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MELISSA AUF DER MAUR au BATACLAN (75) pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mardi, 28 décembre 2010
 

MELISSA AUF DER MAUR
LE TRABENDO – PARIS (75)
Le 15 décembre 2010

http://www.birdpen.com
http://www.myspace.com/birdpen
http://xmadmx.com/
http://www.myspace.com/xmadmx

Retrouvez toutes les photos de Yann Charles sur http://www.myspace.com/isayann

Remerciements : Olivier Garnier (Replica Records), Le Trabendo.

Il fait froid ce mercredi soir devant le Trabendo, et même très froid. Les portes qui restent closes n'arrangent pas nos pieds qui trépignent pour éviter de se glacer. Pourtant, nous sommes déjà nombreux à patienter et surtout à se languir de l'ouverture de la salle. 19h30 à peine passé de quelques minutes et enfin la délivrance. Le temps de se mettre en place et déjà pas mal de personnes se pressent devant la scène. Bon, au moins on est au chaud et on attend gentiment que les concerts débutent. D'ailleurs, lorsque les lumières se baissent, tout le monde pense que c'est le groupe BirdPen qui va pénétrer sur les planches, mais non, il s'agit tout simplement du court métrage cosigné par Melissa Auf Der Maur qui est diffusé sur l'écran géant. Film qui a été présenté au Festival du Film d'auteur de Sundance. Bon, pas facile, il faut bien l'avouer, d'en capter tous les messages. La forêt qui saigne, la déforestation, mais les Vikings, l'accident, bref, à la vérité, je suis comme beaucoup resté assez dubitatif. Réalisation soignée, musique onirique planante, mystique, ce film fait partie intégrante du projet de MadM avec son album complété par une BD. Mais j'avoue que j'attends et j'espère que le concert sera plus "puissant" que le film.

Le groupe anglais BirdPen arrive finalement sur scène pour enfin laisser place à la musique. Gros choc pour ceux qui comme moi ne connaisse pas du tout ce groupe. C'est donc vierge de toute référence que j'écoute, que j'essaie de capter tous les tourments qui peuvent sortir de ces musiques. Certes on est dans le rock, mais un rock plutôt expérimental où les sons électroniques viennent se greffer à la superbe voix du chanteur David Penney. Une véritable recherche musicale dans un univers noir, même très noir. Quelques longs passages avec beaucoup d'effets et de sonorités étranges succèdent à des sons plus bruts où les guitares sonnent vraies, saturées comme il se doit. Pourtant je pense que le fait d'ouvrir cette soirée avec quelques titres seulement ne permet pas de découvrir pleinement ce groupe. Sûrement à revoir plus "totalement" sur une scène. Intéressant et à découvrir, même si c’est très tourmenté à mon propre goût.

Encore une longue attente, un changement de scène assez lent, et enfin l'arrivée sur scène de celle que tous étaient venus écouter ce soir, Melissa Auf Der Maur. La belle canadienne à la chevelure de feu, basse en main, est là pour nous offrir le côté musical de son projet « Out Of Our Mind », bien que le côté visuel joue beaucoup également, tant par le jeu de lumières que par les images diffusées sur l'écran derrière le groupe. C'est vrai que l'ensemble confère un climat très particulier, mais c’est sûrement celui recherché par celle qui en plus de la musique a aussi un grand talent de photographe et donc une vision bien spéciale de la musique, de sa musique. Est ce le froid à l'extérieur, peut être le film diffusé avant, mais je ne sens pas le public particulièrement chaud et réactif ce soir, bien qu'applaudissant fort à la fin de chaque morceau … Pourtant, Melissa parle beaucoup, joue avec les spectateurs, mais la réactivité n'est pas immédiate. Étrange, pourtant tous ont l'air ravis d'être présent. Au point de vue son, c'est puissant. Guitares saturées, rythmes très rock, ça balance bien. La voix ensorcelante de Melissa a le pouvoir de captiver le public dont les yeux grands ouverts devant la belle dame. Elle passe des titres de son dernier opus à d'autres morceaux plus anciens sur lesquels on sent bien que les gens réagissent plus aisément. Un joli spectacle autant sur le plan musical que visuel. Un bel amalgame de sons et d'images. Des compositions avec certes quelques longueurs quelquefois, s'orientant plutôt vers un rock progressif avec des effets de guitares, mais à chaque fois sur le morceau suivant un retour vers la simplicité du rock "brut". Un bon concert au final d'une musicienne attirante par l’approche de son art et qu'il fallait découvrir "live".

Melissa Auf Der Maur est quand même une sacrée artiste, difficile à classer mais totalement envoûtante. Beaucoup resteront d'ailleurs après le show pour pouvoir l’approcher, lui parler, chose à laquelle elle se prêtera avec beaucoup de gentillesse.

Et dire que maintenant il va falloir sortir dans le froid pour repartir vers la voiture … Mais bon, pour mon dernier concert de l'année, cela valait bien le coup !

Yann Charles – décembre 2010