vendredi, 25 février 2011
Beau moqueur
(Bacchanales Productions – Mosaic Music Distribution – 2011)
Durée 41’54 – 16 Titres
http://www.myspace.com/lucasrocher
 Il a tout de ces sales gosses capables de révolutionner une chanson française qui a tendance à s’encroûter et c’est avec un premier album haut en couleurs que Lucas Rocher, du haut de ses vingt ans, va se charger de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière histoire de bousculer les ouvrières tout en poussant la reine vers la sortie pour prendre un jour peut être sa place … Si une guitare, un violon et un harmonica lui suffisent à la scène, c’est en compagnie de huit musiciens que le Parisien a enregistré cet ouvrage, le tout premier à paraître sur le jeune label Bacchanales Productions, et c’est en faisant appel à toutes les références des chansonniers qu’il a découvert dans le grand café-théâtre que tenait son père que Lucas nous présente une musique qui swingue et qui groove, des notes qui rockent et rollent sur un grand lit tapissé de chansons à la fois riches et délicates … Rompu à la scène avec pas moins d’un quart de millier de concerts sur les six dernières années, l’artiste ne pouvait décemment rester plus longtemps à l’écart des bacs …
Avec un langage tout à fait dans l’air du temps, un franc parler qui sonne comme celui des jeunes de son âge avec toutefois ce petit supplément d’âme qui fait que chaque mot qu’il utilise est juste, pesé, fort, Lucas Rocher nous fait le coup des belles rimes et des jeux de mots faciles, s’efforçant de nous mettre du « Beau moqueur » plus souvent qu’à son tour avec ses chansons drôles et ses chansons tendres, ses chansons d’amour et ses chansons d’humour, ses chansons délicates et ses chansons glauques … Tour à tour amoureux, désabusé, virulent ou plein d’humanité, le poète y va de ses traits d’esprit toujours très imagés et nous amuse d’un superbe « Je me voyais déjà » avant de mieux laisser défiler une panoplie très variée de tranches de vie dans lesquelles on entrevoit un « Tank » ou un « Garçon facile », où le « Noir-ou-blanc » se laisse invariablement emmener vers « Ce soir », où l’on se demande bien ce que l’on fera quand on aura « Trente ans », où l’on croise un duo avec Maude Lamy de la Chapelle sur « La scélérate » et un autre avec Nicolas Bacchus sur « Après toi » et où dans un monde où l’on a souvent tendance à se sentir « Tomber », il est aussi parfois possible d’obtenir sa « P’tite revanche ». De la finesse, de la classe, du talent pour agrémenter le tout … Il y a des artistes qui naissent sous une bonne étoile et Lucas Rocher est indiscutablement de ceux là !
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