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ASKMOOD pdf print E-mail
Ecrit par Kalissa  
vendredi, 25 mars 2011
 

INTERVIEW EXCLUSIVE ASKMOOD

http://www.myspace.com/askmood
http://www.facebook.com/pages/Askmood/138896942826096

Quelle est l’histoire de votre groupe ?

Mood : C’est une relation avant d’être un groupe. C’est avant tout une relation intime avant d’être une histoire. Puis, à force de tout partager naturellement, on a commencé à partager des notes.

Quel a été le point de départ qui vous a poussé à monter votre propre groupe ? Un rêve de gosse ? Une prise de conscience, l’envie d’évacuer, de transmettre un message ?

Mood : En fait, ça n’a rien à voir avec cela. On n’habite pas ensemble et on a donc la mauvaise habitude de devoir se quitter pendant des jours, parfois des semaines. Et à force de se parler tous les jours, j’ai voulu briser la routine en écrivant des paroles. On en retrouve une partie dans le morceau « Solitary ». Cela n’avait pas vocation à être partagé en dehors de notre relation, mais finalement, Ask m’a dit d’essayer de chanter sur un bout de guitare qu’elle jouait et nous voilà !

Question bête : pourquoi ce style de musique ?

Ask : On n’a pas réfléchi à un style précis. J’ai joué ce que j’avais envie de faire, c’est pour cela qu’on retrouve beaucoup de choses différentes dans nos morceaux, si on fouille bien. J’écoute beaucoup de styles différents et je ne peux pas me dire « joue telle sorte de rock et n’en sors pas ». Non, c’est vraiment impossible de fonctionner comme ça.

Quand vous vous êtes rencontrés, y a-t-il eu un travail conceptuel de définition du projet artistique, ou est-ce venu naturellement, avec vos personnalités, vos envies…

Mood : Lorsqu’on a décidé d’écrire des morceaux cohérents, on a suivi nos envies. C’est pour cela que les thèmes abordés sont variés et qu’il y a des textes sérieux, des textes passionnés et d’autres plus légers. C’est uniquement une fois que l’on avait fini d’enregistrer qu’on a cherché une idée ou un « concept » qui lierait le tout. Après réflexion, on s’est dit que c’était simplement nous et notre relation qui étaient résumés ici. On s’est donc lancé en se dévoilant intimement.

Votre premier album est sorti il y a quelques mois, comment a-t-il été perçu par les médias ?

Mood : Il faut préciser que ce 6 titres n’est sorti qu’en format digital sur les plates-formes de téléchargement légal. De ce fait, notre ami Jeff d’Altsphere Production a souhaité faire une promotion uniquement via Internet. Apparemment, il n’y a pas eu énormément de retours car les médias ne portent aucun intérêt s’il n’y a pas de format physique et, de manière générale, il me semble que les médias ne s’intéressent pas spécialement à des artistes qui ne passent pas par de gros réseaux professionnels ou qui sont méconnus voire inconnus. Ceci dit, le peu de médias ayant pris le temps d’écouter et de chroniquer notre EP nous a donné des retours très positifs. Tu en es un bel exemple d’ailleurs, nous avons bien aimé l’approche décrite dans ta chronique.

Accordez-vous de l'importance à l'avis des médias, aux critiques des professionnels, ou n'y voyez-vous seulement qu'un tremplin pour toucher un peu plus d’auditeurs ?

Ask : On y accorde une certaine importance puisqu’un retour positif nous donne envie de continuer et de faire de nouveaux titres. Mise à part cela, c’est uniquement un tremplin pour dire aux gens « coucou, on s’appelle AskMood, tu veux écouter nos titres ? »

En seulement trois mots, comment définiriez-vous cet opus pour une personne qui ne l’aurait pas encore entendue ?

Ask : C’est un exercice difficile. C’est un condensé de différents sous-genres du rock. On peut y trouver du grunge, du punk, du hard-rock, du shoegaze et même du folk et un petit peu de new-wave. On peut imaginer Ghinzu, Deep Purple et Pearl Jam en train de boire du vin ensemble.
Mood : Oui ça doit être ça ! Au niveau des textes et ambiances, il y a de quoi faire la fête, de quoi bouger la tête, mais aussi des passages plus intimistes qui, je l’espère, permettent de faire le point avec soi-même. Pas une introspection, mais au moins de réfléchir un peu à sa situation.

Quel était votre objectif en rentrant en studio ? Faire mieux que vos aïeux ? Faire quelque chose de différent ?

Ask : Nous ne sommes pas allés en studio, on a tout fait à la maison. On n’avait vraiment aucun objectif de ce genre, on se faisait plaisir et on mettait en musique notre relation, nos petits délires, nos hauts et nos bas. Je ne sais pas vraiment si c’est différent, mais en tout cas, je suis sûre que ça part dans tous les sens et que ce n’est pas lisse dans le sens où, en grattant un peu, il y a des subtilités à découvrir.

