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MAMANI KEITA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 08 mai 2011
 

Gagner l’argent français
(Nø Førmat! – 2011)
Durée 46’20 – 10 Titres

http://mamani.keita.free.fr 
http://www.myspace.com/mamanikeita

Native de Bamako, Mamani Keita est une jeune fille comme les autres et si le fait de porter un nom royal aurait du lui interdire de chanter ou de jouer d’un instrument, elle aura su contourner les interdits pour faire carrière dans la musique, d’abord comme chanteuse pour un autre Keita, Salif, qui l’amènera avec lui à Paris à la fin des années 80 alors qu’elle n’avait que dix sept ans, aucune éducation et aucun papier lui permettant de séjourner sur le sol Français. Clandestine pendant sept années, Mamani collaborera à différents groupes jusqu’à ce que sa rencontre avec Marc Minelli ne lui donne l’envie de passer à la vitesse supérieure en enregistrant son premier album, « Electro Bamako », dans lequel elle met en avant sa langue maternelle, le Bambara, mais aussi son très fort héritage mandingue. Un deuxième effort deux ans plus tard avec Nicolas Repac donnera à la chanteuse le loisir d’exprimer en chanson son amour mais aussi sa colère et c’est aujourd’hui en compagnie du même guitariste et arrangeur qu’elle nous propose un troisième album dans lequel elle nous montre une nouvelle évolution de sa personnalité …

Quelque peu émancipée de ses origines, Mamani Keita ne renonce en rien à ses traditions et à sa culture mandingue mais c’est aujourd’hui comme une battante qu’elle se présente à son public, comme une femme passionnée et insoumise qui est bien décidée à mettre en avant les plus folles de ses aspirations. Fruit de diverses collaborations comme celle avec le guitariste Djelli Moussa Kouyaté qui en a finalisé la plupart des morceaux, « Gagner l’argent français » affiche ouvertement ses côtés rock aux côtés de ses côtés world et c’est riche de rencontres et d’expériences partagées avec des grands noms comme Dee Dee Bridgewater qui l’avait emmenée en tournée tout autour du monde que Mamani Keita s’ouvre très largement à diverses sonorités, conjuguant avec la même fortune les guitares binaires et les programmations, les instruments traditionnels mandingues et les autres comme la clarinette klezmer ou le luth chinois … De la world music actuelle aux chants traditionnels des villages du Mali, l’artiste s’ouvre spontanément au dub ou encore à l’afro beat et revendique au travers de titres comme « Demissen Koulou », « Sinikan », « Massigui » ou encore « Douba » le droit de profiter de sa liberté et de son indépendance de femme africaine touchée depuis déjà bien longtemps par la sagesse. Les sonorités de l’Afrique se mélangent de manière presque naturelle à celles de l’Asie et c’est à l’arrivée une musique fabuleusement métissée que nous présente Mamani Keita, une musique qui a su faire abstraction des frontières terrestres pour créer une universalité de cœur … Surprenant mais très réussi !