samedi, 15 janvier 2011 La cuenta (EMI Music – 2010) Durée 77’24 – 18 Titres
http://www.roh2f.com http://www.myspace.com/rohffofficiel
Véritable phénomène au sein de la sphère rap nationale, Rohff se définit lui-même comme un ‘‘cassoce’’ qui a réussi à ne pas franchir le cap et à ne pas devenir un voyou grâce à la musique en général et au hip hop en particulier. Influencé dès son plus jeune âge par le rap américain, l’artiste a plus suivi ses potes de la Mafia K’1 Fry dans les studios que ses études et si les baskets le branchaient plus à l’époque que les chaussures de sécurité qu’on le forçait à porter, il a appris autant de la rue que de l’école et cultive aujourd’hui le respect, l’honneur et la loyauté. De ses premiers enregistrements il y a une douzaine d’années jusqu’à ce nouvel album, Rohff a fait quelques passages par les tribunaux et même par la prison mais c’est en restant toujours très positif qu’il aborde sa nouvelle vie de père, en s’attachant désormais à faire fructifier une carrière des plus prometteuses. Entre la musique et les conneries, Rohff qui est tout de même un des plus gros vendeurs de disque du rap hexagonal semble aujourd’hui avoir définitivement fait le bon choix ! L’heure de faire les comptes ?
S’il construit plus ses albums comme un businessman que comme un gamin de banlieue et s’il les enregistre en compagnie des habitués des charts nationaux, Rohff n’en garde pas moins un franc parler qui ne lui attirera pas une fois encore que des sympathies. A base de mélodies soigneusement arrangées, l’artiste fait du rap à l’américaine mais le chante en Français, en mettant dedans ses propres envies, des propres soucis, sans trop se poser de question sur ce que l’on pensera du contenu de l’autre côté de la platine. Parvenu à se faire rejoindre dans les studios par des pointures comme Wynter Gordon, La Fouine, Jena Lee, Jmi Sissoko, Nicky B., Indila, Lumilee et, last but not least, par un certain Karim Benzema, Rohff nous présente son univers, un monde où les paillettes commencent peu à peu à remplacer les galères d’antan mais où le ton est resté direct, sincère, toujours un peu posé sur le fil du rasoir … De « Rien à prouver » jusqu’au « Revers de la médaille », Rohff nous promène dans ce qu’il appelle « Dans ma werss », sans jamais trop en faire mais en livrant quand même quelques brûlots bien saignants dans le genre de « Qui veut ma peau ? », « Célibatard » ou encore « Trafiquant 2 classic », certain que quand il sera l’heure de passer à la caisse, « La Cuenta » sera forcément faite à son avantage. Un album qui vire parfois un peu mégalo comme c’est souvent le cas dans le genre mais qui a très largement les arguments pour justifier cet excès d’autosatisfaction. Bien vu !
|