dimanche, 30 octobre 2011
Stigma (Grammatical Records – 2011) Durée 40’15 + 69’04 – 6 + 7 Titres http://www.myspace.com/zalem49 Créé en 2006 à Angers, Zalem est un de ces groupes qui ont su s’appuyer sur les fondations les plus solides du post rock pour réussir à se fabriquer un style unique en son genre et s’il n’a fallu que peu de temps pour que le quartet ne se fende d’une première démo d’une trentaine de minutes, c’est en prenant ensuite tout son temps que cette première véritable œuvre des Angevins a été imaginée, le quartet ayant commencé à travailler sur ses compositions en 2009 pour finir aujourd’hui par nous proposer un double effort livré dans un superbe digipack cartonné. Usant d’une architecture progressive avec d’une part des titres à rallonges mais aussi des structures qui démarrent calmement pour se terminer généralement en feu d’artifice, Antoine Gerzé et Olivier Le Turdu aux guitares, Charles Guerin à la basse et Jean-Philippe Vial aux drums ont réussi à rassembler une foule d’influences plutôt étonnante pour nous emmener au plus loin dans leur imagination, et le mieux, c’est que ça fonctionne ! La couleur instrumentale dominante de « Stigma » est un des ingrédients qui contribuent au mystère qui découle naturellement de la musique de Zalem et si l’on a tendance à perdre un peu pied lors des premiers instants de ce double opus, on finit fatalement par entrer dans le trip proposé par le quartet, quand bien même ce dernier se laisse aller par moments à quelques longueurs et à quelques répétitions pas forcément indispensables. En multipliant toutefois assez intelligemment les ambiances et en s’essayant à divers breaks du plus bel effet, Zalem parvient tout de même à tenir l’auditeur en haleine plus des deux tiers du temps sur ces presque deux heures de rock torturé, tarabiscoté, un peu barré aussi de temps en temps, un rock qui ne se plie pas aux caractéristiques stricto sensu du genre et qui de temps à autres s’offre de belles prouesses qui s’inscrivent dans la lignée de bonnes idées de départ et qui transforment des coups d’essai comme « Hypnotic Oblivion », « Inside The Dark Nebulae », « Pandemonium Redux » ou « Waiting For Nothing » en véritables coups de maîtres ! Les moins friands d’expérimentations progressives décrocheront naturellement au bout d’une quinzaine de minutes mais les autres, ceux pour qui les pièces épiques à souhait ne sont pas un handicap, se régaleront jusqu’à plus faim d’un contenu globalement riche et même d’un ultime morceau de plus d’une demi-heure, « Panorama Ephemera », qui finit d’inscrire définitivement Zalem dans la droite lignée des grands groupes progressifs … A réserver à un public averti ! |