mardi, 24 mai 2011 Aqua shift (L’Algarade – 2011) Durée 55’33 – 12 Titres
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C’est assise face à un piano classique que Yuyutopia a connu ses premières expériences musicales et c’est à l’âge où l’on ne se soucie pas encore d’apprendre à compter ou à lire qu’elle commencera à composer ses propres morceaux, sa précocité en la matière se montrant singulière mais ne l’empêchant pas par la suite de s’intéresser à l’art en général et à la littérature française en particulier, deux domaines dans lesquels elle poursuivra des études universitaires à Tokyo. Très fortement marquée par l’attitude musicale de Kate Bush, c’est à sa majorité que l’artiste se tournera vers les musiques actuelles et c’est en France qu’elle choisira de persévérer dans la composition, s’inscrivant durant trois années au conservatoire de Paris et de Lyon dont elle sera diplômée et gagnant haut la main le concours professionnel de compositeur de film qui lui ouvrira en grand les portes de la télévision, du cinéma et même de la danse. Riche de toutes ses expériences, Yuyutopia décidait en 2005 de préparer son premier album de chansons et il lui aura fallu pas moins de cinq années pour mener à bien ce projet.
Mélangeant avec une réelle intelligence les cachets venus du jazz, de la pop et de la chanson, Yuyutopia s’installe instantanément à une place toute particulière sur la scène internationale et c’est aussi bien dans les clubs intimistes où ses créations font sensation que dans des espaces plus vastes où on la sent prête à laisser libre cours à son inspiration que sa musique invite à la détente, à la réflexion, à une forme toute particulière de sensualité inspirée par une voix délicate et un jeu plein de classe. Installée au piano électrique ou aux synthés, Yuyutopia n’en oublie pas pour autant les fondamentaux et se laisse rejoindre par un piano classique ou encore des cordes et des vents pour nous offrir une collection très homogène de tableaux à dominante aquatique qui passent sans aucun mal de l’Anglais au Français et bien évidemment au Japonais pour mettre encore un peu plus l’accent sur le côté intemporel de pièces finement décorées comme « The Trace », « Jungle Of Words », « L’île du désir », « A Man Eater Tree » ou encore « New Voice ». En associant de fort belle manière les sonorités organiques et les expérimentations electro, la compositrice se façonne sur mesure un monde imaginaire des plus attirants et c’est de bon gré qu’elle en ouvre les portes à un public parmi lequel on comptera aussi bien les musicologues avisés que les simples amateurs de bonne pop contemporaine. Epatant !
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