Pourquoi ce souci d’avoir présenté un paysage enneigé comme l’est votre cover ? Ces nuances entre le blanc, le noir et le gris peuvent renvoyer à une forme d’ouverture d’esprit car comme on le dit, tout n’est pas tout noir ou tout blanc.

Mood : J’adore la nature. Tu peux t’y ressourcer, prendre le temps de porter un regard sur toi-même, t’y reposer, flâner. Selon les saisons, il y a des couleurs autres que le gris des villes. Ton approche me plaît assez, chacun peut y voir ce qu’il ressent. C’est enneigé, froid, gris, c’est un joli paysage qui renvoie pourtant un sentiment de tristesse. C’est comme la joie d’être auprès de quelqu’un, qui est opposée au moment où tu dois t’en séparer.

De sa gestation à sa sortie, The Weather vous a-t-il demandé beaucoup de travail ?

Ask : On est parti sur une démarche très instinctive, donc je ne parlerai pas de « travail ». Comme nous faisions tout nous-mêmes, le plus dur a été de travailler le son surtout. Plus que le travail de composition ou d’écriture, c’est vraiment là-dessus que nous avons passé le plus de temps au final.

Comment le travail de composition et d'écriture se déroule-t-il ?

Ask : Il y a les morceaux composés seuls, chacun de son côté, et les morceaux pour lesquels on s’est amusé à deux en partant d’improvisations. Dépendamment des morceaux, certains textes étaient écrits avant et je m’en inspirais, ou alors je composais et Mood posait le chant ensuite. On se complétait.

On a l’impression que l’anglais utilisé dans vos paroles se prête à l'ambiance mélancolique et aérienne de votre album…

Mood : C’est sûr que l’anglais est bien plus chantant pour le rock que le français. De toute façon, de manière générale, je n’aime pas les textes en français car cela a tout de suite un côté kitsch que je n’affectionne pas particulièrement. En tout cas, écrire en français m’aurait vraiment bloqué dans cette volonté de parler de choses personnelles. L’Anglais est venu naturellement de toute façon, je n’y ai pas réfléchi une seule seconde.

Pouvez-vous m’expliquer le titre de cet album ?

Mood : Le titre est celui d’un morceau qui parle de la nature, du fait qu’elle est imprévisible mais reposante à la fois, et bien sûr, du fait qu’on ne peut pas la maîtriser, elle reste sauvage.
On a choisi ce titre pour l’EP car on ne se voyait pas brandir le nom d’un des autres morceaux. C’est le titre le plus sentimentalement neutre.

The Weather est un album qui se veut intimiste à travers sa musique, ses paroles, s’agit-il d’une volonté d’authenticité ?

Ask : On ne peut pas parler de « volonté ». On n’a pas vraiment réfléchi le disque au départ. Si tu trouves que c’est authentique, c’est que ça l’est tout bonnement et on t’en remercie.

Dans votre musique, on ressent la puissance instrumentale et quelquefois la présence vocale est laissée en second plan, comme une toile de fond. Le chant est-il pour vous un mal nécessaire ?

Mood: Je vois la voix comme un autre instrument, au moment de mixer et de travailler le son, on l’a donc abordée comme tel. On ne voulait pas que ça sonne pop en mettant le chant trop en avant, on voulait que tout soit lié sur un pied d’égalité.
Ask : Oui, je ne parlerai pas de « puissance instrumentale », car le chant, à son niveau et avec ses lignes, participe aussi à cette intensité finalement. Il prend une partie de l’espace sonore et gonfle l’onde musicale pour lui donner cette forme puissante.

Dans votre pressbook, il est stipulé que Black Sabbath fait parti de vos influences. En quoi ce groupe, vous a-t-il réellement influencé ?

Ask : Il est vrai qu’on écoute Black Sabbath au même titre que d’autres groupes des années 70, mais il n’est pas cité dans le pressbook par contre. Jeff nous a demandé des influences pouvant résumer notre musique et on a préféré citer Deep Purple, qui n’a pas le côté lent et sombre de la bande à Ozzy Osbourne, mais qui a tout de même un côté hard-rock et psychédélique qu’on peut retrouver par moment dans « The Weather »

D’où vous vient l’idée du clip, les bouteilles de vin ?

Ask : Tout comme la mise en place de cet EP, c’est parti de rien du tout. C’était un délire lors d’une soirée avec Jeff et d’autres amis et, lorsqu’on parlait de la sortie d’AskMood, on s’est mis à se dire qu’un petit clip serait bien. Là, on s’est mis à jouer avec les bouteilles de vins vides en prenant des photos et ça a donné cet OVNI psychédélique.

Quelles sont vos sources d’inspirations ?

