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BOBBY DIRNINGER à ENSISHEIM (68) pdf print E-mail
Ecrit par Cathie Wetzstein  
dimanche, 06 novembre 2011
 

BOBBY DIRNINGER
CAF'CONC – ENSISHEIM (68) 
Le 5 octobre 2011 

http://www.bobby-dirninger.com/  
http://www.cafconc-ensisheim.com/  

L'année 1966 est décidément un bon cru pour l'Alsace ! Né à Colmar un 11 septembre, Bobby a vécu quelques années à Ensisheim. Bercé au son de la musique US, il s'attèle très tôt à la guitare et au clavier. Dès l'âge de 17 ans, il débute la musique dans la rue et les petits cabarets. En 1991, il rencontre Zora Young et devient un de ses musiciens attitrés. 1998 verra la sortie de son premier album "Bringin' it all back chez Laurent", suivi de "Bobby meets Pat" puis le troisième en 2006, "In The End", qui remporte un franc succès et est encensé par la critique. Il met également sur pied "La Route du Blues", spectacle racontant l'histoire du Blues aux enfants. En 2009, l'album "Zora Young with Bobby Dirninger - The French Connection" voit le jour. C'est la consécration, cet album est n°1 des charts Blues US et nominé aux Grammy Awards du Blues. 

C'est avec une certaine émotion que Bobby Dirninger va retrouver la scène du Caf'. Un petit retour aux sources dans sa région natale et au Caf', puisque c'est son frère qui a ouvert ce lieu, aujourd'hui incontournable de la scène blues rock, dans les années 80, avant que notre Yannick ne prenne le relais. Nous apprenons également de la bouche même de Bobby qu'un nouvel album est en préparation et devrait apparaître dans les bacs très prochainement. Il est difficile de classer la musique de Bobby dans une catégorie ou une autre… La base en est incontestablement le blues … base qui prend des directions improbables et opposées puisque des notes reggae, rock et ska, un zeste de jazz, un nuage de folk en font partie. Influencé par divers courants musicaux, il a su trouver son propre style, et c'est tant mieux car ses compos sont un régal et un incessant voyage à travers l'infinie palette musicale qu'il nous propose, de Guthrie à Muddy Waters, sans oublier Dylan et Dire Straits. 

C'est avec "In The End" que débute le premier set. Bobby à la guitare électro-acoustique est accompagné d'Antoine Fontaine à la contrebasse et de Thomas Hilaire à la batterie. Pierre Nouhaud et sa Gibson Les Paul entrent dans la partie. Le son est bon, le morceau est excellent, la musique est intense, à faire frissonner toute l'assistance. Antoine et Thomas assurent une rythmique contrebasse/batterie époustouflante. Quant à Pierre, il possède un feeling phénoménal et un jeu de gratte qui vous transperce et prend aux tripes. La complicité évidente entre les membres du combo renforce encore plus l'enthousiasme que nous ressentons. Le public est conquis d'entrée de jeu. Nous avons droit à une succession de titres aux rythmes divers et variés, "Back Door Blues", "Mrs Self", "Mississippi", Bobby alternant un jeu au clavier et à la guitare et nous faisant montre de ses multiples talents. De "Love Is A Feeling" et sa cadence rapide très ska à un "C'est La Vie" aux sonorités reggae, en passant par "Like Your Music", très DireStraitsien et "House Of Blues", morceau très bluesy écrit pour Zora Young, nous en prenons plein les oreilles. Et c'est parti pour une investigation privée à la Dire Straits que va mener Bobby seul, aidé de ses touches blanches et noires et qui va aboutir dans un "Old Café Downtown"… avant de nous emporter à "Memphis", morceau qui retrace la soirée extraordinaire passée aux nominations des Grammy Awards du Blues. 

C'est un véritable périple à travers un monde enchanteur sans frontière et un arc en ciel musical que nous propose le quatuor. Nous finissons au septième ciel avec un clin d'œil à Dylan sur un "Knockin' On Heaven's Door" magistralement interprété, sur lequel Bobby va dégainer son harmonica, poussant le vice à taper sur son clavier tout en jouant de l'harmo !!! Outre le fort charisme qu'il dégage, il possède une voix chaude et légèrement éraillée, avec une intonation dylanienne (quelqu'un ira jusqu'à dire que ce soir, il a entendu Dylan… qui sait chanter !!!) dont l'intensité vous pénètre et ne vous quitte plus. 

Bobby Dirninger et son band ont fait vibrer le Caf pendant plus de 2 heures ce soir et nous sommes tous ressortis dans un état de béatitude extrême. Je ne suis pas chauvine, mais c'est un énorme "COCORICO" (avec l'accent alsacien, ça va de soit…) que je pousse !!! Outre la bière et la choucroute, l'Alsace peut se vanter d'avoir un énorme et talentueux musicien en la personne de Bobby Dirninger.

Cathie Wetzstein – octobre 2011