lundi, 12 septembre 2011
Green Naugahyde (Prawn Song Records – 2011) Durée 50’43 – 13 Titres http://www.primusville.com http://www.myspace.com/primus 
Créé en 1984 par le phénoménal bassiste Les Claypool, Primus est une sorte d’ovni qui papillonne entre le metal, le funk et le rock expérimental et qui s’appuie essentiellement sur le jeu de basse d’un artiste qui sera très vite le seul rescapé du line up originel du combo. Produisant une musique qui n’est pas sans rappeler des phénomènes comme Frank Zappa ou même Magma, Primus a usé un nombre conséquent de batteurs avant de se dissoudre en 2001 pour mieux se reformer en 2003 avec Larry LaLonde aux guitares et Tim Alexander aux drums, ce dernier jetant à son tour l’éponge en 2010 pour céder sa place à Jay Lane, le nouveau cogneur débarqué pour cette première vraie rondelle depuis des lustres. Habitués des scènes internationales, Les Claypool et consorts qui ont fait salle comble à Paris ne manqueront pas de faire résonner leur nouveau délire dans le monde entier, que ce soit dans les platines ou bien évidemment dans les salles obscures ! Insaisissable pour le néophyte, « Green Naugahyde » est une pure merveille d’expérimentation et s’appuie sur des démonstrations de basses plus folles les unes que les autres, les slaps succédant aux délires les plus inattendus et accompagnant de façon fort à propos nombre de petites saynètes dans lesquelles Les Claypool laisse libre cours à son imagination débordante. Sans doute moins rock que ses prédécesseurs mais en même temps plus expérimental, ce premier effort studio depuis pas moins de onze ans nous emmène vers des sphères qui rappellent de temps en temps Pink Floyd et si Primus s’efforce de ne donner aucun fil conducteur à sa musique, c’est sans doute pour mieux laisser aux morceaux le soin de ne manquer aucune improvisation, aucun égarement, aussi farfelu puisse t’il être. De « Prelude To A Crawl » à « Jilly’s On Smack », de « Last Salmon Man » à « Salmon Men » ou encore de « Eternal Consumption Engine » à « Green Ranger » en passant par « Lee Van Cleef » ou « Eyes Of The Squirrel », chaque mélodie, chaque note, chaque silence contribue à laisser planer le doute sur l’auditeur qui après un temps d’étonnement légitime se laissera aller à entrer totalement dans une création qui si elle ne répond à aucune logique établie se montre quand même pleine de charme et surtout de magie. Après tellement d’attente, il ne fait aucun doute que la déferlante de simili-cuir vert initiée aujourd’hui par Primus balayera rapidement tout sur son passage … |