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Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 09 juillet 2011
 

Fukushima Daiichi
(Dreaming – Musea – 2011) 
Durée 34’58 – 7 Titres

http://www.marboss.com
http://www.musearecords.com

Considéré par ses pairs mais aussi par le public comme un des meilleurs artistes de la scène electro française, Stéphane Marchal alias Marboss est un de ces musiciens capables de rebondir dès qu’une occasion se présente et c’est en étant touché comme le commun des mortels par les événement qui ont traumatisé le Japon le 11 mars dernier qu’il a décidé non seulement de prendre part au concert de soutien donné une quinzaine de jours plus tard à l’Arsenal de Metz mais aussi et surtout d’y enregistrer son nouvel album tout naturellement baptisé du nom de la centrale qui, telle un épée de Damoclès, est aujourd’hui suspendue au-dessus du Pays du Soleil Levant et plus largement au-dessus de toute la planète, « Fukushima Daiichi ». Là où l’on aurait pu craindre une certaine forme d’opportunisme, Marboss a fait preuve d’un réel sens du dénuement et s’est contenté de faire un état des lieux à sa propre manière, sans faire usage de mots trop pompeux mais en sculptant dans les sons l’image qu’il a lui-même ressentie de la catastrophe !  

C’est une musique forte, prenante, parfois aux limites de l’insoutenable qu’a souhaité nous présenter Marboss, une création à l’ambiance volontairement electro-radioactive et aux accents délibérément graves dans laquelle on se sent aspiré, presque condamné tant l’impression de confinement se fait de plus en plus forte à chaque instant. Incontrôlable, à l’image des réacteurs endommagés, l’album évolue de minute en minute et nous entraîne dans une succession de moments durant lesquels l’espoir se laisse très rapidement rattraper par le désespoir pour mieux resurgir l’instant d’après et accentuer encore un peu plus cette sensation d’impuissance face à la créature que l’homme a lui-même imaginée et qui désormais le dépasse et parvient presque à l’anéantir. A mi-chemin entre musique documentaire, musique philosophique et musique distrayante, « Fukushima Daiichi » ne cherche pas à condamner qui que ce soit mais s’efforce de mettre le plus d’éléments possible sur la table des débats pour ouvrir les yeux du public sans essayer de lui imposer une quelconque vision des choses mais en invitant chacun à tirer ses propres conclusions. Difficile de rester indifférent à cet enchevêtrement de sons qui semble tout droit venu du cœur du réacteur et qui laisse imaginer en partie ce que les gens qui ont vécu le drame ont pu ressentir dans leur chair et dans leur âme en divers moments. Cela méritait d’être fait, surtout d’aussi belle manière !