jeudi, 13 janvier 2011
Et vous, et vous, et vous
(Columbia – Sony Music – 2010)
Durée 68’07 – 18 Titres
http://www.jacques-dutronc.fr
 C’est indiscutablement le retour qui aura fait couler le plus d’encre et motivé le plus les foules en 2010 avec en point d’orgue une gigantesque tournée de plus de quatre-vingt dates qui aura conduit l’artiste aux quatre coins de la francophonie avant de se terminer en apothéose à la Fête de l’Huma devant plusieurs dizaines milliers de spectateurs et il fallait forcément qu’il reste une trace de cette folle année vécue par Jacques Dutronc après pas loin de deux décennies sans tourner. A l’heure où les dinosaures de la variété rock à la française n’en finissent plus de partir, de revenir et de repartir de plus belle pour mieux revenir encore avec des fortunes diverses, l’événement qui était pour le moins inattendu de la part de l’homme au cigare a été une formidable réussite non seulement parce qu’il a à sa discographie suffisamment d’hymnes pour tenir la distance mais aussi parce qu’il a su s’entourer d’une équipe de choc à laquelle il a laissé suffisamment d’espace pour que le talent individuel de chacun s’exprime au mieux et mette le sien encore mieux en valeur …
Résumer un an de tournée en à peine plus d’une heure revient forcément à proposer une sorte de best of live d’une carrière aussi imposante que convaincante et ce petit bijou du genre ne manque pas de nous resservir dans des versions réchauffées aux guitares bien rock les incontournables que sont entre autres « Et moi, et moi, et moi », « La fille du Père Noël », « Gentleman cambrioleur », « Les playboys », « Les cactus », j’en passe et des meilleurs … Là où il aurait pu se contenter de jouer la facilité et d’enfiler les vieux tubes comme d’autres le font avec les perles, Dutronc a souhaité pour sa part construire un nouveau spectacle avec des apports originaux dans le genre des guitares qui habitent traditionnellement les titres les plus musclés mais également cette fois les plus tendres comme par exemple sur ce bouillant « Tous les goûts sont dans ma nature » servi comme il se doit en duo avec Etienne Daho. Rayon bonnes vibrations, on saluera bien entendu cette sensation de plaisir permanent qui s’entend dans la voix d’un artiste en très grande forme mais aussi « Le petit jardin » interprété lui aussi en duo avec Vanessa Paradis et enfin un final d’anthologie réunissant le génial « Il est cinq heures Paris s’éveille » avec en prime la flûte traversière et encore, en forme de clin d’œil à une fougue retrouvée, un épatant « Merde In France (Cacapoum) » qui ne fait que nous donner un peu plus envie de voir une suite à cette belle histoire. Plus classe que Dutronc qui a intitulé l’ouvrage « Et vous, et vous, et vous » comme pour mieux rappeler que le public est un élément indispensable de cet enregistrement, on aura certainement du mal à trouver !
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