazine, Soul Bag.

Georg Schroeter & Marc Breitfelder – Eglise – St Martin la Garenne – 8 novembre 

http://bluestour.de/  

Détour obligé par St Martin la Garenne pour y découvrir des musiciens venus d’Allemagne, les premiers Européens à être sortis vainqueurs de l’International Blues Challenge de Memphis en février dernier …

En attendant l’heure du concert, ce sont les enfants de l’Ecole du village mais aussi leurs voisins de Sandrancourt qui vont venir montrer à leurs parents ce que Christophe Guest au chant et Sébastien Charlier à l’harmonica leur ont appris durant les six heures d’enseignement musical qui leur ont été prodiguées … Et tant qu’à faire, Christophe qui n’est jamais à cours de bonnes idées mettra à contribution un jeune guitariste de l’établissement pour nous offrir en sa compagnie un bon gros twelve bar blues comme on les joue du côté de Chicago ! 

L’heure file rapidement et c’est très vite au tour de Georg Schroeter & Marc Breitfelder de s’installer sur le côté de cette belle église pour nous offrir leur duo piano harmonica plein de délicatesse mais capable aussi à l’occasion de partir dans des choses plus musclées avec par exemple une adaptation très personnelle du « As Long As I Can See The Light » de Creedence Clearwater Revival. L’harmonica enjoué n’en finit plus d’imposer une ambiance des plus accueillantes tandis qu’à ses côtés le piano et la voix apportent des couleurs inattendues, les trois composantes se complétant avec beaucoup d’inventivité et de talent pour le plus grand plaisir d’un public littéralement captivé !

Il faudra pour notre part se résoudre à quitter la lumière tamisée de l’église St Martin et le luxe musical de nos voisins allemands bien avant la fin du concert pour reprendre la route vers d’autres lieux et y retrouver d’autres artistes aux accents cette fois un peu plus pêchus !

Mike Sponza & Bob Margolin – Salle Polyvalente – Buchelay – 8 novembre

http://www.bobmargolin.com/ 
http://www.mikesponza.com/ 


Mon premier est italien et défend un blues aux couleurs européennes, mon second est un des disciples de Muddy Waters et les deux réunis autour d’une belle section rythmique ont ce soir décidé de mettre le feu à une salle polyvalente dans laquelle on remarque déjà les superbes planches de l’exposition de Bande Dessinée « Bourbon Street » du dessinateur Alexis Chabert et du scénariste Philippe Charlot dont nous reparlerons très bientôt. 

Leur restitution achevée, les élèves de l’Ecole Larousse ont tendance à se lâcher au grand dam des amateurs de blues venus écouter des virtuoses plus que des cris et après un premier morceau lancé par Mike Sponza, c’est Bob Margolin qui s’attachera à installer dans notre langue une espèce de convivialité entre ces chères têtes blondes et le groupe qui devra malheureusement composer avec, du moins jusqu’à ce que les déserteurs ne finissent par se décider à quitter les lieux et à laisser le blues reprendre ses droits. Doit-on remercier le son un peu fort d’avoir fait fuir les marmots ? 

Bon an mal an, Margolin parviendra tout de même à trouver les clés du bonheur de son assistance et c’est en solo qu’il nous servira un superbe « Love In Vain » avant de rappeler ses amis et d’en inviter un de plus, l’harmoniciste Andy J. Forest, tout droit sorti de la Centrale de Poissy où il était non pas incarcéré mais où il donnait cet après-midi un concert pour les détenus. Avec quelques belles pièces comme « Bright Lights, Big City » au menu, le quintet improvisé nous régalera non seulement par les duels auxquels les deux guitaristes se livreront mais aussi par leurs facéties, Bob Margolin n’hésitant pas à descendre dans le public pour chanter unplugged et faire résonner sa grosse voix chaude et colorée.

Reparti dans le fond de la salle où il retrouvera les Suitcase Brothers fraichement débarqués d’Espagne, Andy J. Forest pourra lui aussi assister à la fin d’un set durant lequel le bassiste nous gratifiera encore d’un solo au maillet avant que le batteur n’y aille lui aussi de sa démonstration personnelle pour le plus grand plaisir de ses acolytes qui pendant ce temps pourront reprendre leur souffle et se désaltérer un brin avant de se lancer dans de grands classiques comme « Hoochie Coochie Man » ou « Got My Mojo Working » …

Parti à plein régime, le rappel nous entrainera vers Ray Charles et son « What’d I Say » livré dans une version hautement guitaristique avant que Bob Margolin ne nous en fasse encore un petit avant dernier seul en slide puis l’ultime morceau du jour, « I Can’t Be Satisfied », pour lequel il rappellera son batteur pour l’accompagner aux balais. Le public, du moins ce qu’il reste de connaisseurs, applaudit à tout rompre et gagne très vite le hall où les deux artistes dédicacent à tout va à côté des deux instruments de la tombola, une guitare et un ukulélé de marque Lâg présentés en collaboration avec le magasin Tomahawk Musique de Guerville ! 

Le temps de saluer les amis et artistes présents dans la salle et il ne nous restera plus qu’à partir prendre un peu de repos sur les douze coups de minuit en prévision d’une semaine qui s’annonce plutôt chargée …

Harrison Kennedy – APARC – Rosny sur Seine - 8 novembre (par Bruno Migliano)

http://www.harrisonkennedy.ca/ 

Les après-midi au festival Blues-sur-Seine, on ne reste pas les bras croisés. Le festival de blues de l’Ouest Parisien a aussi pour vocation d'animer la région autrement que par des soirées de concerts. En effet, « si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère viendra à toi ... », ainsi pourrait on reprendre cette fameuse réplique ! Certes, elle est un peu guerrière mais elle n'en est pas moins vraie. Les organisateurs du festival mettent un point d'honneur à amener l'animation musicale et la rencontre avec des artistes nationaux ou internationaux dans tous les endroits où les personnes ne peuvent se déplacer. 

Cet après-midi, Harrison Kennedy, bluesman canadien qui a vendu des millions d'albums, se présente seul face aux pensionnaires de l'APARC. Durant une heure et quelque, le musicien va, avec toute sa gentillesse, proposer en musique et en chanson un petit bout de sa vie. Lui qui est un descendant d'esclaves sait de quoi il parle en matière de liberté et de stupidité des gens. C'est donc du rêve qu'il est venu distiller avec émotion et sincérité.

Les gens lui seront reconnaissants d'avoir partagé avec eux cet instant précieux de leur vie par un tonnerre d'applaudissement. La rencontre se terminera par une petite collation fort sympathique. Demain rencontre entre des Collégiens et Jimmy Burns ou Claude Hay ... Wait and see !

Claude Hay – Foyer des Jeunes Travailleurs – Mantes la Jolie – 9 novembre 

http://www.claudehay.com.au/ 

Difficile de résister à cette soirée initiée comme de coutume par le Foyer des Jeunes Travailleurs et son Restaurant Inter Entreprises, d’autant que le bruit court depuis quelques années, à tort ou à raison, que c’est « la meilleure table de Blues-sur-Seine » … Il faut reconnaître que Gilles, maitre queue attaché aux lieux, a de très belles capacités pour tout ce qui est de régaler les papilles ! C’est donc ici que ce soir tout le monde va s’installer à la table des festivités pour y découvrir Claude Hay, un artiste qui, comme son nom ne l’indique pas, nous vient tout droit d’Australie dans une formule one man band des plus séduisantes … 

Trônant au beau milieu des objets à l’effigie du festival, la guitare Lâg adoubée conjointement par le créateur de la marque, Michel Lâg-Chavarria, et par son revendeur régional, Tomahawk Musique, fait un certain effet sur les badauds qui remarquent pas très loin son petit frère, le ukulélé, un instrument engageant si l’on en croit quelques amateurs qui se plaisent à en tâter avant de passer à table ! 

Entre le tartare et l’escalope, Claude Hay viendra nous charmer de son jeu vif mais sensuel et nous épater de ses boucles qu’il façonne avec un soin tout particulier. Affublé d’une guitare à double manche, la basse surplombant la guitare que le garçon se plait à jouer en slide, l’Australien n’aura pas grand chose à faire pour impressionner l’assistance avec un son plein de nuances mais aussi et surtout avec une vigueur qui fait plaisir à voir. Des boucles, encore des boucles, toujours des boucles, mais faites avec tellement de classe que l’on ne s’en lasse pas !

Revenu avant le dessert, Claude Hay nous gratifiera de quelques mots dans notre langue avant de dérouler la fin d’un set passé par Queen en le terminant par une relecture épatante du « Come Together » des Beatles ! Séduit mais éreinté par tant d’énergie, le public ne tardera pas à quitter les lieux après un spectacle, comme toujours au FJT, très réussi. Une sacrée découverte !

