lundi, 11 juillet 2011 Je te dois (Mosaic Music Distribution – 2011) Durée 52’58 – 13 Titres
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Il est né à Alger et s’est très largement nourri des musiques de Matoub Lounes et d’Idir puis c’est en s’installant en France dans les années 70 que Yann-D découvrira Léo Ferré, Jacques Brel et Francis Cabrel, un véritable choc culturel qui le poussera à envisager très justement des métissages. Empreint de ses origines kabyles, l’artiste se perfectionnera à la batterie mais n’en oubliera pas pour autant de travailler le chant et de s’ouvrir à toutes sortes de styles musicaux, jouant les sidemen pour nombre de musiciens avant de pouvoir enfin s’attacher à sa propre musique et à un album personnel pour lequel il recevra l’aide de plusieurs invités comme Freeman du groupe IAM ou encore Jean-Pierre Marcellesi, chanteur corse et guitariste d’Enrique Iglesias et de Khaled. Répondant enfin à son envie de groove, de mélodie et de chant, Yann-D livre à la mi-juillet un album au titre plein d’humilité, « Je te dois » …
C’est en s’efforçant de mélanger sa nature et sa ou plus exactement ses cultures que Yann-D a abordé l’enregistrement de cet effort dans lequel les relents orientaux nous ramènent vers la Kabylie tout en se télescopant avec des accents occidentaux venus de la pop, de la soul, du rap … Faisant en permanence le grand écart entre toutes ses influences, l’artiste se laisse aller librement et montre successivement divers aspects de sa personnalité tout au long d’un ouvrage qui gagne en diversité ce qu’il perd en homogénéité, un album dans lequel on glisse avec plus ou moins de facilité entre des titres qui sonnent tantôt raï, tantôt pop, tantôt variété même, et qui font essentiellement un usage plutôt bienvenu de la langue française pour véhiculer des sentiments généralement forts et vrais. Rassuré dès les premiers accords de « Je l’aime », l’auditeur en passera encore par « Targuith » et « Winkoum » pour mieux consommer « Jour après jour » chacun des morceaux d’un ouvrage qui sait à l’occasion se montrer nostalgique et engagé comme c’est le cas avec « Partisan ». Le succès devrait arriver avec les diffusions sur les terrasses ensoleillées de l’été …
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