jeudi, 30 juin 2011
Des larmes et du silence
(Autoproduction – 2011)
Durée 54’06 – 11 Titres
http://www.lemo-web.fr
http://www.myspace.com/lemoweb
 Ce qui n’aurait pu être qu’un groupe de collège de plus durant la seconde moitié des années 90 a su trouver les arguments pour devenir une véritable formation d’electro rock et c’est en s’attachant à jouer cinq années durant et à affirmer son style en allant croiser le fer avec des formations aussi diverses que Mass Hysteria, MyPollux ou encore Marcel Et Son Orchestre que le quintet de Mulhouse trouvera l’énergie et la motivation nécessaires à l’enregistrement de ce premier album. Engagé juste ce qu’il faut et bien décidé à utiliser sa langue maternelle pour exprimer ses sentiments, Lémo a lentement laissé monter l’inspiration et c’est en pleine possession de leurs moyens et en toute connaissance de cause que Sylvain au chant, Lionel à la guitare, Matthieu au piano, Will à la basse et Cédric à la batterie déboulent avec « Des larmes et du silence », un premier effort à l’énergie formidablement rock dont les arrangements à la fois fouillés et délicats sont un véritable plus.
En trouvant sa véritable dimension artistique, Lémo a fait un grand pas en avant et c’est en ne pouvant être comparé à aucun de ses modèles que le groupe suit sa propre voie, une ligne directrice jamais trop rigide pour être certain que l’on ne se privera de rien mais suffisamment épaisse pour que l’on n’ait jamais le moindre mal à la suivre. Traitant de sujets tantôt forts, tantôt graves, Lémo passe en revue les petits et gros travers de l’être sans jamais se montrer violent mais en usant toujours du ton le plus juste pour dénoncer l’insoutenable comme c’est le cas dans « Lisa », un hymne en puissance qui devrait être servi en heavy rotation sur toutes les radios francophones pour que le public ouvre enfin les yeux sur les dérives pédophiles et incestueuses de certains pères. D’un niveau d’aboutissement très homogène avec une voix accrocheuse, des guitares tranchantes et un piano délicat, « Des larmes et du silence » nous emmène encore vers « Ma France », « Sans commentaire », « Plus bas que terre » ou encore « Meilleurs vœux » pour finir de nous convaincre du très grand potentiel d’un groupe qui a des choses à dire et qui s’est donné les moyens de trouver Lémo pour le faire avec un mélange très bien dosé de colère, de lucidité et de sincérité. On aime !
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