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YANNICK NOAH au ZENITH DE ROUEN (76) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 19 mai 2011
 

YANNICK NOAH
LE ZENITH – ROUEN (76)
Le 18 mai 2011

http://www.guillaumegrand.com
http://www.yannicknoah.com

Le Zénith de Rouen à cela de pratique qu’il se situe juste à proximité de l’Autoroute de Normandie et que son accès est facilité pour le public de l’Ouest francilien qui évite ainsi la cohue parisienne et qui profite du même coup de la programmation de qualité présentée par une salle capable d’accueillir près de huit milliers de spectateurs par soir … Débarqué pour deux concerts consécutifs dans une salle qui n’a pas pris une ride depuis son inauguration en 2001, Yannick Noah aura touché au total plus de quinze mille personnes venues constater que se reconversion dans la chanson est bien plus qu’un coup médiatique ou une simple passade puisque le chanteur multirécidiviste n’en finit plus d’accumuler les albums et en même temps les succès !

Il n’est pas encore 20 heures quand Guillaume Grand vient s’installer au beau milieu de la scène et que seul avec sa Gibson acoustique il commence à nous présenter les chansons de son album « L’amour est laid », des chansons que le public commence à bien connaitre puisqu’il reprend allègrement les titres d’un artiste à la voix chaude et au jeu folk, des titres comme « Toi et moi » qui ne révolutionnent pas à proprement parler la chanson française mais qui ont le mérite de passer plutôt bien et de commencer à chauffer une assistance qui répond de bon cœur à l’appel s’un artiste qui en une grosse vingtaine de minutes aura su séduire non seulement par son talent mais aussi par la manière franche et directe qu’il a de s’adresser au public. Une agréable entrée en matière …

Ils sont tous venus pour Yannick Noah et au moment où l’artiste souffle les bougies de son cinquante et unième anniversaire, les lumières du Zénith s’éteignent pour laisser place à une intro instrumentale qui annonce l’arrivée imminente du héros du jour qui va commencer fort et nous envoyer d’entrée de jeu un puissant et vindicatif « Aux arbres citoyens » qui a le mérite de bien donner le ton. Conquis, Rouen se laisse aller à chanter et à accompagner Yannick dans son monde pour y rejoindre des musiciens expérimentés qui jouent bien entendu, mais qui prennent également du plaisir à être là et à communier avec un chanteur virevoltant qui arpente la scène de long en large sans jamais s’accorder le moindre temps mort, un peu à la Mick Jagger pourrait on dire !

Service, volée, la tentation est trop forte de confronter la prestation de Yannick Noah avec celles qu’il donnait dans sa précédente carrière mais la comparaison est pourtant évidente puisque le chanteur enchaine avec un réel brio les balles longues comme « Simon Papa Tara » ou « Destination Ailleurs » et les balles courtes comme « Ose » ou « Sans moi » pour lesquelles il ne se fait accompagner que de quelques notes de piano et de quelques chœurs … Entre temps Yannick est monté au filet, et pas qu’un peu puisqu’après avoir traversé la fosse, c’est au milieu des gradins qu’il s’en est allé longuement saluer, embrasser et danser avec un public conquis qui du même coup s’est levé et a enfin répondu à l’unisson à la « Jamafrica » que lui proposait le groupe.
 
Retombée d’un cran depuis la fin de « Métis », l’intensité reste toutefois palpable durant un ventre mou de quelques titres qui marque la moitié du concert puis c’est en remettant l’électricité sur « Gaza Danse » que le groupe, toutes Les Paul dehors, redonne une certaine vigueur à un spectacle régulièrement entrecoupé de longs échanges entre Noah et la salle durant laquelle le chanteur lui ressasse à n’en plus finir son traditionnel « On ne dit pas ouais, on dit anhan ! » … Encore quelques tubes comme « Ca me regarde » ou « Les lionnes » puis c’est vers le Cameroun que Yannick nous emmène au travers des onomatopées d’un « Abakuya » avec lesquelles, après avoir copieusement insisté pour que la salle bouge son N'dombolo, il lancera bientôt un « Saga Africa » qui passe presque inaperçu, signe peut être que le pouvoir charismatique de ce premier tube a depuis le temps été un peu estompé par celui d’autres comme « Donne moi une vie » qui lui succède directement dans la set list …

Deux heures se sont écoulées et une partie du public quitte déjà la salle sans attendre le rappel où Yannick a pourtant prévu de servir pour le gain du match avec trois titres dont le tube du moment, « Angela », ou encore « La voix des sages » … Oui mais voilà, « Il est tard », le concert n’a déjà pas manqué d’intensité et certains se dispenseront donc d’un final pour aller se reposer ou tout simplement pour éviter la cohue de la sortie du parking. Avec sa musique teintée de reggae, de pop, d’Afrique et de belles chansons, Noah a une fois encore su mettre tout le monde dans sa poche en s’appuyant sur une équipe artistique et technique capable de le mettre dans des conditions parfaites, que ce soit au niveau d’un son remarquable ou encore d’un jeu de lumières de toute beauté … Certains doutent parfois sur le fait que Yannick Noah soit véritablement devenu un chanteur, il suffit pourtant de le voir pour comprendre que c’en est bel et bien un !

Fred Delforge – mai 2011