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TOM HARRELL, ROY HARGROVE & STEPHANE BELMONDO à JAZZ A LA VILLETTE (75) pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mardi, 27 septembre 2011
 

TOM HARRELL, ROY HARGROVE & STEPHANE BELMONDO
JAZZ A LA VILLETTE 
GRANDE HALLE DE LA VILLETTE – PARIS (75)
Le 8 septembre 2011 

www.jazzalavillette.com/ 

Retrouvez toutes les photos de Yann Charles sur http://www.myspace.com/isayann 

Remerciements : Cathy Damour (Girl in Blue), Stéphane Belmondo, La Cité de la Musique.

Même si le Jazz n'est pas ma musique de prédilection, il y a des affiches qu'on ne peut pas rater. Et celle de ce soir est tellement exceptionnelle qu'un jour, je pourrais dire que j'y étais. Retrouver sur une même scène trois monstres sacrés de la trompette pour un concert unique, il n'y avait que dans un grand festival tel que Jazz à La Villette que l'on pouvait avoir la chance le voir. Et c'est donc avec un très grand plaisir que je découvrais sur scène Tom Harrell, Roy Hargrove & Stéphane Belmondo.

Avant de plonger plus loin dans leur rencontre, il faut d'abord parler de la première partie. Le Festival Jazz à la Villette poursuit sa collaboration avec le département jazz et musiques improvisées du Conservatoire de Paris et cette année, c’est le quintet puissant du jeune saxophoniste Rémi Fox qui s'est produit sur la grande scène du festival. Des compositions très originales pour ces jeunes gens, et un beau succès auprès du public.

Après le traditionnel entracte, c'est donc un concert totalement inédit que les spectateurs allaient découvrir. Chaque artiste jouera des morceaux de sa composition, accompagné par les autres trompettistes qui viendront rajouter leur touche toute personnelle. Un superbe exercice qui permet de donner encore plus de puissance aux morceaux joués. Et bien entendu, des morceaux "classiques" communs.

Trois musiciens et trois styles différents, opposés mais complémentaires. C'est un peu ça la magie du jazz. Arriver à fondre les différentes mouvances dans un seul morceau. Tom Harrell, c'est le côté totalement mystique de la trompette. Tout ça à cause de la personnalité tourmentée de l'artiste qui, malgré sa maladie qui l'isole du monde extérieur, laisse éclater tout son génie dès que les premières notes sortent de son instrument. C'est chaud, presque félin. Des sonorités feutrées qui vous résonnent dans les tympans et vous font vibrer. Étonnant !

Roy Hargrove est un peu l'électron libre du trio. De la puissance lorsqu'il plonge dans l'univers de la soul et du funk, un groove exceptionnel qui vous prend totalement, vous transperce de part en part. Mais c'est aussi des compositions très fines, fluides, du jazz pur, sans artifices, et un toucher remarquable.

Quant à Stéphane Belmondo, sa maîtrise, sa technique, son feeling lui permettent de rentrer dans ce monde fermé des grands, des très grands trompettistes. Des compositions osées, qui vous emmènent loin. Un jeu de trompette tout autant puissant que racé, et toujours cette envie, ce besoin de mettre son instrument au service des autres. Capable de rentrer dans tous les styles, il a partagé sa passion et sa musique avec le public mais aussi avec les deux autres artistes qui l'accompagnaient ce soir. Un des très grands jazzmen français !

Mais pour qu'un concert de jazz soit grand et exceptionnel comme il l'a été, il faut une section rythmique à la hauteur de l'évènement. Et ce soir, il y avait sûrement ce qui peut se faire de mieux pour accompagner, pour compléter le trio magique. Des musiciens qui ont le jazz dans les veines. Kirk Lightsey au piano et à la flûte, Billy Hart à la batterie et Sylvain Romano à la contrebasse font partie de ceux là. Complices depuis longtemps de Stéphane Belmondo, ils ont été tout simplement formidables, que ce soit en rythmique pure que lors de leurs solos toujours excellents.

Un concert en tous points remarquable, une vraie claque, un vrai bonheur musical. Espérons que l'on puisse revoir ce trio sur une scène. Sinon rien n'empêche d'aller voir et écouter ces artistes en solo. Et croyez moi, vous passerez une soirée qui restera gravée dans votre mémoire. Comme ce soir !

Yann Charles – septembre 2011