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FRED ALPI pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 24 avril 2011
 

J’y croyais pas
(Nidstång – SED / Believe Digital – 2011)
Durée 55'35 – 15 Titres

http://www.fredalpi.com
http://www.myspace.com/fredalpi

Il est indiscutablement un des purs produits de la scène alternative européenne et après avoir traîné ses guitares en groupe sur deux premiers albums, c’est en duo avec Gilles Fegeant que Fred Alpi s’aventure sur les routes depuis son précédent effort sorti en 2007. Né en Suède, le musicien a vécu à Berlin, à Bruxelles et à Amiens avant de trouver son home sweet home à Paris et c’est en tournant copieusement dans toute l’Europe mais aussi en Amérique du Nord que cet artiste engagé qui se taxe lui-même de libertaire a trouvé non seulement sa légitimité mais aussi et surtout un public aussi bien capable d’apprécier son bagage punk et électrique que ses nouvelles orientations acoustiques fortement teintées de chansons à textes … Anarchiste au grand cœur, poète polyglotte et compositeur inspiré, Fred Alpi revient à la charge au moment où on l’attendait le moins avec un quatrième effort sensible et engagé, un album un poil autobiographique mais tellement ouvert sur les autres qu’on l’aime à chaque instant. « J’y croyais pas » ? Et pourtant …

Deux guitares qui se répondent, un résonateur qui apporte par moments une couleur entre folk, country et blues, un chant qui se fait prenant, convaincant, ferme ou parfois plus anecdotique, Fred Alpi multiplie une fois encore les accents et les sensibilités pour faire de sa musique un grand bain à remous où les langues se rejoignent sur fond de lucidité parfois un peu utopique mais toujours sincère. Avec des chansons aux titres toujours très clairs, Fred Alpi dénonce, fustige mais sait aussi à l’occasion ouvrir des portes et c’est en alternant intelligemment des morceaux comme « Surveiller et punir », « Entre Vichy et Las Vegas », « Le fric, la frime, la cocaïne » ou encore « C’était pas un mec pour toi » que l’auteur en arrive à évoquer à pas moins de trois reprises la mémoire de son compatriote martyr Joe Hill qui fait de plus en plus figure de mentor pour l’artiste et de fil rouge entre ses différents albums. Porté par des arpèges pleins de délicatesse ou par des accords plus tendus, « J’y croyais pas » s’ouvre sur l’Europe par l’usage de l’Allemand, du Suédois et de l’Anglais en parallèle du Français et c’est en s’autorisant un superbe livret partagé entre photos et dessins que Fred Alpi insiste encore un peu sur toutes ses diversités, finissant même par proposer une seconde version de ses « Etranges Abysses » en compagnie du rappeur Skalpel de La K-Bine pour encore mieux réaffirmer son ouverture artistique. Insaisissable activiste que cet artiste dont on ne se lasse pas …