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BJØRN BERGE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 03 octobre 2011
 

Blackwood
(Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2011) 
Durée 43’53 – 11 Titres

http://www.bjorn-berge.com 
http://www.myspace.com/bjornantipopberge
http://www.bluesweb.com

Difficile de résister à ce phénomène venu de Norvège avec ses guitares taillées à la tronçonneuse à même le bois des forêts du Grand Nord, et pourtant derrière ce colossal personnage se cache une véritable âme qui depuis maintenant quelques années réussit à démontrer que sous l’écorce de la force se dissimule souvent la finesse. Elevé à la folk et au bluegrass, Bjørn Berge se tournera naturellement mais tardivement vers le blues et ce n’est qu’après s’être essayé au banjo puis au fingerpicking dans un groupe créé à l’adolescence qu’il finira par se produire en one man band avec le succès que l’on sait. Croisement incestueux de Lemmy Kilmister pour la puissance et de James Hetfield pour la voix, ce disciple avoué de Robert Johnson a démontré par l’exemple que l’on pouvait mélanger la texture du blues du delta et la puissance du (hard) rock tout en conservant une guitare acoustique et en lui adjoignant un footstomping des plus appuyés. Accompagné exceptionnellement pour ce nouvel album par un saxophone pour un titre et par quelques effets de percussions, de basses ou de synthés pour d’autres, Bjørn Berge grave dans le bois d’ébène tantôt à la hache tantôt au canif pas moins de neuf titres personnels mais aussi deux reprises …

C’est en faisant un grand tour de toutes ses influences que Bjørn Berge propose ce qui pourrait pratiquement être pris comme une autobiographie de l’artiste, une création dense et variée qui commence comme il se doit par les premières amours d’un musicien qui pour l’occasion a même ressorti le banjo puis qui s’attache à monter à son propre rythme vers le blues mais aussi vers des accents folk et même rock, les moments de calme succédant aux tornades, un peu comme cela a été le cas durant une carrière qui est loin d’avoir tourné inutilement en rond, bien au contraire. Séduisant sur l’excellent « In & Out », Bjørn Berge se fait diabolique l’instant d’après sur « Accused » et s’il cède bientôt à l’appel de Sleepy John Estes avec une relecture très personnelle de « Going To Brownsville » ou encore à celui de Joni Mitchell et de son « Woodstock », ce n’est que pour mieux repartir ensuite tout en nuances vers des « Sick ‘N Tired », « Same Old Fool » et autres « Darkness » tirés de son propre tonneau. Fort de ses expériences de musicien mais également d’homme au vécu pour le moins conséquent, Bjørn Berge a de la matière pour composer de fort belles chansons et c’est une fois encore un album posé un cran au-dessus de tous les précédents qu’il nous présente juste avant l’automne, un « Blackwood » tellement différent de ses prédécesseurs et en même temps tellement naturellement complémentaire que l’on ne peut que l’apprécier. On se dit à chaque sortie d’album de Bjørn Berge que le suivant ne pourra jamais lui arriver à la cheville … et force est de constater que la dernière fois, tout le monde avait une fois de plus totalement tort !