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RED MAN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 16 janvier 2011
 

2 amour
(Autoproduction – 2011) 
Durée 33’00 – 10 Titres

http://www.myspace.com/stephanegaudoinsfrfr

Il a indiscutablement eu le déclic du blues en Français avec la sortie de son premier album à la fin de l’année 2009 et s’il lui aura fallu en passer durant de longues années par des styles divers allant du hard rock aux percussions africaines avant d’en arriver à « Bleus démons », on peut désormais considérer que le pas est franchi puisque Stéphane Gaudoin alias Red Man remet déjà le couvert avec un deuxième effort personnel pour lequel il a réduit quelque peu la voilure puisque son chant, sa guitare et ses harmonicas ne sont plus désormais suivis que par la contrebasse de Tymaï, mieux connue de l’état civil sous le nom de Marie Polinari. Présentée comme on la découvre à la scène depuis l’année dernière, la musique de Red Man y gagne en spontanéité et se tapisse d’ambiances intimistes et vintage, un pur régal d’autant plus que le contenu de ce nouvel ouvrage est lui aussi une invitation des plus conviviales à un blues riche et coloré comme on l’aime !

La voix soigneusement éraillée rappelle de temps à autres des artistes comme Paul Personne ou Bill Deraime et si derrière les guitares adoptent des tons moins discoureurs, il n’en reste pas moins que c’est sur des mélodies soigneusement construites et intelligemment arrangées que Red Man nous sert une volée de dix titres dont pas moins de sept sont des pièces originales pleines d’humanité écrites dans sa langue maternelle. On en passe bien évidemment par les traditionnels clichés du blues avec l’alcool et les rencontres inopinées au détour d’un « Carrefour », par les privations de liberté et par la servitude avec un épatant « Blues enchaîné » ou encore par un clin d’œil à « Bessie », mais on se régale également des meilleurs moments de la vie de l’artiste avec des titres comme « 2 kg 1/2 » ou « Amour » avant de s’attarder sur les trois reprises qui complètent l’ouvrage pour l’amener vers l’excellence. Rendant hommage à trois poètes, à trois griots issus d’horizons différents mais complémentaires, Red Man nous fait un cadeau unique en son genre puisqu’il reprend dans le texte tout en modifiant les mélodies Boubacar Traoré, Mike Lécuyer et enfin Léo Ferré au travers de trois de leurs œuvres, des classiques certes mais sans pourtant choisir les plus célèbres puisque ce sont respectivement « Si tu savais », « Une tonne de blues » et « Monsieur William » qui se retrouvent sur un ouvrage qui y gagne encore un peu en terme de séduction. En à peine plus d’une demi-heure de blues acoustique, Red Man confirme qu’il est lui aussi devenu un des grands artistes du genre !