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IBRAHIM DJO EXPERIENCE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 10 juin 2011
 

Azeman
(Targuie – Reaktion – 2011)
Durée 40’36 – 10 Titres

http://www.myspace.com/ibrahimdjo

Né de la rencontre entre des musiciens français et un chanteur et guitariste touareg, Ibrahim Djo Experience est un projet qui sillonne les routes et les airs depuis maintenant cinq ans et qui partage son temps entre l’hexagone et le Mali pour y construire une musique dans laquelle le métissage rime avec l’expérience et où la world et le folk savent tirer naturellement profit de l’apport du rock, du blues, de la pop et du jazz pour que le résultat soit convaincant. Installés à un juste milieu entre Ali Farka Touré et Jimi Hendrix, entre Tinariwen et Led Zeppelin, Ibrahim Ag Mossa à la guitare et au chant, Paul Salvagnac aux guitares, Andrew Sudhibhasilp à la basse et Nicolas Grupp à la batterie ont su se trouver une véritable identité musicale et c’est en s’enfermant en studio dans le Gard à la fin de l’été dernier que les quatre musiciens ont fini par accoucher d’un album où les relents du désert sont omniprésents et où la culture touarègue est magnifiée par cette véritable volonté d’ouverture vers l’extérieur …

C’est une création tout naturellement chantée en Tamasheq que nous présente Ibrahim Djo Experience, mais les notes tirées des guitares se montrent pour leur part universelles et capables d’en appeler autant au blues du désert qu’à celui des grandes métropoles pour mieux emmener la musique encore plus loin et pour en faire une fenêtre grande ouverte sur le monde, une sorte de lucarne par laquelle chacun peut aujourd’hui entrapercevoir ne serait ce qu’en les imaginant toutes les aspirations d’un peuple et plus largement d’un continent préoccupé au quotidien par sa survie mais aussi par celle de sa culture et de ses traditions. Evoquant aussi bien les difficultés climatiques et les particularités politiques et géographiques qui accentuent encore le problème que l’amour ou plus largement tous les sentiments qui animent les membres de la société touarègue, « Azeman » délivre naturellement un message aux populations sahariennes mais en fait autant, même si c’est de manière plus indirecte, à l’attention des populations occidentales qui ressentent naturellement et au bout de quelques minutes seulement toute l’urgence, toute la mélancolie et surtout tous les espoirs contenus par des titres comme « Aljihalet », « Sous mon arbre », « Anchar Dalen » ou bien entendu les deux parties de ce « Blues du désert » qu’Ibrahim Djo Experience nous présente avec tant de talent et tellement de force de conviction. C’est tout le pouvoir et le talent du métissage qui éclate au grand jour au travers d’un ouvrage appelé à devenir rapidement indispensable …