Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

CAPRICE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 28 janvier 2011
 

Masquerade
(Prikosnovénie – 2010) 
Durée 57’20 – 16 Titres

http://www.caprice-music.com
http://www.prikosnovenie.com

Le néo-classicisme russe est un exercice qui sait franchir l’épreuve du temps et Caprice en est la preuve par l’objet puisque ce n’est rien de moins que son dixième album studio que le groupe nous propose aujourd’hui, un album dans lequel tous les talents du compositeur déjanté Anton Brejestovski sont mis à contribution puisqu’il s’attache cette fois à aller fouiller au plus profond de l’age d’argent de la poésie russe pour y extirper les œuvres de six grands poètes qui vécurent et disparurent durant cette période parmi les plus sombres du pays. De l’esprit créatif revisité durant la première partie de l’album jusqu’à la tyrannie imposée par le régime politique qui inspire la seconde, c’est en mettant en valeur la voix divine d’Inna Brejestovskaya que les claviers, basses et autres batteries mais aussi et surtout les cordes, les vents et les voix de Caprice nous emmènent à chaque instant dans une œuvre épique des plus passionnantes …

C’est au travers de six destins tragiques que « Masquerade » a été conçu et c’est forcément avec des accents à la fois grandiloquents et quelque peu éprouvants que Caprice rend hommage à sa propre façon à Daniil Harms, mort de faim en prison à l’age de 36 ans, à Velimir Khlebnikov, décédé des suites de la fièvre à seulement 35 ans, à Marina Tsvetaeva qui s’est pendue à l’âge de 48 ans, à Nikolai Gumilev qui a été exécuté à l’age de 35 ans, à Vladimir Mayakovsky qui s’est suicidé par balle à 36 ans et à Anna Akhmatova qui a pour sa part survécu au Stalinisme et qui s’est éteinte naturellement à l’âge de 76 ans … Si toutes ces personnes avaient en commun le fait de vivre à une époque peu facile, elles avaient également le même talent d’écriture et c’est leur œuvre qui est revue et corrigée par Caprice au travers de créations certes un peu hermétiques pour le profane qui ne comprend pas forcément le Russe mais tellement surprenantes à l’oreille que l’on cède forcément à leur appel. De la joie purement créative des « Reality », « Stones » ou « Venice » à la réalité moins gaie des « What Have I Done To You », « Hottentot Cosmogony » ou « Fox And Cockerel », c’est une époque et une culture qui sont traversées tout au fil d’un ouvrage à ne pas réserver aux pseudo-élites intellectuelles qui se voit proposé dans un digipack au moins aussi luxueux en apparence que sobre au niveau du contenu … Une dualité de plus pour un objet qui n’en manque pas !