samedi, 23 avril 2011
Même pas mal
(Blondinland – 2011)
Durée 70’29 – 16 Titres
http://www.fredblondin.com
 Près de huit années se seront écoulées entre le cinquième et le sixième album studio de Fred Blondin et pourtant, on ne peut pas dire que cet artiste à la voix rocailleuse et à la guitare séductrice aura perdu son temps puisque ses compositions auront été utilisées par les artistes les plus célèbres comme Johnny Hallyday, Yannick Noah, Julio Iglesias et même par Patricia Kaas qui se sera offert le luxe de concourir à l’Eurovision en 2009 sous les couleurs de la France avec « S’il fallait le faire », une chanson que l’artiste lui avait faite sur mesure … Compositeur pour le théâtre et pour la télévision, Fred Blondin placera également ses musiques sur des spectacles comme « Panique au Ministère » ou encore « La Cage aux Folles » et composera le générique d’émissions comme « Midi en France », gardant pendant tout ce temps au fond d’un de ses tiroirs un ouvrage atypique enregistré en acoustique en 2005 jusqu’à ce que l’envie de le ressortir ne lui prenne et qu’il se lance dans la mise dans les bacs de ce pur autoproduit comme on les aime. Un maximum de vieux titres retravaillés dans le sens du vrai son, trois nouvelles chansons … « Même pas mal » !
Née à la suite de la découverte de l’album de Dave Goodman, un bluesman canadien, l’idée de ce nouvel album assis sur les guitares et sur la spontanéité n’aura pas traîné et c’est très vite que les deux guitaristes se retrouveront en studio en Allemagne pour y coucher sur un disque dur quelques versions alternatives de titres qui ont fait leurs preuves, des chansons écrites et composées par Fred Blondin lui-même mais aussi, étrange paradoxe pour un garçon qui a tant composé pour les autres, par des gens comme Calogero, CharlElie Couture, Guy Carlier, Laurent Chalumeau et Jean-Pierre Bucolo … Rompu aux sales expériences du milieu musical, Fred Blondin n’en est pas pour autant un individu blasé et s’il chante le blues comme les plus grands, c’est surtout parce qu’il a compris que s’apitoyer sur son sort seul dans son coin était inutile et que quand on dispose de son talent, il vaut mieux en faire des chansons et les chanter aux autres, ne serait ce que pour se donner la force de continuer à tirer des riffs et à faire pleurer des guitares, une activité qui fait presque figure de sport national à l’échelle d’un artiste capable de nous ressortir avec un bonheur sans cesse renouvelé des hymnes comme « Perso », « Elle allume des bougies », « Donner » ou encore « J’voudrais voir les îles » et de les accompagner de pépites pleines de charme comme « On s’est aimé », « Laquelle de toi » ou « Des trucs de filles » qui prêtent à regretter qu’il ait fallu tout ce temps pour pouvoir enfin les découvrir. Un album à la fois folk et blues pour celui qui a longtemps fait du rock avec une vraie voix de bluesman, on ne pouvait pas décemment espérer mieux ! On attend maintenant la scène …
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