vendredi, 24 juin 2011
Coming out
(Warner – 2011)
Durée 46’24 – 13 Titres
http://www.fatalspicards.com
 Dix années d’existence, cela méritait bien de marquer le coup et c’est donc en faisant leur « Coming Out » que les Fatals Picards ont choisi de faire un maximum de bruit à l’approche du printemps dernier, enterrant par la même occasion une année 2010 qui les avait vu tourner de manière acharnée avec plus de soixante quinze dates dont une série de cinq soirées à l’Alhambra qui affichaient toutes complet ! Pour Paul au chant, Laurent aux guitares, Yves à la basse et Jean-Marc à la batterie, l’idée était donc de poursuivre une aventure marquée par quelques ouvrages devenus cultes et par quelques hauts faits d’armes qui mis l’un derrière l’autre ont fait que du Nord au Sud et d’Ouest en Est, les Fatals Picards sont un groupe dont tout le monde ou presque a entendu parler au moins une fois dans sa vie. Sans véritablement choisir entre la chanson française et le punk rock ni entre l’engagement et l’humour, le quartet continue en 2011 à nous servir des hymnes irrésistibles sans se poser la moindre question … Pourvu que ça dure !
Ecrire des choses drôles en prenant appui sur des sujets sérieux, pisser face au vent en sachant pertinemment que le retour sera direct pour leurs chaussures, faire un gros pied de nez à la vie en se disant qu’un jour où l’autre elle finira bien par leur rendre, c’est en faisant preuve d’une philosophie toute personnelle que les Fatals Picards ont inondé dix années durant les bacs de leurs chansons amusantes, grinçantes, énervantes même parfois … Et plus on va de l’avant, plus on se dit que ces troubadours ont choisi de rester des trublions dans l’âme, des électrons libres capables de se moquer plus ou moins gentiment de ce qui plait à la ménagère de cinquante ans et plus pour s’en aller séduire ses enfants et ses petits enfants, voire même pourquoi pas elle à l’occasion. En faisant son « Coming Out », le quartet ne ménage personne, mais on n’en attendait pas moins de lui, et des Ludwig à La Mano en passant par les Wampas et par Yannick Noah mais aussi par l’individu lambda, tout le monde se voit mis à nu sur la table de consultation pour des emprunts musicaux, des railleries de plus ou moins bon goût ou simplement des évocations discrètes posées au beau milieu de titres complètement ahurissants, hilarants ou même révoltants, c’est selon l’humeur du moment, dans le genre de « Noir(s) », « Hasta XXL », « Miss France », « Poupée gonflée » ou bien entendu « La France du Petit Nicolas ». Conscient que leur force se situe dans leur anticonformisme, les Fatals Picards s’attachent encore et toujours à faire de la musique pas souvent sérieuse mais à la faire de façon paradoxalement sérieuse et en prime particulièrement soignée. Et si d’aucuns passeront irrémédiablement à côté de leur génie sans le voir, c’est sans doute pour mieux réaffirmer le proverbe qui dit que quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt …
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