Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 23 mai 2011 De l’autre côté (Autoproduction – 2011) Durée 24’20 – 9 Titres
http://www.edithcrash.com http://www.myspace.com/edithcrash
Un pied dans l’hexagone et l’autre en Espagne, Edith Crash trimballe ses guitares sur les routes de la musique depuis une dizaine d’années et se promène de concert en concert avec une voix tantôt douce tantôt agressive et avec un lourd bagage folk mais aussi rock. Après avoir offert à son public l’an dernier un maxi en téléchargement gratuit sur son site, c’est avec un album un peu bref mais particulièrement dense qu’elle revient aujourd’hui, l’offrant une fois de plus aux visiteurs et le proposant en parallèle à la vente dans un fort attachant digipack qui permettra à ceux qui se laisseront toucher par son art de l’aider dans sa démarche professionnelle. De quoi séduire avec deux arguments différents les amateurs de musiques gratuites et dématérialisées mais aussi ceux qui restent attachés aux objets physiques et aux livrets qui les accompagnent, les deux se rejoignant forcément autour du folk musclé et racé de la dame.
Elle fait partie de ces chanteuses dont la voix marque à coup sur dès les premières intonations et c’est en usant et en abusant de ses trémolos, de ses variations, de ses feulements et de ses jappements mais aussi de ses cris guerriers qu’Edith Crash tapisse de fort belle manière des accords de guitare envoyés avec un mélange d’inspiration et de tendresse, réussissant au passage à retourner le cœur de l’auditeur avec des pièces particulièrement réussies comme « Le diable est parmi nous », « Trop vite oublier », « Comme avant » ou « Tu n’es jamais venu ». L’usage tout particulièrement délicat de la langue de Brassens apporte un plus non négligeable à un effort à la réalisation soignée et à la classe naturelle et c’est en faisant un usage très intelligent des diverses et multiples couleurs de sa voix qu’Edith Crash parvient sans le moindre mal à nous faire passer « De l’autre côté » pour nous y faire découvrir un univers qui lui ressemble, un monde à part dans lequel chaque détail est réussi et où, bien que la guitare soit reine, d’autres instruments parviennent de temps en temps à s’inviter pour que le bal soit encore plus réussi. L’essayer, c’est pratiquement à coup sur l’adopter !
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