Exposition « Bourbon Street » - Centre des Arts – Buchelay – 10 novembre 

http://www.bedetheque.com/auteur-584-BD-Chabert-Alexis.html 
http://bullesdemantes.over-blog.fr/ 

Le blues et la bande dessinée sont deux domaines qui se recoupent dans la vie et le Mantois en est la preuve incarnée puisqu’il compte sur son territoire diverses associations qui œuvrent dans cette direction ! Pas étonnant donc que l’on retrouve ce soir les représentants de Blues-sur-Seine et de France Blues conviés par leurs partenaires et amis de Bulles de Mantes pour le vernissage de l’exposition consacrée à l’album « Bourbon Street » d’Alexis Chabert sur un scénario de Philippe Charlot ! 

Regroupant à deux exceptions près toutes les planches de l’ouvrage, l’exposition sera saluée non seulement par les officiels présents, André Sylvestre, Maire de Magnanville, et Françoise Descamps-Crosnier, Maire de Rosny sur Seine, représentant conjointement la Communauté d’Agglomération de Mantes en Yvelines, mais aussi par un public nombreux et captivé qui aura plaisir à découvrir l’ouvrage et à le faire dédicacer par un artiste chaleureux et disponible, de surcroit musicien à ses heures.

Achevée autour du verre de l’amitié, cette soirée inaugurait de façon conviviale une exposition qui restera visible jusqu’au 17 novembre au Centre des Arts de Buchelay. Avis aux amateurs ! 

Honky Donk – Bob Brozman – Le Colombier – Magnanville – 10 novembre 

http://honky.donk.free.fr/ 
http://www.bobbrozman.com/ 


Direction Magnanville, à quelques kilomètres de là, pour y retrouver un double plateau dans la superbe salle du Colombier qui pour l’occasion accueille au milieu du public un invité de marque, Jimmy Burns, et le groupe qui l’accompagne sur sa tournée française, nos amis des Flyin’ Saucers ! Au menu du soir, Honky Donk, lauréat du Prix Spécial Blues-sur-Seine au dernier Cahors Blues Festival, et Bob Brozman, une espèce d’extraterrestre venu d’on ne sait où avec sa pléiade de résonateurs, guitares et autres instruments du même genre ! 

Complices à la ville et à la scène, Nadine et Angelo réunis deviennent les Honky Donk et distillent avec un certain talent leur cocktail de country blues dans lequel les compositions en Français se laissent rattraper par des standards et autres covers d’obédience étasunienne interprétés avec un réel soin. Monsieur à la guitare, aux harmos et au chant, Madame au washboard et aux percussions qui lui donne la réponse, voilà un couple séduisant qui va nous emmener dans un univers où l’on croisera aussi bien le worksong « Take This Hammer » que « That’s Allright Mama », le tout complété par des reprises revues et adaptée de Janis Joplin ou Benoit Blue Boy et par un hommage à un certain Martin Luther King. Copieusement applaudi par une assistance qui se presse jusque dans escaliers, Honky Donk n’aura pas manqué son rendez-vous du soir grâce à une prestation où le son rugueux des instruments était tempéré par le velours des plumes roses entourant les percussions !

On en arrive rapidement à celui pour lequel les gens sont venus de loin, Bob Brozman, un personnage tellement charismatique et farfelu qu’il en devient instantanément sympathique. Premier point positif, le musicien s’adresse au public en Français, mais le plus surprenant, c’est que son Français se montre digne d’un de nos concitoyens, partant avec un naturel qui fait sourire vers le second voire le troisième degré, et de temps à autres vers le grivois sans pour autant devenir vulgaire. 

Le marché est clair, si la salle se prête au jeu, Bob Brozman lui proposera de l’emmener très loin dans un voyage autour du globe ! Et forcément, ça fonctionne à merveille avec un public qui tape dans ses mains et un artiste qui n’en finit plus de se partager entre funambule, clown, jongleur et bien évidemment musicien. La voix bien aguicheuse et les notes autant jouées que frappées, le bonhomme surprend, interpelle, et s’empresse de transporter ses dobros vers La Réunion où il rend spontanément hommage à un grand artiste contemporain, Danyel Waro ! 

Un petit coup d’« Internationale » pour enfoncer le clou de la provoc et voilà Bob Brozman qui se dirige vers les guitares hawaïennes puis indiennes pour mieux nous faire poursuivre un tour du monde où l’on croisera même « La vie en rose » en version française à la manière d’Edith Piaf mais aussi en version anglaise à la sauce Django Reinhardt ! Encore un passage par le ukulélé métallique et par le cajon, un « Minnie The Moocher » à faire pâlir Cab Calloway, un rappel partagé entre Robert Johnson, Tampa Red et « Debussy à La Réunion » en version charango et voilà un set époustouflant qui aura tenu toutes ses promesses et plus encore ! 

Le temps de saluer les amis installés du côté des produits dérivés et de renoncer à un after qui s’annonce chaud comme la braise et il faut déjà se résoudre à aller essayer de prendre un peu de repos en prévision d’un week-end prolongé qui nous réserve quelques beaux moments dignes d’un marathon ! 

Claude Hay – Centre Léopold Bellan – Septeuil – 10 novembre (par Bruno Migliano)

http://www.claudehay.com.au/ 

Je vous l'avais dit hier, le Festival Blues-sur-Seine est itinérant. Aujourd'hui, c'est à notre ami australien Claude Hay de transporter les belles notes bleues dans ce centre pour personnes ayant certaines difficultés. Dans un cadre agréable, les patients sont aux petits soins, activités diverses, musique, art-plastique, etc. … 

Cet après-midi découverte du Blues australien. Claude Hay prend à chaque fois le temps d'expliquer le pourquoi de telle ou telle chanson. En tournée dix mois de l'année, Claude raconte en chanson par exemple que son chat lui manque. Il explique aussi la conception de sa guitare qu'il a appelé Betty. Un jour qu'il se promenait sur la plage et il a trouvé le restant d'un plan de travail de cuisine, ce morceau de bois lui ayant inspiré la fabrication de cette guitare à double manche, un pour la basse, et un pour la guitare. 

Toutes ces explications sont traduites par Jocelyne, notre interprète. Mais revenons à la musique et à nos pensionnaires. Ils sont très friands de musique qui bouge et ils adorent danser. Certains, dès les premières notes se tournent pour inciter les autres à venir au devant de Claude et esquisser des pas de rock'n'roll. A la fin, même ceux en fauteuil roulant demanderont à leurs assistants médicaux de bien vouloir les faire tournoyer au milieu de la piste de danse improvisée. 

Une heure et quart plus tard, nos pensionnaires viendront saluer à leur manière Claude Hay qui leur aura donné un court instant de joie et bonheur. Certaines personnes se lançant dans des gros bisous à "leur fils du jour", touchant et émouvant moment. Claude Hay me confiait quelques instants après, "c'est formidable, je n'ai jamais vécu d'instant aussi ‘kute’ ".

Meena – Maison du Voisinage – Aubergenville – 11 novembre (par Jean-Michel « Rock’n’Blues’n’Bike »)

http://www.myspace.com/meenacryle  

En ce vendredi férié direction la maison du voisinage à Aubergenville, petite commune du 78 d’environ 12.000 âmes, pour assister à l’unique concert de Meena Cryle. Pas question de manquer cette occasion d’écouter plus longuement cette artiste que j’avais eu l’occasion d’écouter lors de sa courte prestation (4 titres en 20 minutes environ) au 1er European Blues Challenge, prestation qui lui avait valu le deuxième prix avec à la clé, entre autre, une invitation à Blues sur Seine.

La maison du voisinage, petite salle d’environ 80 places en configuration assise, a été vite remplie notamment avec des locaux, j’ai même cru ne pas pouvoir entrer. Le groupe composé de Meena (chant, guitare acoustique), Chris Fillmore (guitare), Marlene Lacherstorfer (basse) et Frank Cortez (batterie) a démarré son premier set par une reprise d’Irma Thomas, « You can have my husband », suivie d’une deuxième reprise, « Ode to Billie Jo » de Bobbie Gentry. Ont suivi ensuite une alternance de morceaux calmes ou plus toniques voire musclés, avec enfin un morceau, « This song is for you », extrait du dernier album de Meena, « Try me », suivi d’une réelle surprise à savoir la reprise d’un morceau de Kiss, « I was made for loving you ». Le premier set se concluant par un blues bien roots avec drobo et slide, « Beg like a sinner ».

Une pause d’une dizaine de minutes pour, dixit le présentateur, permettre aux musiciens de se rafraîchir, m'amène à signaler le seul point noir de l'organisation à savoir qu’il aurait été judicieux de prévoir également des rafraîchissements pour le public à l’instar de ce qui se fera le lendemain à Verneuil sur Seine. Le deuxième set va également nous apporter son lot d’émotions musicales avec pour débuter une reprise de Slim Harpo, « Ti-Na-Ni-Na-Nu », s’ensuivront ensuite comme pour le premier set une alternance de morceaux feutrés ou musclés avec cette fois ci deux morceaux de son dernier album, « I shoot you down » et « I’d rather go blind ». Ce deuxième set se concluant par une version étirée de « Singing songs » au cours de laquelle chaque musicien présenté fera démonstration de son talent.

