dimanche, 04 septembre 2011
Entre nous
(Productions Zeb – 2011)
Durée 66’03 – 13 Titres http://www.myspace.com/bobharrisson 
C’est indiscutablement un des artistes les plus réputés de la scène québécoise et s’il y a désormais plus de cinq décennies que Bob Harrisson traîne sur les routes du blues et du rock, c’est en premier lieu comme batteur que l’artiste s’est fait remarquer avant de chausser la guitare et d’attraper le micro pour y égrener de sa voix éraillée les plus beaux standards internationaux. Sideman de luxe du mythique combo Offenbach piloté par le regretté Gerry Boulet, ami du non moins mythique Plume Latraverse qui lui offrira un texte d’une pure beauté, acteur de télévision à Radio Canada ou encore batteur pour Willie Nelson, Bob Harrisson a vécu pleinement sa vie de rocker et s’il semble aujourd’hui rangé des excès en tous genres, il n’en reste pas moins un formidable interprète qui enregistrait pour fêter ses cinquante années de carrière un ouvrage live acoustique au Festival International du Blues de Tremblant en juillet 2008 en compagnie de Dan Marsolais aux guitares, Sylvain Bertrand aux basses et Robert Dethier aux percussions … De quoi se mettre en jambes avant une fin de soirée pour laquelle ses vieux copains le retrouvaient pour une fête mémorable ! Des classiques parmi les classiques comme « Sweet Home Chicago », « Kansas City », « Good Time » ou encore « What A Wonderful World », des monuments du blues québécois comme « Ayoye », « La ballade de Jean Batailleur » ou encore « Chat dans gorge », il y a dans ce fort agréable « Entre nous » de quoi passer une bonne heure en belle compagnie et se prendre de plein fouet les kilos de graviers que Bob Harrisson libère dans le micro à chaque intonation, à chaque son … Conjuguant avec le même bonheur humour et talent, le bluesman cultive un blues élégant et le soigne avec une attention toute particulière, réussissant à chaque instant à hérisser le poil du plus blasé avec des interprétations fouillées de pièces comme « Don’t Let The Green Grass Fool You » ou « It’s Been So Long » dans lesquelles Dan Marsolais cède de temps à autres à l’appel de l’électrique pour mieux pimenter une dominante acoustique. Construite avec soin, chacune des interprétations se partage entre le respect de l’original et la griffe personnelle de Bob Harrisson et si l’intensité n’en finit plus de se faire prenante au fur et à mesure que l’on avance dans l’ouvrage, elle atteint inévitablement son comble sur un final dédié comme il se doit à l’hymne du blues national québécois, l’indispensable « Câline de Blues » interrompu un instant pour laisser au public le soin de participer lui aussi à l’achèvement de ce monument. Découvrir Bob Harrisson avec « Entre nous », c’est instantanément devenir fan du musicien … Pour les autres, c’était sans doute déjà fait ! |
