jeudi, 21 avril 2011
Air
(Free Soul Production – Le Chant du Monde – Harmonia Mundi – 2011)
Durée 40’59 – 12 Titres
http://www.gregzlap.com
 Ce jeune quadragénaire d’origine polonaise arrivé en France à la fin des années 80 a déjà connu de forts beaux succès non seulement dans le blues où son harmonica est impressionnant de réalisme mais aussi dans le jazz, dans le slam et dans le rock puisqu’un des temps forts de la carrière de Greg Zlap restera indiscutablement le fait d’avoir accompagné Johnny Hallyday sur son « Tour 66 ». Toutes ces bonnes choses n’enlèvent rien à un talent tout personnel de chanteur et à un autre de songwriter qui ont poussé cet artiste parmi les plus en vue de sa génération à livrer des albums impérissables, les moindres n’étant pas « Varsovie » paru en 2005 et « Road Movie(s) » sorti trois ans plus tard. Conscient que l’élément indispensable à son ou plutôt à ses arts est lié à l’oxygène et au souffle, Greg a composé et imaginé son nouvel album entre deux chambres d’hôtel et c’est tout naturellement qu’il l’a appelé « Air », juste retour d’ascenseur à ce souffle qui a fait de lui un artiste parmi les plus aboutis !
Ouvrage organique d’un artiste traditionnellement perfectionniste, « Air » s’est pour une fois laissé aller à mettre en avant le versant le plus naturel, le plus humain de Greg Zlap, et c’est en faisant appel à des instrument qu’on ne croise que peu souvent dans son répertoire que l’harmoniciste s’est adjoint les services de ses fidèles comme Johan Dalgaard à l’harmonium, Eric Starczan à la guitare, Tristan Bres à la basse et Toma Milteau aux drums mais aussi d’autres comme Didier Marty aux cuivres, Didier Quéron au sousaphone, Regis Gizavo et Daniel Mille à l’accordéon et de quelques trompettistes, saxophonistes et clarinettistes, Ian Seagal rejoignant bien entendu le band pour poser sa voix et sa steel guitar sur le superbe « The Wind Is Rising ». Co-écrit par Johan Dalgaard, « Air » puise une partie de son âme dans la culture de l’organiste qui fait montre également de réels talents de producteur et c’est en tirant autant parti des notes elles-mêmes que des souffles résultant de l’usage de vieux magnétophones à bandes que les deux complices ont imaginé cet hommage à l’« Air » où un toussotement sait à l’occasion accompagner un riff comme sur « I’ll Know You’ll Be Mine ». Capable du meilleur et rien que du meilleur, Greg Zlap ne manque pas de nous servir encore quelques « How Deep Is Your Soul » composé en compagnie de Nono Krief, « O2 » et autres « Oxygen » mais aussi un très entraînant « Free Soul », un émouvant « Niech Poplyna Lzy » interprété dans sa langue maternelle et même un fort délicat « Where The Winds Blow » qui referme l’album de manière très intelligente. Un album à découvrir en bacs le 12 mai, en live à L’Alhambra le 10 juin et sur toutes les routes des festivals de l’été qui ne manqueront pas de se plier au courant d’« Air »…
|
GREG ZLAP 