Un rappel de deux titres, « CC Rider » et « My performance is all over », clôturera la partie musicale de cette soirée, Meena et ses musiciens se livrant ensuite avec plaisir à la dédicace des quelques CD de « Try Me » disponibles. Mon seul regret a été le peu de titres du CD joués, 3 sur les 12 qu’il comporte, alors que des morceaux comme « Try me », « Sorry » et « Let your sweet love shine on me » se prêteraient tout à fait à la scène … (plus de photos et de vidéos sur http://rocknbluesnbike.free.fr

Mountain Men – Charles Bradley – Alice Russell – Salle Jacques Brel – Mantes la Ville – 11 novembre 

http://www.mountain-men.fr/  
http://thecharlesbradley.com/ 
http://www.alicerussell.com/  

Super soirée soul à la salle Jacques Brel avec deux têtes d’affiches anglo-saxonnes mais aussi avec en prime un duo chouchou dans le Mantois en guise d’apéritif … Alors même si la soul a parfois tendance à nous saouler, il fallait bien que Zicazic débarque en force pour aller saluer nos amis Mountain Men, anciens grands gagnants du Tremplin Blues-sur-Seine pour qui le vent a bien soufflé au niveau national mais aussi bien plus loin puisque Mat et Iano sont allé à deux reprises se produire à l’International Blues Challenge de Memphis et qu’ils ont fait à plusieurs occasions les belles heures du FestiBlues International de Montréal ! 
 
On retrouve du côté du bar les cuisinières africaines venues comme l’an dernier nourrir le public à grand renfort de plats exotiques et on ne tarde pas à pénétrer dans la salle où les Mountain Men ne vont pas tarder à se produire. Les travées ne sont pas encore complètes mais cela ne va pas tarder à s’arranger puisque le concert de ce soir se joue à guichet fermé. Mister Mat chausse la guitare, Barefoot Iano se visse un harmonica près du bec et les deux complices n’ont pas besoin de plus de quelques minutes pour réveiller la salle. Traditionnellement, les deux compères plaisantent entre eux mais aussi avec le public, le chambrant gentiment et l’entrainant dans des gags qui installent un climat chaleureux des deux cotés de la scène. 

Que l’on ne s’y trompe pas, si les Mountain Men sont des pinces sans rire, ils n’en sont pas moins des musiciens particulièrement brillants qui vont nous emmener avec la guitare volubile et la grosse voix caverneuse de Mat d’une part et avec le souffle précis et le jeu de scène théâtral de Iano de l’autre vers un univers que ces deux garçons de la Chartreuse connaissent sur le bout des doigts et qu’ils dominent de la tête et des épaules. Jamais on ne s’ennuie avec Mountain Men et quand Matt siffle, toute la salle siffle, quand il se lève pour la faire chanter, elle chante, et quand il revient après que le groupe ait quitté la scène une première fois, elle reprend instantanément en chœur là où elle s’était arrêtée …

Un rappel en trois titres, « She Shines » dont le superbe clip commence à faire son chemin auprès des amateurs de blues, « Georgia On My Mind » dans une version épatante et enfin « Hellhole » où comment traverser le trou du cul du monde en prenant un bus pour aller de Memphis à Chicago, il n’en faudra pas plus pour que l’assistance toute entière se lève et hurle sa joie à l’adresse d’un groupe qui, comme à chaque fois, à littéralement cassé la baraque !

Le temps de se restaurer du côté des saveurs de l’Afrique et déjà Charles Bradley est annoncé du côté de la salle … La consigne tombe, les trois premiers morceaux sans flash … Quelqu’un s’est il déjà rendu compte du ridicule de cette expression consacrée du côté de chez les artistes un peu prétentieux et de chez les producteurs un peu trop surs de leur coup ? Bref, ça tombe bien, il y aura dessert et café du côté des photographes ce soir, c’est tellement rare qu’on ne va pas se plaindre en plus ! Charles Bradley donc, et bien le show commence sans lui sur trois titres instrumentaux à l’ambiance balloche bien cuivrée avec rythmique en place et couleurs entre groove et jazz, avant que le pianiste ne passe par le micro annoncer l’arrivée imminente de la star … En l’attendant, chacun shootera à discrétion le flamand rose très seyant installé à côté de la batterie avec un pass autour du cou, la grande classe !

Le ballet soutenu des Canon et autres Nikon commence et Bradley nous raconte dans le détail ses petits bobos et ses grosses plaies à l’âme avec par exemple « Heartaches And Pain » où il évoque son frère assassiné par un de ses cousins et où il se remémore l’arrivée de la Police à l’aube pour annoncer le drame à sa mère … Le bonhomme a du vécu, c’est certain, et il va se complaire à nous la jouer à la James Brown ce soir, et même si tout le monde n’est pas le Godfather Of Soul, il faut bien reconnaître que le beau Charles, qui aura encore laissé ses musiciens faire le job sans lui le temps de se doucher et de changer de fringues avant de venir bécoter ses groupies dans la salle, a des arguments vocaux et scéniques pour convaincre ! Un peu moins de puissance et un peu plus d’humilité n’auraient pourtant pas été malvenus …

Encore un break utilisé pour aller dévaliser nos amies africaines, bonsoir les kilos, et voilà bientôt Alice Russell qui est appelée sur les coups de 22 heures pour y aller de son set. Avec cette Alice là, point de Pays des Merveilles en vue mais tout simplement un pays où Motown et Stax se rejoignent pour le plus grand plaisir des amateurs de soul. La salle archi comble est en grande partie debout et danse à n’en plus finir devant une petite bonne femme charismatique et dynamique qui ne ménage pas sa peine. Une Les Paul Standard tenue par un gaucher pas gauche du tout, un violon qui cède sa place de temps à autres à des frappes de baguettes sur une canette de bière, un clavier qui fait de belles choses, assurément Alice Russell est à la tête d’un très bon groupe qui se montre très professionnel et même parfois inventif.

A grand coup de funk, mais en teintant aussi sa musique d’une pointe de hip hop et de gospel, la diva pas bêcheuse pour deux sous nous sortira le grand jeu au travers d’un show réglé comme du papier millimétré durant lequel les effets de style répondront aux chorégraphies et les chorégraphies aux belles intonations d’une chanteuse qui en a dans le coffre. Quatre vingt dix minutes plus tard, le show Alice Russell tire sa révérence non sans avoir récolté un bouquet offert par un fan juste avant le rappel ! Trois petits tours et puis s’en vont … 

A voir les mines réjouies du public dans le hall, la soirée a été particulièrement réussie et ce ne seront pas les Mountain Men qui dédicacent encore et toujours à tour de bras qui vous diront le contraire. Les conversations vont bon train avec d’un côté ceux qui ont trouvé le son trop fort et de l’autre ceux qui ont trouvé le contenu trop pop. Tout bien pesé, on s’accordera à dire que ce qui était annoncé comme une grande soirée soul se sera traduit par … une grande soirée soul ! Mais une soirée soul avec un super concert des Mountain Men en ouverture.

Jimmy Burns – Le Paris Plage – Vernon – 11 novembre (par Kiki)

http://www.jimmyburnsband.com  

Jimmy Burns, accompagné des Flyin’ Saucers, a su convaincre le public du Paris Plage … Sa voix exceptionnelle et un blues entrainant ont littéralement subjugué avec un professionnalisme étonnant dans un tout petit espace. Comme quoi quand on est bon musicien, on s’adapte !


Suitcase Brothers – Le Chaplin – Mantes la Jolie – 12 novembre

http://www.suitcasebrothers.com/  

C’est un Chaplin qui tarde à se remplir qui nous accueille avec au programme du jour les restitutions des élèves des Ecoles Jean-Jacques Rousseau, où votre serviteur acheva son cycle primaire il y a quelques années de ça, et Pierre de Coubertin, deux établissements ayant reçu les enseignements prodigués par Sébastien Charlier à l’harmonica et Christophe Guest au chant. Quelques « Sweet Home Chicago » et « The River » pour les apprentis harmonicistes, autant de « Pick A Ball Of Cotton » et de « Trouble In Mind » pour leurs confrères chanteurs, voilà un début d’après-midi rondement mené à l’heure où l’on ne sert pas encore le thé ! 

Nous les avions remarqués à Berlin alors qu’ils représentaient l’Espagne au 1er European Blues Challenge, ils vont aujourd’hui confirmer toutes les bonnes impressions qu’ils nous avaient déjà donné en proposant un set de haut vol dans lequel l’harmo de Victor et la guitare de Pere se complètent, le second apportant en prime sa voix chaude et convaincante pour soutenir un édifice qui se révèle très vite inébranlable ! Des compositions collégiales mais aussi des covers épatantes comme « Good Morning Little Schoolgirl » ou « Big Boss Man » installent rapidement une ambiance conviviale que Pere relève encore un peu en quittant sa chaise et en venant jouer avec son dobro de 1936 assis sur le coin de la scène … 

Le show déroule à un rythme soutenu et si les Suitcase Brothers ne disposent cet après midi que d’une heure de concert, ils n’en négligent pas pour autant d’inviter les Mountain Men présents dans la salle non pas pour un mais pour deux morceaux, Mat et Victor se partageant en toute convivialité un « Last Fair Deal Gone Down » tandis que Pere et Iano se lanceront un peu plus tard du côté d’une « Sugar Babe » qui les mettra debout l’un et l’autre pour un superbe moment de communion plein d’intensité. 

