vendredi, 11 mars 2011
Le hip hop raconte ses racines
(Autoproduction – 2011)
Durée 80’ environ
http://www.blues-sur-seine.com
 Imaginé par diverses structures locales comme Blues-sur-Seine, le CAC Georges Brassens, l’ECM Le Chaplin et le Foyer des Jeunes Travailleurs de Mantes la Jolie, Crossroad est un ambitieux projet qui a été mené à bien par un collectif de jeunes artistes amateurs regroupés autour de la même inspiration, la légende du bluesman Robert Johnson, qui leur donne les bases nécessaires pour faire un parallèle entre l’histoire du blues et celle d’une musique qui les touche tout particulièrement, le hip hop. Bien décidés à démontrer que leurs quartiers ont du talent, ce sont pas moins de trente quatre participants âgés de 7 à 25 ans qui ont associé leurs aptitudes en matière de chant, de musique et de danse pour les mettre au service d’une œuvre écrite sous l’œil avisé d’Emiss’R, le fondateur du groupe Pragmatik, dont la chorégraphie a été supervisée par Tino, fondateur des collectifs 10cipline et YinYang, et dont l’habillage musical a été imaginé par DJ N9FF de Last Beatz Musik. De quoi insuffler une bonne dose de professionnalisme à un projet qui au départ relevait presque du pari !
Après deux années de répétitions et sept représentations, les six structures associées au projet ont décidé de proposer un DVD promotionnel présentant le spectacle à partir des trois captations qui en ont été faites, elles aussi de façon totalement amateur, et c’est durant une heure d’un show entraînant et diversifié que Crossroad nous fait faire le grand tour des musiques noires américaines, partant des simples sons que les esclaves tiraient de leurs outils et de leurs chaînes pour en arriver jusqu’aux musiques électroniques actuelles en passant par divers courants majeurs comme le blues, le rock, la soul ou encore le jazz. A l’intérêt incontestable de cette reconstitution historique bien documentée vient s’ajouter la dimension sociale d’un ouvrage qui permet à de jeunes gens du cru d’exprimer pleinement leur talent mais aussi à des publics pas forcément touchés au premier degré par le hip hop de découvrir une réelle inventivité musicale et un don particulièrement poussé pour l’écriture, pour la chorégraphie et pour la mise en scène, tant et si bien que l’on se demande parfois qui de la scène où l’on est plutôt rap ou de la salle où l’on est plutôt blues a été le plus difficile à convaincre non seulement de l’intérêt de la musique de l’autre mais aussi et surtout de leurs racines communes. A constater le plaisir que les artistes prennent sur scène mais aussi celui des spectateurs à la sortie du spectacle, on se dit qu’il y a là matière à pousser les choses encore un peu plus loin pour que les gens se rencontrent, se comprennent et se respectent sans considération de génération, d’origine ou de culture … Si un producteur a un jour l’idée d’accompagner le projet et de lui donner les moyens de s’exprimer à grande échelle, c’est assurément la musique dans son entier et plus généralement la culture qui en ressortiront grandies !
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