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BLUES AU FEMININ à BLUES AUTOUR DU ZINC (60) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 16 mars 2011
 

CHANTEL McGREGOR – SANDI THOM
BLUES AUTOUR DU ZINC – BEAUVAIS (60)
Le 15 mars 2011

http://www.zincblues.com
http://www.chantelmcgregor.com/
http://www.sandithom.com/

A l’heure d’ouvrir officiellement la 16ème édition par une première soirée dans les murs de Beauvais, les représentants du Comptoir Magique, l’association qui gère et organise Blues Autour Du Zinc, affichent une certaine impatience et quand  bien même les artistes de Music Maker leur ont donné leurs premières doses de notes bleues à Songeons samedi dernier, on sent très fortement l’envie de voir débuter un nouveau festival une fois encore ancré sur une programmation ouverte et ambitieuse dans laquelle on remarquera pour les jours à venir des valeurs sures directement destinées à attirer le grand public mais aussi de superbes découvertes, Laurent Macimba et son équipe de bénévoles étant réputés pour leur clairvoyance quand il est question de repérer et d’amener des artistes aussi originaux que talentueux dans l’hexagone !

Repérée pour la première fois en France l’an dernier au même endroit, la guitariste et chanteuse britannique Chantel McGregor faisait son grand retour ce soir en Picardie et c’est en trio qu’elle est venue nous proposer une heure de bonheur à base d’une musique dans laquelle compositions et reprises se mélangent intelligemment. Une guitare, une basse, une batterie, on n’a rien inventé de mieux pour jouer le blues et la blonde égérie du soir l’a bien compris en proposant un cocktail où les nuances sont légion et où l’on passe des riffs bien sentis aux rythmiques soigneuses sans pour autant oublier de glisser de temps en temps quelques soli toujours très inspirés.

Robe longue pour Madame, t-shirts pour les messieurs, c’est un power trio des plus racés qui va donc venir nous convaincre avec un son puissant juste ce qu’il faut mais jamais trop fort, un volume qui mettra très justement en valeur des morceaux comme l’excellent « Daydream » de Robin Trower ou encore le fort attendu « Red House » de Jimi Hendrix, une des influences majeures de la jeune guitariste qui a commencé la pratique de l’instrument à l’âge de sept ans et qui se montre aujourd’hui capable d’aller se mesurer aux plus brillants des guitar heroes.

Une petite heure de concert terminée par la présentation du groupe et par de très brèves démonstrations individuelles et voilà l’assistance du Magic Mirrors mise dans des conditions optimales pour la suite de la soirée. Une vingtaine de minutes de changement de plateau laisseront aux retardataires le temps d’aller acheter ou louer un des superbes verres ecocup siglés au nom de Blues Autour Du Zinc et même au passage de le faire remplir, histoire de ne pas laisser la chaleur ambiante prendre le dessus …

C’est une fois encore un trio qui se présente à nous mais cette fois l’électrique cède sa place à l’acoustique et c’est une brune écossaise qui succède à la blonde anglaise. Habituée à se produire en sextet dans un registre très blues rock, Sandi Thom est ce soir dans une configuration installée à mi-chemin entre country blues et folk, le versant soul de sa voix ressortant quand même de manière très naturelle et son pendant rock ne manquant jamais de se faire remarquer sous l’influence de sa guitare et de ses harmonicas mais aussi sous celles de la guitare et du cajon de ses deux complices, le tout se voyant qui plus est complété par un son quasiment parfait !           

Passant de ses propres classiques comme « Belly Of The Blues », « Heart Of Stone » ou « Show No Concern » sans oublier le tubesque « I Wish I Was A Punk Rocker » à des covers prestigieuses comme le « House Of The Rising Sun » rendu célèbre par les Animals, Sandi Thom n’a aucun mal à faire monter la pression d’un cran supplémentaire à chaque nouveau titre et c’est non sans qu’elle nous ait proposé une relecture épatante de son « This Ol’ World » qu’elle interprète de temps à autres avec un certain Joe Bonamassa que nous en arriverons vers ce que l’on taxera de rappel puisque c’est sans sortir de scène mais en posant simplement sa guitare pour se concentrer sur son chant est ses harmos que la jeune femme nous offrira ses ultimes titres pour finir une grosse heure de concert par un « Runaway Train » d’une folle intensité.

Jour de semaine oblige, le Magic Mirrors ne tarde pas de se vider de son flot de spectateurs et déjà on constate la satisfaction sur les visages des organisateurs. Blues Autour du Zinc parvient à fédérer un public qui répond globalement présent à l’appel du festival. Seize années d’expérience et de qualité ont indiscutablement contribué à ce succès … On ne peut que s’en féliciter et souhaiter que la suite de cet évènement majeur connaisse le même succès, ce dont on ne doute pas un instant compte tenu des soirées concoctées pour les jours qui viennent. La tournée des zincs risque d’être mouvementée vendredi et samedi mais les concerts en salles s’annoncent eux aussi prometteurs …

Fred Delforge – mars 2011