Encore quelques morceaux dont un superbe « Cornbread, Peas And Black Molasses » et une non moins ravissante « Sarah Jane » et c’en sera fini de la dernière prestation des Espagnols dans le cadre de ce 13ème Blues-sur-Seine … Les Suitcase Brothers auront indéniablement fait forte impression sur le Mantois et à n’en point douter, il y a fort à parier qu’on les retrouvera ici ou ailleurs dans un très proche avenir ! 17 heures ont sonné, le thé peut être servi …

Jimmy Burns – Charles Pasi – Espace Maurice Béjart – Verneuil-sur-Seine – 12 novembre

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http://www.myspace.com/charlespasi 

Arrivé à un âge où l’on peut légitimement aspirer à prendre sa retraite, Jimmy Burns est resté fidèle à ses premières amours, le blues qui lui est venu de ses modèles, d’Elmore James à Muddy Waters, et s’il continue à le jouer, c’est parce qu’il y prend toujours autant de plaisir. Originaire des plantations du Mississippi, le guitariste et chanteur a suivi le mouvement de ses amis de la confrérie blues et est monté vers Chicago où il assure encore régulièrement des prestations dans les clubs de la Windy City. Accompagné des Flyin’ Saucers qui auront assuré à ses côtés la tournée hexagonale d’une quinzaine de jours, Jimmy Burns peut compter sur une rythmique solide et sur des musiciens aguerris avec à leur tête Fabio Izquierdo, l’harmoniciste et frontman du band. 

Pas gêné le moins du monde d’assurer le premier service avant le toujours jeune et fringant Charles Pasi, Jimmy Burns va ce soir nous sortir le grand jeu et se lancer dans un dernier baroud d’honneur pour couronner de fort belle manière cette tournée avant de reprendre l’avion demain dès potron-minet. Pas de bavardage inutile, Jimmy présente les morceaux, les Flyin’ Saucers les déballent et assurent le service après vente, ponctuant les « Stuck In The Middle With You » et autres « Whole Lotta Love » de quelques grappes d’ivoires et d’au moins autant d’harmonica pour le plaisir d’une salle qui frémit au son de ce blues saupoudré d’une pointe de rhythm’n’blues et parfois d’une autre de soul. 

Un rapide rappel pour se conformer aux exigences techniques et c’est très vite que Jimmy Burns s’en ira rejoindre le sous-sol de l’Espace Maurice Béjart pour y dédicacer ses albums pendant que le public se rafraichit et se remet de ses émotions ! Par chance, le changement de plateau un peu complexe laissera aux amateurs le temps de profiter de ce grand bonhomme du blues plein d’humour et de gentillesse …

On retrouve enfin Charles Pasi et ses complices et très vite le charme opère, quand bien même des soucis récurrents de retours contraignent Charles et son guitariste Jo Champagnon à échanger leurs places puis leurs micros et finalement à se partager le même pour y glisser leurs deux voix et l’harmonica. Imperturbables, Jimi Sofo à la basse et John Grandcamp à la batterie assurent le coup légèrement en retrait et imprègnent un rythme solide à un show dont on devine déjà que les fondations seront tantôt rock, tantôt funk, tantôt soul et tantôt blues. 

Approchant peu à peu de la trentaine, Charles qui avait remporté le Tremplin Blues-sur-Seine en 2005 nous démontre que ces dernières années ont ajouté l’expérience au talent et c’est en interprétant sa musique avec un réel plaisir qu’il nous ramène vers son dernier effort en date, « Uncaged », déroulant des morceaux qui au fil du temps sont devenus des classiques de son répertoire et repartant de temps à autres vers son premier opus, « Mainly Blue », pour en ressortir des titres épatants comme « The Private’s Last Night » pour laquelle Jo sort le grand jeu en chaussant une guitare acoustique. 

Petite surprise du soir, Charles et ses complices rejoindront John à la batterie pour le final percutant et digne des Tambours du Bronx d’un nouveau titre aux couleurs bien world et c’est non sans encore nous avoir offert quelques belles pièces comme « Better With Butter » que les quatre musiciens qui se sont attachés à faire danser la gent féminine sur la fin de la soirée nous quitteront après que les hautes instances techniques ne leur aient quand même autorisé un superbe et original rappel instrumental.

Verneuil-sur-Seine peut une fois encore être fier de sa soirée et de son public qui a répondu présent en nombre et qui a rempli jusqu’à en faire exploser la jauge une salle à compter parmi les plus accueillantes et les plus dynamiques du festival. Pas de surprise dès lors que Blues-sur-Seine lui réserve chaque année un des ténors de sa programmation, ce qui fut une fois encore le cas ce soir ! 

Dwayne Dopsie & The Zydeco Hellraisers – Salle Municipale – Limay – 13 novembre (par François Dujardin)

http://www.dwaynedopsie.com 

Dans cette belle salle de Limay, le concept du dîner concert a été repris cette année et malgré les deux restitutions des écoles de chant et d’harmo qui ont quelque peu limité les possibilités d'accueil au dîner, c’est quand même devant 75 convives privilégiés que Dwayne Dopsie a livré son premier set avec ses bras de déménageur. 

En bon professionnel, il s'est adapté, s'inquiétant en Français de la qualité du repas servi par le Club de Rugby de Limay mais vérifiant par lui-même à la pause les capacités d'amateurs motivés.

Après le diner et la prestation de très bon niveau des bluesmen et blueswomen en herbe emmenés par Christophe Guest et Sébastien Charlier, la salle était chauffée et Dwayne Dopsie n'a pas eu de mal, comme a son habitude, à faire lever les spectateurs pour les entraîner à se joindre à lui pour danser. L'accordéon et le washboard menés par deux extraterrestres survoltés ont comblé le public resté nombreux pour faire la fête …

Lionel Young Band – Emmaüs – Follainville-Dennemont – 13 novembre 

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Le soleil s’est invité chez Emmaüs pour ce concert de l’après-midi et en attendant l’arrivée du public, c’est dans la cour que l’on prend un peu de bon temps côté artistes et côté technique, les uns et les autres se fendant de quelques accords sur la guitare Lâg mise en jeu pour la tombola où se livrant à quelques facéties, histoire d’amuser la galerie tout en passant un bon moment ! Autant dire que l’ambiance est elle aussi au beau fixe et que la journée s’annonce conviviale, d’autant que les compagnons ont eu la chance de déjeuner ce midi en compagnie du Lionel Young Band.

On retire les chaises pour laisser tout le monde entrer dans la salle et on commence par les deux restitutions du jour, Sébastien Charlier se chargeant de la première à l’harmonica tandis que Christophe Guest assure la seconde avec un attirail regroupant un sax, un djembé et une guitare … Brillants, les jeunes des écoles de Follainville et de Dennemont recueilleront un certain succès auprès de leurs familles mais aussi d’un public venu avant toute autre chose pour le concert du jour, signe que quand le travail est rondement mené, le résultat est à la hauteur de toutes les attentes.

Le temps de s’installer sur scène et déjà les six musiciens du Lionel Young Band se lancent a-capella dans une démonstration polyphonique du plus bel effet, leurs six voix réunies sans aucune autre espèce d’artifice installant instantanément une couleur pleine de nuance dans un endroit des plus atypiques où s’entassent jeux et jouets, vêtements et meubles d’occasion. Vainqueur de l’International Blues Challenge en solo en 2008 et en groupe trois ans plus tard, Lionel Young est un musicien complet, guitariste mais aussi et surtout violoniste réclamé par les plus grands, de Stevie Wonder à Jimmy Page et Robert Plant, qui va aujourd’hui nous régaler avec ses acolytes parmi lesquels on remarque une section rythmique mais aussi un clavier, une trompette et un saxophoniste assurant également l’harmonica et la clarinette.

Passant d’un gros blues bien balancé à un boogie endiablé ou à un rhythm’n’blues, Lionel Young va bientôt laisser le talent s’exprimer en nous servant des relectures épiques et inspirées de classiques comme « Got My Mojo Working » ou « Summertime », autant de titres auxquels il apporte une touche personnelle hurlante de lucidité et une couleur délicieusement originale. La suite n’en est que meilleure puisque le Lionel Young Band s’engage bientôt dans des errances où le jazz se veut à la fois progressif et free pour finir de bousculer la frontière entre les genres et de démontrer que quand elle est jouée avec talent et plaisir, la musique est un art capable de séduire tout le monde.

Si une partie de l’assistance a quitté la salle avant qu’il ne soit 18 heures, ceux qui sont restés profiteront encore d’un rappel en forme de « Let The Good Time Roll » et pourront se réjouir un gros quart d’heure de plus durant lequel la frappe du batteur sera encore et toujours aussi pleine de sensualité et de richesse ! Voilà un concert qui a tenu toutes ses promesses et les vrais amateurs ne s’y étaient pas trompés en venant nombreux … 

Asaf Avidan – Ndidi O – Le Sax – Achères – 13 novembre (par Bruno Migliano)

http://www.myspace.com/findlovenow 
http://ndidio.net/ 

Dimanche en fin d'après midi, direction le Sax à Achères. Comme tous les ans la ville d'Achères et donc la salle du Sax accueillent une programmation toujours aussi alléchante. Cette année à l'honneur, un Israélien qui monte qui monte, Asaf Avidan, et une charmante Canadienne en la personne de Ndidi O. 

