Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

JEAN LOUIS AUBERT au ZENITH DE PARIS (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 29 avril 2011
 

JEAN LOUIS AUBERT – CHARLES PASI
LE ZENITH – PARIS (75)
Le 28 avril 2011

http://www.myspace.com/charlespasi
http://www.jeanlouisaubert.com/

C’est un Zénith des grands soirs que l’on nous annonce, une des quatre dates parisiennes consécutives d’une des dernières icônes du rock en France, et pourtant à trente minutes du début des festivités, ça ne se bouscule pas des masses dans la fosse, non pas que l’assistance ait choisi de profiter du climat puisque c’est plutôt la pluie qui nous guette du côté du Parc de La Villette mais peut-être simplement parce que le début du concert à été programmé à 20 heures pétantes et que les travaux dans le quartier rendent la circulation et surtout l’accès au stationnement un tantinet délicats … Mais pas de panique, la salle sera déjà bien remplie pour le début de la première partie assurée par Charles Pasi, un artiste qui nous est tout particulièrement cher puisque nous l’avions repéré il y a quelques années au Tremplin Blues-sur-Seine et que nous l’avons depuis suivi un peu partout en France et même à deux reprises au Québec où il jouit d’une solide réputation …

Une intro en solo de l’harmoniciste suffit à donner le ton et à faire chavirer le Zénith et c’est très rapidement rejoint par son complice guitariste acoustique Fred Martin que Charles Pasi va venir nous faire une démonstration de toute l’étendue de ses talents, envoyant rapidement un extrait de son premier effort pour dynamiser la foule avec « The Private’s Last Night » et glissant ensuite vers des pièces de l’excellent « Uncaged » comme « Up To Us » ou « Better With Butter » avec en interposition une superbe reprise et la non moins séduisante ballade « Farewell My Love » qui ne fera pas le moins du monde retomber l’ambiance, bien au contraire ! Ponctuant ses morceaux de quelques traits d’humour, Charles n’aura aucun mal à convaincre l’assistance de l’intérêt de sa musique et c’est véritablement une sensation de plénitude et de plaisir qui ressortira de la prestation des deux complices, Charles ne manquant pas de remercier comme il se doit l’organisation et le public ni de saluer celui qui l’accompagne en électrique depuis des années et qui patiente aujourd’hui dans la salle, Jo, dont c’est ce soir l’anniversaire …

Changement de plateau rapide, c’est sur deux batteries que tombe le backdrop tandis que les techniciens apportent guitares, basses et autres instruments et accessoires dans une salle désormais pleine comme un œuf ! On remarque sur la droite que les cuivres seront eux aussi de la partie, signe que les arrangements vont être riches et que le contenu musical se prépare à être dense … Ceux qui doutaient encore à l’écoute de « Roc’ Eclair » vont donc très vite être rassurés, Jean-Louis Aubert n’est pas devenu un chanteur au style simple et dépouillé et va même prouver durant la soirée que le rock fait toujours partie de son quotidien. La lumière baisse, l’orage gronde, en toile de fond on voit l’artiste descendre de la montagne avec sa longue veste et son chapeau, l’harmonica en bouche et la guitare à la main, il entre en scène par l’arrière … « Maintenant je reviens », c’est bien le cas puisqu’il va nous offrir d’entrée de jeu quatre titres de son dernier opus en date dont bien sur le tubesque « Demain sera parfait », invitant même au passage Charles Pasi à glisser son harmonica sur le quatrième, « Regarde-moi », avant de retourner à ses lointaines amours avec des vieux tubes comme « Alter Ego », « Ailleurs » et même bien plus loin « Les plages » …

La salle chauffe tranquillement sous le poids des trois guitares et sous le tonnerre rythmique soutenu par les drums de l’indéboulonnable Ritchie et de son acolyte percussionniste et c’est désormais en plein gros son électrique que l’on se dirige une première fois vers l’ère Téléphone avec « Argent Trop Cher » qui finira de mettre tout le monde d’accord avant que l’on n’en passe par une alternance de vieux et de nouveaux titres comme « Le jour se lève encore », « Les lépidoptères » et bien évidemment « Locataire » qui donnera la bougeotte à la fosse où se sont concentrés les fans les plus acharnés, d’autant plus que le titre sera marqué d’un gros break bien funky et d’un solo de trombone des plus surprenants … Difficile de se remettre de cette débauche d’énergie et de cette grosse poussée d’adrénaline et c’est au piano droit que Jean-Louis passe maintenant pour nous servir une nouvelle paire de morceaux, « Loin l’un de l’autre » et « Le jour s’est levé » …

Il est temps de revenir aux fondamentaux du rock et c’est chaussé d’une Strat que cette bête de scène à la voix délicieusement fausse viendra nous présenter « Marcelle » avant de repartir vers un back catalogue ponctué comme il se doit d’une dose de folie comme par exemple lors du gros break emprunté à « Paint It Black » sur le final de « Juste une illusion », juste avant que le groupe ne quitte prématurément la scène une première fois après un « Temps à nouveau » qui laisse bien entendre que l’on n’en restera forcément pas là puisqu’il est à peine plus de 22 heures … Seulement trois minutes de pause et c’est déjà avec « Puisses-tu » que l’on y retourne avant de faire un nouvel emprunt aux années rock’n’roll avec un très impressionnant et interminable « Ca c’est vraiment toi » joué devant un Zénith debout et entrecoupé de plans en tous genres, le final se voyant même emmené sur fond de « Satisfaction » puisque l’actuel saxophoniste du groupe n’est autre qu’un ancien des Rolling Stones … Une sorte d’aboutissement pour celui qui est fan des Anglais depuis des lustres !

La fiesta improvisée sur scène autour des cuivres avec les musiciens qui dansent dans tous les sens pourrait prêter à croire que c’est bel et bien fini mais là encore on sent l’arnaque et on comprend bien que Jean-Louis Aubert ne va pas mettre un terme aussi vite à son deuxième Zénith de la tournée, d’autant plus que derrière on apporte une fois encore le piano pour que les premières notes de « On aime » puissent bientôt résonner dans toute la salle … Un affirmation gratuite lancée par un artiste qui a toujours été un peu démago, j’ai toujours aimé les jeudis, et c’est cette fois parti à tombeaux ouverts vers l’infernal « Un autre monde » qui nous entrainera pour sa part vers les coups de 23 heures sur fond de gros riffs bien placés et d’arrangements fouillés. Voilà, c’est fini, la salle hurle, tape des pieds, en redemande encore et encore …

Il est temps de s’éclipser pour éviter les traditionnels embouteillages des sorties de Zénith et en parcourant les allées de La Villette, on se plait à repenser aux bons moments du concert … On reproche souvent à Jean-Louis Aubert son virage de plus en plus chanson pop tandis que son vieux pote Bertignac est retourné pour sa part plus que jamais au pur rock’n’roll mais force est de constater que sur scène, c’est bien sur cette longueur d’ondes que les deux ont encore de nombreux points en commun et c’est aussi un peu pour ça qu’on les aime. Les débuts de tournée étant traditionnellement source de stress, nous ne passerons pas saluer l’équipe backstage et nous nous contenterons juste d’un sourire échangé avec Viviane au milieu du concert et bien entendu de la présence de Charles Pasi qui est venu un grand moment dans la salle pour assister au spectacle. A l’heure des remerciements, on pensera tout naturellement aux musiciens et à leur entourage mais aussi au staff de Backline, (Delphine, Viviane …), d’EMI (Albane …) et de Believe (Marie-Anne …). Ce fut une belle soirée et c’est bien ce qui compte le plus !

Fred Delforge – avril 2011