mardi, 07 juin 2011
La vie en blues
(Tacet – L’Autre Distribution – 2011)
Durée 53’35 – 14 Titres
http://www.jehan.fr
http://www.myspace.com/myspacecomjehan
 C’est à Toulouse que cet artiste dont les racines slaves remontent à ses grands-parents a grandi et c’est en se produisant aux quatre coins de la Francophonie que JeHaN a su inscrire son œuvre dans la continuité naturelle de celles d’artistes comme Bernard Dimey, Allain Leprest ou encore Georges Brassens, délivrant de manière régulière ses albums depuis le milieu des années 90 et participant aux grands rendez-vous comme les Francofolies, l’Huma, Chorus des Hauts de Seine ou encore le Festi’Val de Marne où il gagnera l’estime non seulement du reste de la profession mais aussi et surtout du public grâce à son charisme, à sa voix délicatement granuleuse et plus largement à son immense talent. Convaincant dans un répertoire entièrement dédié à la chanson, JeHaN s’est rendu compte presque par hasard qu’il était fait sur mesure pour chanter le blues et c’est accompagné de Thierry Garcia aux guitares, Tony Ballester aux basses, Aldo Franck aux claviers, Didier Guazzo à la batterie et Greg Zlap à l’harmonica que l’artiste a décidé d’enregistrer « La vie en blues », un ouvrage dans lequel il revisite à la sauce des douze mesures quelques-uns des grands standards de la chanson française …
Adapter des titres de Michel Fugain, Joe Dassin, Félix Leclerc, Claude Nougaro ou encore Jean Ferrat en leur donnant autant que faire se peut les couleurs du blues est un exercice qui demande forcément une certaine audace et c’est en faisant preuve de beaucoup de discernement et au moins d’autant d’inspiration que JeHaN a relevé ce défi qu’il s’était lui-même imposé, démarrant de manière très convaincante avec une adaptation de « Je n’aurai pas le temps » et confirmant en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire avec à ses côtés un Jean-Jacques Milteau impressionnant de virtuosité quand il pose ses harmonicas sur « Marie-Jeanne ». Avec parfois des intonations un tantinet nasillardes qui font délicatement penser à CharlElie, JeHaN nous emmène à deux reprises dans ses propres compositions mais fait essentiellement la part belle à des surprises comme « Bahia » qu’il a puisé chez Véronique Sanson, comme l’indispensable « Toulouse » de Claude Nougaro ou encore « Le Fossoyeur » de Brassens et enfin comme cette épatante adaptation de « Pour Oublier qu’on s’est aimé » sur laquelle Claude Engel met sa guitare dans le sillage d’un Nino Ferrer qui lui aussi manque plus que jamais dans le paysage musical français. Enregistré avec une moitié d’esprit et une autre de cœur, ce nouvel album de JeHaN nous présente l’artiste comme un véritable chanteur capable de se plier aux critères du blues avec un réel talent … Le live s’annonce déjà de manière plus que réjouissante !
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