Asaf Avidan pour cette tournée d'automne se présente en solo avec un répertoire acoustique, sur certaines dates il fut accompagné d'une brillante violoncelliste. Mais pour l'heure et pour finir sa tournée française, c'est donc seul face à un public conquis par cette voix et ce talent de guitariste et pianiste qu'Asaf fera vibrer la salle. 

Reprenant la plus part des titres de « Reckoning » et entamant son show par un très beau « Maybe you are » suivi par « Devil'sDance » et ainsi de suite, l'heure fût vite passée. Il n'y aura pas de rappel, on pourra s'en étonner mais Asaf Avidan a préféré partager encore plus de temps avec son public dans le hall d'entrée en se rendant très disponible pour les photos traditionnelles. 

Suite à un changement de plateau plutôt rapide, place à la charmante Ndidi O. Ndidi O vogue entre le blues et la soul avec une voix suave et langoureuse. Elle a beaucoup écouté Billy Holiday et Bettie Smith et cela se ressent dans sa voix, un peu aussi à la Norah Jones. Les influences blues sont bien là, teintées de swing ou de rockab’ … On n’a qu'une envie, celle de danser. 

C'est pourtant elle qui esquissera quelques pas pour notre plus grand plaisir. Cette poétesse de la chanson sait vraiment tout faire, même jouer du piano et de la guitare. Que dire de plus si ce n’est que nous avons hâte de retrouver cette charmante artiste sur une scène et de l'écouter encore et encore ?

Andrée Dupré & Jean Millaire – Salle des Fêtes de Senneville – Guerville – 15 novembre 

http://www.myspace.com/andreedupre 

Blues sur Seine attaque sa dernière semaine en accueillant un des couples chouchous du festival, Andrée Dupré et Jean Millaire que nous recevions déjà au printemps tandis qu’à Montréal, nos amis du Net Blues leur remettaient par personne interposée un de leurs très convoités Lys Blues récompensant leur « performance musicale » de l’année écoulée ! Autant dire que l’on se trouve en face d’excellents musiciens qui sont ce soir accompagnée par Dan Godro aux claviers et par le frenchy Simon ‘’Shuffle’’ Boyer à la batterie … 

En attendant le début du set des Québécois, ce sont les élèves de l’école de Guerville qui viennent interpréter quelques chants appris en compagnie de Christophe Guest durant ces six dernières semaines et qui nous offrent leurs restitutions sur fond de « Black Betty » ou encore « This Train » revu et réarrangé à la sauce française pour devenir … « Ce train » ! Un djembé, un sax, une guitare et beaucoup de talent, il n’en aura pas fallu plus à Christophe pour faire des merveilles auprès de ces jeunes élèves qui ne manqueront pas de le remercier comme il se doit à la fin de leur prestation !

Place maintenant à Andrée Dupré et Jean Millaire qui entament leur set sur un « Muddy Water Blues » commencé depuis l’arrière de la scène, le guitariste chaussé d’une superbe Les Paul Custom dorée ne manquant pas de nous en mettre plein les yeux et plein les oreilles dès son apparition. Suivi à la trace par sa compagne à la ville comme à la scène, Jean Millaire nous donne le ton de la soirée d’entrée de jeu et c’est soutenu par une chanteuse au timbre chaud et puissant qu’il s’engage très vite dans un très bon blues comme on les aime, Andrée ne manquant pas de féliciter les jeunes chanteurs mais aussi de plaisanter avec eux pour garder toute leur attention. 

De rhythm’n’blues en blues et même en reggae, le band va ce soir nous emmener de ses compos en Français jusque vers des reprises triées sur le volet comme « Sitting On The Dock Of The Bay », une relecture au féminin d’un « Hoochie Coochie Man », l’épatant « Knockin’ One Heaven’s Door » au encore l’hommage à Janis « Me And Bobby McGee ». Traversant avec un réel plaisir des compositions pleines de sensualité et d’anecdotes croustillantes voir coquines ou des adaptations comme « L’amour avec toi », le public se prêtera au jeu de bon cœur et même Sophie, notre fort sympathique « Mère Fouettard » chargée de faire régner l’ordre mais pas la terreur auprès des enfants, n’aura pas trop à gronder pour que l’attention reste constante et le calme de rigueur ! 

Un coup de Creedence Clearwater Revival avec « The Midnight Special », un solo de claviers de Dan en compagnie de Jean au piano, un autre de batterie de la part d’un Simon très en verve et un fort sympathique « Little Wing » servi en rappel finiront de nous convaincre de la cohésion d’un quartet que l’on se plaira à retrouver à quelques reprises sur les derniers jours du festival, Andrée Dupré et Jean Millaire étant au passage invités par Patrick Verbeke à le rejoindre sur son hommage à Robert Johnson qui se déroulera vendredi soir à Carrières-sous-Poissy … L’occasion idéale pour le grand public de se régaler de l’accent coloré et de la voix de cette digne héritière Janis Joplin mais aussi de la guitare virtuose de son « Complice » !

Lionel Young Band – Ecole Nationale de Musique – Mantes la Jolie – 15 novembre (par Bruno Migliano)

http://lionelyoung.net/ 

Amazing, amazing, énorme !! Oui, tout simplement énorme. Lionel Young et son band sont vraiment le groupe coup de cœur de ce festival, enfin de mon point de vue. Dans cette salle qui est surtout utilisée pour des concerts classiques, pour une fois un groupe de blues faisait son apparition. Il faut dire que le leader n'est autre qu'un certain Lionel Young. Celui-ci a déjà parcouru pas mal de chemin et rencontré pas mal de monde. 

C'est donc juste après quelques mots prononcés par le président du festival qu'arrive en scène et sans chichi le groupe. Cela démarre sur un « Knock these blues around » assorti d'une certaine chorégraphie, et là on se dit qu'on ne va pas s'ennuyer ! Effectivement, tout ce petit monde participe au show à sa façon. Le batteur, Jay, montre sa belle voix gospelienne, le trompettiste, André, fait montre de ses talent de musicien mais aussi de danseur … Quant à Dexter au sax et à l’harmo, Ricardo au piano aux allures un rien Jerry sans oublier Kim Stone à la basse, ils ne sont pas en reste.

Ces gars nous feront une bien belle version de « Saint Louis James » mais nous offriront aussi un « Mojo Working » assez épatant sans compter une version d'anthologie d'un « Kiss » à faire rougir un Prince ! Bref, le rappel se fera a capella. Séance de dédicace, les CD affichent rapidement sold out … Et maintenant on fait quoi? Paraît qu'il y a une Jam au CAC … ah ouais ! Bon, et bien direction le CAC. 

After – CAC Georges Brassens – Mantes la Jolie – 15 novembre (par Bruno Migliano)

http://www.cacgeorgesbrassens.com  

Arrivé au CAC Georges Brassens, une petite assemblée se trouve déjà sur place. Un musicien du Mantois, Ben, accorde sa gratte. Ben Ball Bass, se prépare à ouvrir les hostilités, enfin je devrais dire à entamer le hors d'œuvre car le plat qui va suivre n'est pas dégueulasse du tout. Lionel Young et ses gars débarquent et ça tombe bien, Ben cherche un bassiste et Kim a encore envie de jouer. Quel bonheur! Va les rejoindre Dexter, non pas pour les découper en petits morceaux mais pour les lier. 

Ah mais il a des fourmis dans les doigts André, et hop il monte sur la petite scène du CAC. De la musique mauritanienne au reggae, il n'y a que quelques miles (pas Davis mais c'est pas loin) et on plonge dans le shuffle avec l'arrivée d'un Simon Boyer aux fûts suivi d’Andrée Dupré et Jean Millaire. Alors que les premières notes d'un « Stormy Monday » commencent à retentir, Il n'en faut pas beaucoup plus pour que Lionel Young se joigne à eux. Une "battle" entre Andrée et Lionel s'improvise, quelque peu perturbée par un charmant jeune homme dont j'ai bien sûr oublié le nom. 

Mais comme il se fait déjà tard … ou tôt, c'est comme on voudra, le « Stormy Monday » mettra tout le monde d'accord ! Quelques embrassades et on ferme les portes. En voilà une bonne soirée !

