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BLUES AU 13 : MARC-ANDRE LEGER, ERIC MCFADDEN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 17 avril 2011
 

BLUES AU 13
MARC-ANDRE LEGER – ERIC MCFADDEN
THEATRE 13 – PARIS (75)
Le 15 avril 2011

http://www.marcandreleger.com/
http://www.ericmcfadden.com/
http://www.theatre13.com/

Retour vers le Théâtre 13 pour la suite de cette première édition de Blues au 13 … C’est à guichet fermé que cette soirée réunissant deux artistes atypiques est annoncée, Marc-André Léger et Eric McFadden ayant réussi à remplir une salle toute entière dévolue à la cause d’un blues roots riche et coloré comme ils savent si bien le jouer … Un Canadien installé en France, un Californien habitué des salles parisiennes, il n’en faudra pas plus pour que cette rencontre s’annonce sous les meilleurs auspices, même si côté organisateur on se la joue un peu précieuse ridicule, théâtreux oblige, en insistant lourdement pour que bien que relégués à la console, nous ne puissions shooter que trois titres par artiste. Le public qui nous a pourtant dans le dos, semblerait d’après la salle nous avoir dans le nez, à moins peut-être que les petits ne se prennent pour des grands et aient des velléités proches de celles d’un Olympia …

C’est un Marc-André Léger d’humeur joyeuse qui nous reçoit ce soir avec sa guitare et son accent québécois, lui qui natif du Nouveau Brunswick a passé sa jeunesse dans la Belle Province avant de se retrouver depuis quelques années dans l’hexagone et d’y remporter haut la main un Prix Acoustique au Tremplin Blues sur Seine dès son arrivée en 2008. Le set démarre tranquillement et le public, sagement et confortablement installé dans les fauteuils rouges du théâtre, semble quelque peu amorphe, même s’il applaudit copieusement à la fin de chaque morceau … Pourtant l’artiste ne ménage pas ses efforts et y va de grandes descentes de guitare, revisitant tout le blues rural du Sud des Etats Unis et passant de titres personnels à des reprises dont certaines de Robert Johnson sont interprétées avec une pointe de personnalité non négligeable.

Parvenant peu à peu à se fondre dans le set de l’artiste dreadlocké, la salle arrivera même bientôt à participer à des morceaux comme « Trouble In Mind » ou « Good Morning Little School Girl », sans doute pour mieux répondre à l’appel du dobro que l’artiste finira par utiliser pour lui proposer des extraits de son excellent album « Sail On » mais aussi quelques anecdotes qu’il se plait à partager avec nous pour tenter d’installer une atmosphère conviviale dans laquelle le picking s’installera en allant même regarder un instant du côté du flamenco et où après un final bien roots dédié à « Crossroads » et à « Last Fair Deal Gone Down », c’est sur un double rappel que le concert s’achèvera après une grosse heure de bonnes vibrations et de belles notes !

Le temps de retrouver les amis dans le hall et de partager un verre en agréable compagnie et nous revoilà déjà dans la salle pour une autre très grosse sensation du moment, Eric McFadden qui se produit ce soir dans un format dépouillé en duo avec à ses côtés Fabrice Travato au cajon. Quelques fans de l’artiste se sont réunis dans un coin de la salle mais c’est lui aussi dans un round d’observation qu’il va devoir se lancer, le Théâtre 13 observant et applaudissant mais montrant quand même une certaine retenue sur le premier quart d’heure d’un concert qui débute calmement mais fermement au son de la guitare électro-acoustique d’Eric.

Passé un temps à la guitare sèche et revenu en solo, McFadden a très vite trouvé la clef qui lui ouvrira entièrement l’assistance et il prend son temps pour la faire tourner dans la serrure d’une salle qui cuit à petit feu au son de sa voix délicate et racée mais aussi de ses notes qui mélangent virtuosité et dextérité. Le musicien brille tellement qu’il finit par en éblouir une assistance qui cette fois est aux limites de l’ébullition et qui se laisse aller à partir là où l’on veut bien l’emmener, Eric et Fabrice prenant un soin tout particulier à monter très haut en intensité pour mieux redescendre l’instant d’après, quitte à retourner dans les étages d’un blues rock un peu tard pour en remettre une couche …

Il aura fallu près de quarante cinq minutes pour que les portes du public cèdent définitivement mais cette fois la salle participe et applaudit à tout rompre, confrontée à un artiste charismatique et sincère qui n’hésite pas à s’essayer à quelques mots de Français et qui dédie traditionnellement l’émouvant « Where Is Ferdinand ? » à son ami Patrick Chesnais avant de continuer son long chemin bluesy parsemé d’encore quelques montagnes russes vers la fin d’un set qui sera salué comme il se doit par un rappel un peu bref au grand dam d’une assistance qui en réclamait encore et encore.

Il est à peine 23 heures 30 quand le flot des spectateurs quitte la salle et quelques spectateurs conquis se pressent du côté du guichet pour y acheter des albums d’Eric McFadden en attendant le « Bluebird On Fire » qu’il mettra dans les bacs courant mai … La soirée a été belle, intense, et le bon blues acoustique que nous ont proposé ce soir deux virtuoses du genre a été apprécié par une assistance ravie de pouvoir en prime partager un peu de convivialité avec des artistes qui ont su répondre présent quand il était question de partager quelques mots, quelques regards. C’est aussi ça qui contribue à transformer les petits festivals en grands moments …

Fred Delforge – avril 2011