mardi, 08 novembre 2011
OneManBand (Autoproduction – 2011) Durée 25’02 – 8 Titres http://www.fredvoleon.com http://www.myspace.com/fred-voleon 
C’est sans aucun doute « Ace Of Spades », l’album de Motörhead sorti en 1980 alors qu’il n’était âgé que de dix ans qui a poussé Fred Voleon à s’intéresser à la musique et s’il aura fallu attendre une décennie de plus pour que ce garçon du Sud se penche vers les œuvres lointaines de Muddy Waters et des autres grands bluesmen, c’est en restant fidèle au genre qu’il hésitera un temps entre le chant et l’harmonica mais aussi entre la guitare, la basse et la batterie pour finir par prendre une sage résolution, celle de devenir un One Man Band ! Un premier album en Français sorti en 2003 l’emmènera sur les traces d’un couple en plein processus de « Divorce ! » et après avoir copieusement foulé les scènes de PACA, c’est un nouvel effort qu’il nous délivre aujourd’hui, un ouvrage qui le ramène à ses premières amours avec une musique majoritairement binaire et poisseuse et avec un chant dans la langue des Clash … Un enregistrement maison mais absolument pas bâclé, un son puissant et sale comme on les fait depuis les plus lointaines heures du delta blues, des compos assises entre humour un peu glauque et pensées pas toujours très philosophiques, Fred Voleon a choisi de faire de la musique nature, pas de celle qui fait réfléchir et qui en appelle à un usage soutenu du second degré, bien que parfois, mais bel et bien une musique immédiate faite de tranches de vie croustillantes, craquantes ou tout simplement amusantes, autant de petites choses qui poussent le chaland à aimer des morceaux comme « I Need More Speed », « My Shoes Are So Small (Than I Can’t Make A Run) », « Django Was A Rocker » ou « Peace For The Duck (Peace Is Only A Trade) ». Entré naturellement dans la peau d’un Robert Johnson aux allures un peu punk ou d’un Elmore James dopé aux amphétamines, Fred Voleon joue son blues comme il le ressent, comme il le vit, et s’il se laisse aller de temps à autres à recevoir quelques invités guitaristes comme Benoît Nogaret ou David Collado, c’est pour mettre leurs instruments au service des morceaux et leur offrir encore plus de grain, encore plus de charme. On appréciera la sincérité du ton, les grosses saturations apportées non seulement aux mélodies mais aussi au chant pour qu’au final « OneManBand » parvienne à interpeller non seulement les adeptes du blues mais aussi les enfants du rock. Un ouvrage à découvrir … en un seul mot ! |