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LA CANAILLE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 24 janvier 2011
 

Par temps de rage
(L’Autre Distribution – 2011) 
Durée 39’39 – 12 Titres

http://www.myspace.com/lacanaille

Ils représentent une des poches d’originalité de la culture hip hop et avancent à contre courant d’une partie de la scène rap nationale en refusant l’appel du strass et des paillettes pour au contraire s’attacher à cultiver l’authentique au travers d’un engagement de chaque jour. A force de concerts et de travail d’écriture, La Canaille est parvenue à franchir les années, se souvenant encore et toujours de ses premiers ébats dans le Jura en 2003 et constatant que ce qu’il reste de la mouvance de l’époque est soit bien maigre, soit bien entré dans le moule que les radios et le business lui ont imposé. Sans concession possible, Marc Nammour envoie avec toujours la même inspiration des flow portés par la basse de son fidèle complice Walter Pagliani mais aussi par deux jeunes pousses venues remplacer les anciennes, Matthieu Lalande à la guitare et François Malandrin à la batterie. Bien décidé à prouver à qui en doute encore que le rap est une musique à part entière qui se joue et se perpétue grâce à des musiciens, La Canaille nous présente un deuxième album des plus convaincants qui devrait enfoncer bien profondément le clou d’un premier album unanimement accueilli par la critique et le public !

Sans jamais abuser des programmations et des effets faciles capables de pallier certains déficits techniques, La Canaille met avant toute autre chose l’accent le volet musical de ses créations et quand bien même les textes ont un rôle prépondérant dans la qualité de ses morceaux, le quartet n’oublie jamais que c’est sur la sincérité de son jeu et de ses arrangements qu’il sera jugé et que c’est grâce leur aboutissement total qu’il réussira à se démarquer et à obtenir le respect de tous. Rejoint à l’occasion par des cuivres ou encore par une contrebasse ou une vielle à roue, La Canaille ne se pose pas de question et avance d’un pas décidé vers un niveau de création rarement atteint dans le genre, laissant les clichés sur l’appartenance locale, départementale ou communautaire aux autres groupes et se concentrant sur des textes qui mélangent engagement, lucidité et sincérité sans jamais essayer ni de donner de leçon, ni d’imposer leur propre vision des choses. Perpétuellement positif avec des morceaux forts comme « J’ai faim », « Le dragon », « L’eau monte » et « Ma ligne de mire » ou plus légers comme « Rapper en paix » et « Trois lettes », La Canaille multiplie les contrepieds et aborde ses sujets avec un regard neuf, n’hésitant pas à s’attarder les choses de la vie sans les juger de manière ni expéditive, ni définitive. Une mention spéciale à « Ma poésie ne se lave pas » pour sa franchise et une autre à « La colère » pour l’explosion très saine qui clôture un ouvrage à découvrir dans les bacs indépendants dès la fin février.