Eric McFadden – Espace Corot – Rosny-sur-Seine – 16 novembre 

http://www.ericmcfadden.com/ 

La soirée promet d’être chaude et le public ne s’y est pas trompé puisque les portes de l’Espace Corot annoncent que le concert est complet bien avant que celles ci ne s’ouvrent … Aux premiers rangs, les élèves de l’école locale mais aussi leurs parents venus découvrir les prouesses que leurs enfants sont capables de réaliser depuis que Christophe Guest les a pris en charge pour leur apprendre à chanter, et en mesure s’il vous plait ! Si l’on commence en cette seconde semaine de festival à être habitués aux restitutions de chant, on ne se lasse pas de ces chansons à la fois drôles et pleines de morale comme « Le nouveau » que les jeunes se plaisent véritablement à interpréter … 

Le début de la soirée a été fixé à 20 heures pour permettre au public de ne pas se coucher trop tard et c’est à peine une demi-heure après qu’Eric McFadden prend place sur scène en compagnie d’un tandem de choc où l’on remarque James Whiton à la contrebasse et Paulo Baldi aux drums, un line up des plus costauds qui soutient au plus juste ce guitar hero d’un autre genre qui joue en acoustique mais qui triture sa Godin avec tellement d’ingéniosité, de puissance mais aussi de finesse qu’il passe du blues au flamenco, du flamenco au folk et du folk au hard rock sans même que l’on s’en aperçoive ! 

Eric McFadden n’est pas un néophyte du blues et s’il n’a pas encore tout à fait l’aura qu’il mérite en France, il n’en reste pas moins un artiste capable de proposer un show complet et de convaincre à grand coups de guitares mais aussi à la force d’une voix chaude et puissante la plus réticente des assemblées ! Pour preuve, la salle qui d’habitude a tendance à se vider lentement mais surement après la prestation des enfants restera ce soir garnie dans sa quasi-intégralité jusqu’à la fin du concert, et grand bien lui en aura pris puisque le public pourra se régaler d’un solo de basse ahurissant avec à la clef des slaps, de l’archer et même des boucles que James enregistre en direct mais aussi d’un véritable festival McFadden avec Eric qui s’en ira une première fois au contact avec les jeunes au milieu du set pour maintenir la tension à son maximum. 

Traversant régulièrement son récent opus, « Bluebird On Fire », avec entre autre « Lovesick Blues », « Mojo Bag » ou encore « Voodoo Head », Eric McFadden n’en oubliera pas pour autant de revisiter son back catalogue en faisant le pari de multiplier les plaisirs et les sonorités avant de se jeter dans une sorte d’assaut final où il s’en ira partager un long moment avec les enfants, cédant même sa guitare à une jeune demoiselle qui se prêtera vite au jeu et qui esquissera un accord que le guitaristes aura pris soin de lui positionner sur l’instrument ! La salle, définitivement conquise, n’aura dès lors plus d’yeux et d’oreilles pour le chanteur dreadlocké de Los Angeles !

Encore quelques morceaux de bravoure dont d’incessants duels contrebasse / guitare et encore une démonstration de maestria de la part de James Whiton mais aussi diverses prouesses d’un McFadden qui joue autant avec les effets de manche qu’avec le larsen et c’en sera bientôt fini d’un concert après quand même un rappel pendant lequel une partie de l’assistance prendra malheureusement la poudre d’escampette, la salle ne réservant pas au trio la standing ovation qu’il aurait pourtant très largement mérité … 

Pas bégueule pour autant, Eric s’en viendra très vite dédicacer ses albums dans le hall et distribuer quelques poignées de main et quelques embrassades avant d’être irrémédiablement attiré par la guitare Lâg collector mise en jeu à la tombola organisée conjointement par Blues-sur-Seine et Tomahawk Musique, la rencontre de l’artiste et de l’instrument donnant naissance à une sorte combustion aussi spontanée que convaincante qui se traduira par un morceau aux sonorités dignes de Django … Quand on vous dit que McFadden est un artiste polyvalent ! 

Chicago Blues Festival – Centre Culturel Louis Jouvet – Bonnières-sur-Seine – 17 novembre 

http://www.myspace.com/vinolouden 
http://bigjames.com/ 
http://www.granalouise.com/  

Comme chaque année depuis bien avant la naissance de Blues-sur-Seine, la tournée du Chicago Blues Festival fait escale dans le Mantois et c’est désormais de manière presque traditionnelle qu’elle passe comme depuis pas mal d’années par Bonnières-sur-Seine, dans un Centre Culturel Louis Jouvet qui affiche comme pratiquement à chaque fois complet ! Réjouissant sur le papier, ce cru 2011 qui rassemble pas moins de trois têtes d’affiche avec Big James, Grana Louise et Vino Louden mais aussi des sidemen loin d’être des seconds couteaux va arriver en France en même temps que le Beaujolais Nouveau et va se montrer tout comme le vin … pas véritablement convaincant ! 

Les choses commencent pourtant plutôt bien avec un quartet solide où l’on remarque en plus de Vino Louden et Michael Wheeler à la guitare et au chant, Melvin Smith à la basse et Pooky Styx à la batterie, mais les quatre complices connaissent après quelques minutes de jeu quelques petits soucis de réglage assez vite résolus, du moins en apparence puisque si dans la salle tout semble se passer relativement bien, sur scène on frôle la débandade avec les deux guitaristes qui visiblement subissent quelques soucis dans les retours puisque outre le fait de ne pas être franchement en mesure, ils en arrivent parfois à jouer carrément dans deux tonalités différentes … 

Deux morceaux plus tard, le band commence enfin à trouver ses marques et se lance dans un « Bright Lights, Big City » qui finit de nous réconcilier avec lui puis dans un « Woke Up This Morning (My Baby’s Gone) » relativement bien en place qui sera bientôt suivi par l’arrivée sur les planches de Big James, le chanteur et tromboniste maousse costaud qui avait déjà fait quelques belles scènes à Blues-sur-Seine il y a deux ans. Parti sur un intéressant « Blues Will Never Die », le musicien tatoué n’aura pas trop de mal à convaincre l’assistance avec une voix intéressante, une solide technique et un feeling à toute épreuve mais malheureusement avec trop peu de charisme, quand bien même il s’attachera à présenter avec ses camarades de jeu une ébauche de chorégraphie.

Vient bientôt le moment où celle que beaucoup attendent, Grana Louise, s’efforce de nous honorer de sa présence en nous servant le minimum syndical, à savoir un titre, « Your Eyes Don’t Lie », tout en remuant autant que faire se peut du popotin avant de s’extraire péniblement des planches pour aller reprendre son souffle du côté des loges … Dommage que son apparition soit aussi brève car la voix chaude et puissante de la plantureuse chanteuse a de quoi séduire ! L’heure de jeu ayant bientôt sonné, c’est le très régulier Vino Louden qui se chargera de meubler le temps à grands coups de guitare jusqu’à ce que l’arbitre siffle la mi-temps et que le bar ne se mette à tourner à plein régime ! 

Après une vingtaine de minutes d’entracte, on retrouve les mêmes et le match, pardon le concert, peut reprendre comme il avait commencé, à quatre puis à cinq, avec un groupe qui a l’air d’avoir envie de se faire plaisir mais qui a un peu de mal à nous le faire comprendre, quand bien même les choses finissent par se mettre un peu mieux en place alors qu’une partie du public esquisse quelques pas de danse devant la scène … Un dernier regard vers un Big James toujours aussi motivé qui fait de son mieux pour essayer de faire décoller le vaisseau spatial et de guerre lasse il faudra bien se résoudre à jeter l’éponge avant la fin du deuxième set, conscient que le reste de la soirée va tourner à la jam session certes haut de gamme au niveau des participants mais tout compte fait sans vraiment grand intérêt … Reste à souhaiter que la suite de la tournée, une fois le jet lag encaissé, se montre à la hauteur des espoirs que le public et les programmateurs ont légitimement mis dans un plateau qui a d’autres arguments à opposer que ceux dont ils a fait preuve ce soir ! 

Andrée Dupré & Jean Millaire – Collège Paul Cézanne – Mantes la Jolie – 18 novembre 

http://www.myspace.com/andreedupre 


On entend généralement tout et souvent n’importe quoi sur les collèges situés en Zone d’Education Prioritaire, mais aujourd’hui les élèves du Collège Paul Cézanne se sont chargés de démontrer à nos amis québécois le contraire en leur réservant un accueil chaleureux, convivial et avant toute autre chose d’une extrême politesse ! En retour, le groupe qui a fait le choix de ne pas jouer à l’économie va lui aussi donner le meilleur de lui-même tout en restant souriant, détendu et professionnel … 

Réunis dans une grande salle du premier étage de l’établissement, les jeunes issus de diverse classes et de divers niveaux se sont installé dans une sorte de brouhaha classique des moments qui précèdent les concerts et après que chacun se soit assis à même le sol en face du quartet emmené par Andrée Dupré et Jean Millaire, le Directeur du Collège s’est chargé de rappeler ce qu’était Blues-sur-Seine mais aussi la chance que chacun avait de pouvoir assister gratuitement à un spectacle de la qualité de celui qui allait lui être proposé cet après-midi. 

Un premier morceau pour détendre l’atmosphère et établir le contact avec des collégiens qui se montrent rapidement intéressés, un second pour se présenter et expliquer que le Québec, c’est un peu la France mais de l’autre côté de l’Atlantique et avec en prime un sympathique accent … et voilà une affaire qui roule grâce à un « Ti Na Ni Na Nu » revu et corrigé avec un poil de malice à la sauce « Tout petit minou ». Déjà bien installé, le dialogue entre l’assistance et la charismatique chanteuse va très vite devenir intéressant, les jeunes répondant de manière quasi-unanime aux invitations à chanter, à taper dans les mains et à remuer les bras en l’air que leur lance le groupe.

