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THE BEAUTIFUL SWAMP BLUES FESTIVAL à CALAIS (62) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 05 décembre 2010
 

THE BEAUTIFUL SWAMP BLUES FESTIVAL
CENTRE CULTUREL GERARD PHILIPPE – CALAIS (62)
Du 26 au 28 novembre 2010

http://www.mairie-calais.fr/spip.php?article532

Retrouvez toutes les photos de Yann Charles sur http://www.myspace.com/isayann

Remerciements : Carole Guerlet (Toutes nos félicitations pour le bébé), Dominique Floch, Isabelle Suisse.

Comme tous les ans, le Beautiful Swamp Blues Festival à Calais conclut l'année musicale avec une superbe programmation 100% Blues.

Cette année encore, les organisateurs avec à leur tête Dominique Floch ont encore gâté tous les spectateurs. Les trois soirées se sont jouées à guichet fermé, et d'ailleurs, au vu des tarifs pratiqués, cinq euros la soirée avec deux à trois concerts par soir, c'est quasiment dès la fin septembre qu'il faut prendre ses places pour être sûr de pouvoir participer à cette fête de la musique du diable. Cette année, une invitée surprise est venue nous rejoindre, la neige. Mais étonnement, elle n'est tombée que sur Calais, quasiment rien aux alentours. Sûrement un coup des Anglais comme on me l'a expliqué. Anglais ma foi fort présents également car en amoureux du blues, ils considèrent à juste titre le Beautiful Swamp comme un des meilleurs festivals de Blues du Nord de la France, voir même au-dessus.

Cette édition 2010 nous a donc offert son lot de découvertes, de frissons, d'artistes tous très à même de nous faire passer trois superbes soirées.

Les premiers à ouvrir le bal, si j'ose dire, étaient les Amiénois de Black Cat Joe & Miss Corina chargés de débuter les soirées et d'intervenir pendant les changements de scène. Du blues pur avec juste une guitare et un "cymbalophone" afin de marteler le rythme. Des morceaux inspirés de l'Amérique profonde, avec des passages par le rock. Pas facile de jouer quand les gens se lèvent, se déplacent, parlent en attendant l'autre concert. De bien jolis moments passés avec eux.

Quelques têtes d'affiche très attendues comme l'immense harmoniciste Jerry Portnoy qui a été très longtemps le complice de Muddy Waters ou d’Eric Clapton, des petits noms du Blues … Musicalement impeccable, il a quand même du mal à se retrouver ainsi en leader de band et c'est un show presque trop propre qu'il nous a offert. Il était accompagné par le phénoménal et bondissant guitariste Ricky King Russel.

Autre grand moment attendu par le public, un autre très grand joueur d'harmonica, Sugar Ray Norcia, accompagné du non moins excellent Monster Mike Welch à la guitare. Eux aussi nous ont offert un très grand moment de musique et de complicité.

Il est de tradition que ce soit la tournée du Chicago Blues Festival qui conclue le Beautiful Swamp et cette année n'a pas dérogé à cette règle. Un concert où l'on a surtout remarqué le très bon guitariste Vasti Jackson, une découverte pour quasiment tout le public présent. Au chant, on a retrouvé Zora Young que l'on voit assez régulièrement sur les scènes françaises. Et puis il y avait aussi le saxophoniste Eddie Shaw et le clavier-guitariste Maurice John Vaughn. Tout ce beau monde était accompagné par Willie Hayes aux drums et Nick Charles à la basse. Un crû 2010 qui nous a, soyons franc, laissé un peu sur notre faim, tout du moins sur leur concert de Calais.

Des grandes découvertes par contre ont fait chavirer le public. Sean Carney, qui a allumé la salle avec son jeu de guitare époustouflant, avec une montée crescendo tout au long de son show pour un final en apothéose avec les spectateurs qui se lèvent comme un seul homme à la fin de son dernier morceau pour une longue standing ovation. Du pur plaisir !

Même chose pour Mac Arnold, vieux bluesman s'il en est, venu nous compter sa vie, ses passions mais surtout sa joie de vivre communicative. Il a joué de ses guitares faites de bidons d'huile ou d'essence qui étaient jadis la base de la musique blues de son époque, à l'heure où s'acheter une guitare était totalement impossible. Du bonheur sur scène, des sourires, et musicalement excellent.

Autre bon moment, l'harmoniciste (encore un) Steve Guyger, non seulement très bon avec son instrument mais également doté d'une voix absolument superbe. Il était accompagné par des musiciens français parmi lesquels on reconnaissait le guitariste Jean Pierre Duarté. Et cerise sur le gâteau, à la fin du show, l’arrivée sur scène d’Eddy C. Campbell qui avait déjà officié l'année dernière et qui est donc revenu participer à cette belle fête du blues avec de remarquables échanges guitare-harmo qui ont ravi le public.

Des français, il y en avait encore avec le groupe Flyin' Saucers Gumbo Spécial venu partager son swing et sa musique fortement inspirée de la Nouvelle Orléans et de Louisiane. Un bon concert qui prouve bien que le Blues français ne se porte pas trop mal et que musicalement, il n'a rien à envier à son homologue d'Outre Atlantique.

Une belle initiative aussi de la part du Festival et de la ville de Calais avec une master class organisée cette année avec la présence de la grande chanteuse Miss Nickki et son blues venu tout droit de Memphis. Un mélange de gospel, de soul et de rhythm’n’blues qui a remué les spectateurs, une voix exceptionnelle et surtout une prestance et présence sur scène remarquable. Quelles belles leçons et belles expériences pour les jeunes gens qui l'ont suivie durant toute cette période.

A noter que, pour la première fois, le Festival avait commencé dès le début du mois de novembre avec bon nombre de concerts organisés à Calais et dans d'autres villes du Pas de Calais, avec beaucoup d'artistes de blues français mais pas seulement puisque l’on y remarquait par exemple John Lee Hooker Junior.

Un très bon festival avec toujours cet accueil aussi chaleureux (non, je ne vais pas retomber dans le cliché sur les gens du Nord ...). Les bénéfices des boissons et autres nourritures sont reversées à des associations et il y a toujours ce concept de salle façon cabaret qui permet à tous et toutes de pouvoir passer un agréable moment.

Encore, et c'est tant mieux, une bien belle édition, avec un vif succès populaire et la preuve que le blues peut encore remplir des salles si toutes les volontés de bien faire se rejoignent.

Yann Charles – décembre 2010