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RICHARD KOECHLI pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 30 octobre 2011
 

Howlin’ with the bad boys
(Nation Biztribution – 2011)
Durée 63’25 – 15 Titres
 
http://www.richardkoechli.ch
http://www.myspace.com/richardkoechli

C’est un slideur né mais il sait également emmener ses guitares vers des exercices plus conventionnels et si l’on ajoute à ses grandes capacités instrumentales une voix chaude, riche et délicatement éraillée, on obtient avec Richard Koechli un de ces artistes capables de se promener de la folk jusqu’au blues avec des intonations qui vont de Bob Dylan jusqu’à un de ses mentors, Robert Johnson. Artiste incontournable de la scène helvétique, le compositeur a profité de l’année du centième anniversaire de celui qui avait vendu son âme au diable en échange de la capacité de jouer le blues à la perfection pour se fendre d’un ouvrage de quinze pièces originales tout naturellement orienté vers les racines du blues et les sonorités du delta et c’est dans une configuration réduite avec ses propres cordes, les claviers de Michael Dolmetsch, l’harmonica de Dani Lauk et les percussions de Fausto Medici qu’il nous entraîne dans ce tout nouvel effort, « Howlin’ With The Bad Boys », un ouvrage où il met insidieusement ses guitares dans les pas de celles de ses aînés …

Si ses riffs sentent souvent bon les vieux classiques du blues, Richard Koechli a su leur apporter une part de sa propre personnalité et leur donner des textes propres, qu’ils soient chantés en Anglais mais aussi en Français voire carrément en Allemand. Au royaume du blues, le guitariste suisse est en passe de devenir un des meilleurs prétendants au trône et si l’Europe le considère déjà à juste titre comme un des meilleurs adeptes du bottleneck, Richard Koechli ne passe pas son temps à le rappeler à force de démonstrations diarrhéiques mais se contente de placer des glissades acrobatiques à bon escient et uniquement là où le besoin s’en fait sentir, en profitant pour lancer de fort belles œillades à ses pères spirituels, les Robert Johnson, Charley Patton, Kokomo Arnold et autres Elmore James mais aussi à tous les bluesmen sans nom qui ont contribué à l’évolution du genre au travers des worksongs par exemple. Des premières mesures d’un « Easy Road » particulièrement soigné jusqu’aux dernières de « A Little Waltz For You », on en passe par des adaptations pleines de sensualité des « Come On In My Kitchen », « Take This Hammer », « Me & My Chauffeur » ou encore « You Gotta Move » qui sous le poids des guitares de l’artiste deviennent autant de « CEO Worksong », de « Won’t You Be My Savior » ou de « In The Spirit ». A découvrir les sonorités de Richard Koechli par hasard, on en arriverait presque à penser qu’il est la réincarnation de je ne sais quel vieux bluesman du début du siècle dernier et si quand on le croise en vrai le mythe prend un peu de plomb dans l’aile, il n’en reste pas moins que la musique est une pure merveille qui s’écoute sans la moindre lassitude du matin au soir et du soir au matin. S’il n’a pas donné son âme au diable, le résultat n’en est pas moins exceptionnel !