Simon Boyer s’offre quelques lancers de baguettes, Dan Godro mélange ses deux claviers avec une réelle aisance, Jean Millaire fait pleurer sa Gibson et tout ce beau monde accompagne la frontwoman au chant riche et coloré dans des démonstrations de blues au sens large du terme puisque l’on en passera par « Mustang Sally » mais aussi par des covers de ZZ Top et même de Bob Marley pour le plus grand plaisir d’un auditoire qui reprend en chœur un « No Woman No Cry » posé au beau milieu de « Knockin’ On Heaven’s Door » …

Quelques titres en Français comme « Chagrin à vendre » mais aussi quelques adaptations francophones de standards finiront de mettre tout le monde d’accord et c’est au bout d’une grosse heure de musique que le band remballera prestement ses affaires, attendu qu’il est à une trentaine de kilomètres de là pour peaufiner sa prestation du soir, sans en oublier pour autant de serrer quelques mains, de signer des autographes et de se faire photographier en compagnie de jeunes gens visiblement séduits par leur rencontre inopinée avec le blues ! 

A la question « êtes-vous prêts à renouveler l’expérience l’an prochain ? », il n’aura pas trop fallu insister pour que la réponse unanime soit oui, que ce soit du côté du groupe qui aura de belles anecdotes à raconter en rentrant à Montréal mais aussi de celui du public qui en fera de même ce soir en rentrant à la maison. C’est aussi ça la magie de Blues-sur-Seine, cet art qu’à le festival de faire se rencontrer des gens qui à la base n’ont pas grand chose en commun … mais qui au bout du compte savent s’apprécier et se respecter ! 

Lazy Buddies – Tribute to Robert Johnson – Espace Louis Armand – Carrières-sous-Poissy – 18 novembre 

http://www.lazybuddies.com  
http://www.myspace.com/patrickverbeke  

Remplacer au pied levé la défection de Tony Joe White n’était pas chose facile pour Blues-sur-Seine, surtout à deux semaines du jour J, mais c’est de façon assez imaginative que l’équipe a osé faire le pari d’un Tribute à Robert Johnson, grande figure s’il en est du blues mondial qui aurait fêté ces cent ans cette année s’il n’avait eu la mauvaise idée de mourir si tôt dans des circonstances plus que troubles et violentes … 

En attendant de retrouver les Verbeke et leurs invités, on accueille les Lazy Buddies, vainqueurs du Prix Electrique au Tremplin Blues-sur-Seine en 2010 … L’occasion rêvée de mesurer le chemin parcouru par ce sextet aux colorations fifties depuis l’an dernier, d’autant que les conditions dans lesquelles ils se produisent sont excellentes en terme de son et de lumières ! Deux guitares, une contrebasse, un harmo pour souligner le tout et la voix de Soazig Lebreton pour emmener l’ensemble très loin, comme l’adage tend à laisser entendre qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien et les Rennais vont donc s’attacher à partager des moments pleins d’intensité avec un public de fidèles et de connaisseurs qui n’a pas jeté l’éponge après la défection de la tête d’affiche de cette treizième édition. 

Rôdé comme une bonne vieille Cadillac, Lazy Buddies traverse à un rythme soutenu les classiques du blues, du jazz ou du rock et fait quelques arrêts obligés par les titres de son album, mélangeant avec une certaine habileté la classe, le talent et l’humour pour nous emmener jusque vers B.B. King avec son « Woke Up This Morning (My Baby’s Gone) » … Réjouissant, rafraichissant, revigorant, le show malheureusement un peu bref proposé par cette formation appelée à faire partie des meilleures du genre dans un très proche avenir aura tenu toutes les promesses entrevues l’an passé durant les vingt minutes qui leur avaient permis d’inscrire leur nom en lettres d’or au fronton des révélations du festival ! 

Le temps de procéder à un changement de plateau et déjà Patrick Verbeke rejoint la scène pour nous expliquer le déroulement de la soirée, cédant très vite la place à la triplette québécoise où l’on reconnaît Andrée Dupré au chant, Jean Millaire à la guitare et Dan Godro au piano. Chaussé acoustique avec une confortable semelle Takamine, Jean Millaire ne tarde pas à lancer « Mr Downchild », le morceau dont on dit qu’il serait le trentième et dernier de Robert Johnson, celui là même qu’il n’aura pas eu le temps d’enregistrer et qui aura été immortalisé par Sonny Boy Williamson. Quelques classiques comme « Love In vain » ou « Last Fair Deal Gone Down », une adaptation française de « Kindhearted Woman » revue et corrigée sur le mode féminin, une cover du « Hold On » de JJ Cale et un « Muddy Water Blues » transformé pour l’occasion en « Robert Johnson Blues » et c’en sera bientôt terminé de la demi-heure dédiée à nous cousins de la Belle Province. 

Place aux Verbeke, Patrick à la guitare et au chant, Steve à l’harmonica, mais aussi à Claude Langlois à la pedal steel guitar, et on repart très vite vers des grosses cylindrées comme « Ramblin’ On My Mind » ou « Crossroads Blues » avant que le Père, le Fils et celui que l’on taxera de Steel Esprit ne nous proposent « La tangente », un vieux titre de Patrick repris plus tard par Steve et finalement remis récemment au goût du jour sur l’album commun à ces deux grands musiciens, « La petite ceinture » … La voix usée mais la guitare toujours verte, Patrick Verbeke intronisera bientôt son ami Chris Lancry à qui il cèdera les clés de la boutique pour trois titres en solo, « 32-20 Blues » en acoustique, « Come On In My Kitchen » et le « I Can’t Be Satisfied » de Muddy en slide et en open tuning.

Le retour du grand prêtre du blues en Français aux affaires après ce bref intermède se voit couronné par l’apparition de sa vieille râpe à fromage, un Reso-Phonic National Steel de 1931 avec lequel il va se lancer aux côtés de Chris dans un épatant « Walking Blues ». Claude Langlois attrape aussitôt un Weissenborn, Steve reprend l’harmo et c’est en quartet que l’on découvre « If I Had Possession Over Judgement Day » puis bientôt un autre hommage à Muddy Waters, celui qui porte tout simplement son nom et que Patrick Verbeke avait écrit après que le bluesman n’ai fait « le grand plongeon ». L’heure tourne rapidement et c’est Chris Lancry qui se colle au lead vocal pour un ultime « When You Got A Good Friend » avant que tout le monde ne fasse mine de nous quitter une première fois.

Minuit n’est pas loin de sonner mais tout le monde, Français et Québécois, se retrouve sur scène pour un final dédié comme on pouvait l’imaginer à « Sweet Home Chicago », standard parmi les standards qui tournera pendant une grosse vingtaine de minutes avec des variations Western Style, des accents venus de Mississippi John Hurt ou même des variations typiquement québécoises. Un dernier coup de « Bye Bye Baby » pour mieux saluer l’assistance et voilà tout le monde fin prêt à regagner ses pénates pour une nuit bien méritée ! 

A voir la mine réjouie des musiciens après le concert mais aussi de leurs amis venus les rejoindre backstage, on comprenait aisément que le petit nuage sur lequel chacun s’était spontanément retrouvé n’était pas près de dégonfler. Quelques photos pour se remémorer l’instant, quelques congratulations, des promesses de retrouvailles ici ou là bas pour d’autres concerts en commun … La soirée a été belle et si certains ont un temps regretté l’absence de Tony Joe White, ils ont vite compris que ce qui leur a été offert en remplacement était loin d’être un ersatz à bon marché. Sans doute un des très grands moments de cette édition 2011 de Blues-sur-Seine ! 

The London Community Gospel Choir – Collégiale – Mantes la Jolie – 18 novembre 

http://www.lcgc.org.uk/  

Chorale parmi les plus réputées de Grande Bretagne, The London Community Gospel Choir posait ses valises ce soir dans cet édifice religieux à l’architecture magnifique, à la sonorité un peu particulière et au chauffage quasiment inexistant … Autant dire que réchauffer l’ambiance était la première des choses à faire pour s’en sortir et si l’on en croit les échos qui en sont ressortis, la mission a plutôt bien été accomplie ! 

Au programme du soir, des voix superbes que l’on a à l’occasion pu entendre aux côtés de Tina Turner, Madonna et autres Temptations venues interpréter devant un public qui sait apprécier cet art à la mode qu’est le gospel des standards incontournables du genre comme, on vous le donne en mille, « Oh Happy Day », « Nobody Knows » et « When The Saints Go Marching In » mais aussi quelques morceaux plus typés rhythm’n’blues …

Emballés pour les uns, quelque peu blasés pour les autres, cette soirée animée par The London Community Gospel Choir n’aura laissé personne de glace, même si en cette fin novembre le Mantois commence sérieusement à se rafraichir question climat !