Mood : Comme l’a dit Ask précédemment, tout ce que nous écoutons nous influence et cela va des années 60 au années 2000 sans problème. Au niveau des textes, c’est notre quotidien, que ce soit au niveau de notre relation ou notre situation vis-à-vis de « l’extérieur ».

Quelle est votre définition de la culture ?

Mood : Difficile à dire. Il y a énormément de sens différents.
Ask : Oui, en tout cas, cela ne se résume certainement pas à la politique culturelle ou à l’Etat, ni à ses appellations « musiques actuelles », « musiques amplifiées » et consorts qui mixent tout et n’importe quoi ensemble et, finalement, on voit bien plus de concerts de jazz et d’électro expérimental machins trucs bizarres élito-intello-musicaux dans les salles dédiées aux « musiques actuelles » que du rock, du hard-rock, du hip-hop, … Un nom lisse pour faire croire qu’on en fait beaucoup pour « la musique de jeunes ». Enfin. Je m’arrête là car, tu l’as compris, c’est une situation qui m’exaspère. Ça ne se résume pas non plus à ce qui se passe dans les stades, Zéniths ou à la télévision. La culture, pour moi, c’est tout ce qui, finalement, n’est pas facile d’accès, puisque tout ce que monsieur ou mademoiselle lambda peuvent écouter ou voir sans efforts, c’est que quelqu’un à intérêt à lui vendre et lui revendre encore. C’est ce qui crée les modes. « Highway star » n’est pas à la mode, ça date des années 70, et pourtant, c’est génial. Va faire comprendre ça aux quadras et quinquas qui prennent des décisions, à cette époque, pour eux, en France, Claude François était déjà trop subversif et plus tard, Téléphone a révolutionné leur microcosme.

Culture et Internet : danger ou avenir ?

Mood : On va laisser Ask se reposer, histoire qu’elle nous recolle pas un pavé. Avenir certainement pas. Danger non plus. Thèse, antithèse. Donc en synthèse, je pense qu’en ce qui concerne la musique, Internet permet de partager et de découvrir énormément de choses. Il n’y pas de danger et on en est un bon exemple, puisque notre EP n’est sorti qu’en mp3 et pourtant, on ne le retrouve nulle part. Les artistes qui se plaignent de leur copyright et tout ça sont ceux qui se font déjà le plus d’argent, qui plus est ! Mais il n’y a aucun avenir là dedans car lorsque tu aimes un groupe ou un artiste, tu préfères toujours acheter un objet, même si tu as déjà les mp3s trouvés gratuitement. Ce n’est que mon avis.
Ask : Ta réponse résume plutôt bien ce que je pense.

Comment s’est passé votre rencontre avec Jeff qui s’occupe de vous pour le label Altsphere ?

Ask : C’est un ami depuis plusieurs années. Il fait lui aussi de la musique. Lorsqu’on lui a parlé de nos morceaux, il a tout de suite voulu nous aider, même si cela n’est pas exactement son registre vu qu’il est beaucoup plus dans le métal depuis des années.
Mood : Du coup, il a voulu nous aider mais ne se voyait pas investir énormément (et on ne lui demandait pas de le faire d’ailleurs) et c’est pourquoi on a convenu d’une sortie uniquement digitale. C’était aussi un coup d’essai à ce niveau pour lui, puisqu’il avait uniquement sorti des démos et albums sur supports physiques, jusqu’à notre EP. Je pense qu’il a fait un joli travail puisque grâce à ses démarches, des personnes comme toi nous contactent.

Qu'est-ce que vous nous réservez pour la suite ?

Ask : On va préparer des nouveaux titres, ça c’est sûr ! ça sera sûrement plus réfléchi et travaillé car les échos à ce premier EP nous ont vraiment donné envie de créer quelque chose de plus perfectionné et peut-être encore plus diversifié d’ailleurs. On y réfléchit, on a déjà des bribes de morceaux. En fait, on ne sait pas encore sous quelle forme cela sortira, c’est peut-être ce qui nous ralenti. On aimerait bien sortir un album en CD. Ce serait un joli caprice. Mais Jeff a pas mal de projets en prévision cette année donc on essaye de contacter d’autres personnes susceptibles de sortir notre prochaine production. Oui oui, je lance un appel ! Mais je pense que c’est le combat de tout artiste et que ce n’est pas un combat facile.

Je vous laisse conclure …

Ask : Merci beaucoup pour ton soutien, ta chronique et cette interview. On est content que ça t’ait plu. Pour toi, lecteur, je t’invite à découvrir notre musique sur Myspace ou sur notre Facebook car il paraît qu’on doit avoir plein d’amis pour exister ! Youpi ! Et bien sûr, si ces extraits te plaisent, tu peux acheter notre EP en entier sur iTunes, Amazon mp3, Fnac mp3 et toutes les plates-formes habituelles. A bientôt.