1 + 1 = Blues – Ecole Nationale de Musique – Mantes la Jolie – 19 novembre 

http://thehoneymen.pagesperso-orange.fr/  


Passage obligé par l’Ecole Nationale de Musique pour y assister au spectacle « 1 + 1 = Blues » de nos amis les Honeymen ! Toujours pleines de convivialité, les prestations des Frères Jazz, Elmor et Jim, sont un régal pour les plus jeunes et de comptine du bayou en comptine su Sud des USA, le duo aura su captiver l’attention d’une salle à grand renfort de rythmes zydeco, cajun et d’histoires de « cocodril » ! Une guitare et des percussions, un harmonica et un accordéon, il n’en faudra pas tellement plus pour que la mixture soignée par les Bretons ne prenne auprès d’une salle remplie à la moitié de sa capacité !

Exposition « Mojo » – Ecole Nationale de Musique – Mantes la Jolie – 19 novembre 

http://bullesdemantes.over-blog.fr/ 

Venu spécialement du Nord de la Belgique, Georges Van Linthout dédicace cet après-midi et ce soir son album « Mojo » et pendant que les visiteurs de l’Ecole Nationale de Musique découvrent les originaux de ses planches, le dessinateur se plait à décorer de quelques dessins spécialement imaginés pour ses visiteurs les BD vendues conjointement avec l’Association Bulles de Mantes, Partenaire du Festival Blues-sur-Seine. Quelques privilégiés repartiront donc avec des pièces de collection et surtout avec des souvenirs plein la tête, Georges Van Linthout, très accessible, ne manquant pas de délivrer quelques anecdotes et de partager quelques moments très conviviaux avec un public captivé par son talent et sa gentillesse … Une belle initiative et surtout une très belle exposition ! 

Howlin’ Bill – Yael Naim – Salle Jacques Brel – Mantes-la-Ville – 19 novembre 

http://www.howlinbill.be/ 
http://yaelnaim.net/  

L’heure est venue de tirer les dernières cartouches de cette treizième édition et avant de nous envoyer en pleine face une grosse tarte à la crème sacrément consistante mais aussi blues qu’un orchestre de variété tout entier, Blues-sur-Seine nous offre Howlin’ Bill, le vainqueur du 1er European Blues Challenge qui nous avait déjà fait une forte impression à Berlin en mars dernier. Débarqué en quartet pendant que son compatriote Georges Van Linthout n’en finit plus de dédicacer ses derniers exemplaires de « Mojo » dans le hall, l’harmoniciste à la voix chaude et grave va nous régaler pour la dernière fois de la quinzaine de ses bons blues mais aussi de son rock, de son rockabilly ou encore de son boogie. 
 
Porté par une section rythmique consistante et épaulé par la guitare délurée de Little Jimmy, Howlin’ Bill aura quasiment partie gagnée dès les premiers accords et c’est en abattant l’un après l’autre les quatre as qu’il a caché dans sa manche que le band va nous offrir une cinquantaine de minutes d’un show époustouflant comme on les aime, une prestation rhythm’n’roots où l’on remarquera des « Six Feet Five » et des « Gone To Soon » que le frontman, aussi puissant vocalement parlant avec que sans micro, s’empressera de nous présenter à chaque fois, et dans notre langue en plus ! Salué par un rappel et par un tonnerre d’applaudissements, le premier des deux concerts du soir aura convaincu les vrais amateurs de blues présents dans la salle !

Une rapide pause pour se désaltérer et faire quelques emplettes et voilà enfin l’heure de procéder au tirage au sort de la tombola où se voient mis en jeu un ukulélé mais aussi une superbe guitare Tramontane de marque Lâg authentifiée par la signature de son créateur au fond de la caisse. De Dick Annegarn jusqu’à Yael Naim en passant par Eric McFadden, tous les musiciens ou presque ont eu plaisir à essayer ces deux instruments en tous points remarquables qui trouveront ce soir étui à leur pied grâce au tirage au sort réalisé par la fort sympathique équipe de Tomahawk Musique, la référence régionale en terme d’instruments et de préparation !

Pas franchement fan de la pop acidulée de Yael Naim, certes séduisante sur album mais quand même un peu racoleuse, voilà pourtant l’heure venue d’aller assister au concert de la chanteuse en vue du moment … Ca commence plutôt mal puisque le préposé aux bonnes manières de la star nous inflige d’entrée de jeu le désobligeant et sempiternel « les trois premiers morceaux sans flash », sans doute histoire de nous rappeler qu’il va falloir en plus s’en enfourner trois dans les oreilles avant de passer à autre chose ! On enfonce un peu plus les bouchons d’oreille histoire de se mettre du baume au cœur et nous voilà donc prêts à partir au charbon … 

Première constatation, Yael Naim a de la voix, on s’en doutait un peu en écoutant ses chansons mais force est de constater qu’en live, elle est largement capable de donner le change ! A ses côtés, le groupe est indiscutablement pro et surtout très efficace, on ne peut que s’en féliciter. Quelques tubes par dessus tout pour faire passer la pilule et voilà Jacques Brel, la salle, pas le chanteur, qui s’embrase au son d’un piano plein de délicatesse et d’orchestrations soignées distillées par un groupe qui se fait visiblement plaisir à être sur scène. Côté scène, le plaisir semble partagé, quand bien même la chanteuse se lance dans de longues histoires auxquelles il ne manque qu’une chute. Elle y parle d’Israël, du froid qui l’a accueillie en France, de ses rencontres, de sa famille qui voudrait bien la revoir … et conclut forcément par « Come Home » !

La set liste défile sans le moindre heurt et Julien Feltin nous envoie même pour nous séduire un grand coup de guitare slide bien blues, un exercice que la chanteuse reprendra un peu plus tard à son propre compte en nous chantant un blues, histoire de mieux nous rappeler peut-être qu’elle avait bien compris où elle était … La salle, disciplinée, reste l’arrière-train solidement rivée à son siège et profite de l’instant dans un calme quasiment religieux. Un lancer de chaussure pour mieux récupérer ses chaussettes et étouffer les cordes de la guitare avec, un poil de Franglais avec « Game Is Over », un solo de basse de malade … et l’heure est bientôt venue de se quitter après un concert au son plutôt bon et aux lumières carrément aguicheuses, l’équipe technique de la diva se montrant d’une efficacité redoutable ! 
 
Arrive le rappel avec les quatre complices assis sur le devant de la scène autour d’un toy piano et forcément c’est « New Soul » qui s’y colle avec un fou rire au beau milieu de la chanson, ça s’passe comme ça chez Yael, on est une bande de potes, on s’amuse sur la route, on rigole bien … La salle en redemande et se lève même pour le faire comprendre, houlalalala le monsieur pas baisant au fond à droite râle qu’il ne voit plus rien ! Mais pas moyen d’y couper, c’est debout que le public se prendra les deux rappels supplémentaires avant de quitter les lieux, visiblement enchanté d’avoir assisté à un concert taillé au millimètre près, presque chirurgical pourrait on dire.

Le temps de remballer et de fermer les portes, et voilà Yael Naim qui revient, mais en privé cette fois, pour essayer le ukulélé Lâg de l’heureux gagnant de la tombola … Quelques photos en privé, quelques mots quasiment entre amis, l’artiste est redevenue femme et c’est presque encore mieux comme ça ! On se quitte, le Blues Café attend déjà les plus téméraires pour un ultime after où le punch et le champagne couleront à flot jusqu’à ce qu’arrive l’heure de la soupe à l’oignon, celle de la Foire du même nom qui fêtera dans quelques heures son 563ème anniversaire, mais çà on en parlera un peu plus tard car certains de nos amis y seront mis à l’honneur ! En attendant, place à la fête, place à la jam … Blues-sur-Seine tire sa révérence après seize jours intenses, cinquante groupes, quatre vingt lieux et pas loin de cent trente manifestations. Un joli bébé non ?

563ème Foire aux Oignons – Mantes la jolie – 20 novembre 

Il y a des traditions qui se perdent et d’autres qui se conservent avec le temps, cette Foire aux Oignons qui perdure depuis près de six siècles en est la preuve, et même si elle a connu des changements avec les ans et qu’elle a un peu tendance à être délaissée par les camelots et par le public, elle est le théâtre chaque année à la fin de Blues-sur-Seine de l’intronisation des nouveaux Chevalier de la très prisée Confrérie du Taste Oignons ! Une cérémonie pleine d’humour et de second degré qu’il convient de ne pas manquer, d’autant que traditionnellement, des amis figurent dans la promotion !

On referme ainsi cette treizième édition de Blues-sur-Seine, un cru marqué par une fréquentation record dans les salles, sans doute en partie grâce à une ouverture appuyée vers la soul et les spectacles grand public mais aussi grâce à quelques beaux concerts de blues … La devise qui veut que Blues-sur-Seine s’attache à mettre en avant l’Esprit et les Couleurs du Blues a dans ce sens été plutôt bien respectée ! Merci à tous ceux qui ont œuvré en façade où dans l’ombre pour que ce document souvenir puisse être mené à bon terme … et rendez-vous en 2012 pour la suite ! Peut-être … 

Fred Delforge – novembre 2011