jeudi, 02 décembre 2010 49% Motherfucker, 51% Son Of A Bitch (Entertainment One – 2010) Double DVD – Durée 120’ + bonus
http://www.lemmymovie.com
Qui mieux que le bassiste et hurleur de Motörhead est capable d’incarner à lui seul le rock’n’roll ? Alors forcément, il fallait bien qu’un jour cette légende vivante du heavy metal qui affiche plus de quatre décennies de carrière au compteur soit honorée d’un film, un vrai de vrai, un documentaire qui retrace sa vie sur la route, là où il passe le plus clair de son temps, mais aussi sa vie de tous les jours qui se résume dès que ce monstre sacré rentre de tournée à ses collections un brin déjantées, à son bistrot préféré et aux jeux vidéos. Construit comme un hommage de plus de deux heures, ce docu-portait qui a demandé deux années de tournage est parvenu à éviter tous les pièges des autres ouvrages du genre en nous présentant des aspects cachés du bonhomme et en réussissant à quelque peu démystifier un artiste que d’aucuns imaginaient comme bourru, renfermé, violent et même il faut bien le reconnaître un peu rustre. Au lieu de cela, c’est en recueillant les divers témoignages des ses amis rockers que Greg Oliver et Wes Orshovski ont réussi à briser la vitrine et à dévoiler le véritable contenu de ce supermarché du rock qu’est le père Kilmister !
Qu’il inspire la crainte ou au contraire qu’il soit la source d’une certaine forme d’idolâtrie, Lemmy est un monument, une statue colossale taillée à même le rock et armée d’une de ses fameuses basses Rickenbaker capables de découper une salle en deux parts égales après seulement quelques riffs. Quand Lemmy éternue, c’est toute la planète metal qui s’enrhume, quand il lève le poing, c’est le rock dans son ensemble qui sait qu’il va se faire écrabouiller par ce monstre sacré … De Metallica à Anthrax, de Slash à Ozzy Osbourne et à Alice Cooper, tout le monde l’a bien compris et chacun y va de son couplet élogieux à la gloire du hardos le plus connu de trois générations d’amateurs. Rejoints par Joan Jett, Henry Rollins, Marky Ramone ou encore Mick Jones, tous les acteurs majeurs de la scène internationale n’ont que respect et estime pour cette bête de scène dont les goûts, des plus délicats aux plus discutables, ne sont jamais contestés. Des années Hawkwind aux années Motörhead, de la scène à la ville, de son appartement musée de Los Angeles jusqu’aux commandes d’un tank du côté de Corona, c’est le Lemmy intime et parfois un tantinet sensible qui se dévoile au public, le Lemmy collectionneur d’armes passionné des deux guerres mondiales et le Lemmy généreux avec ses amis, le Lemmy de tous les abus, de l’alcool au tabac en passant par toutes les drogues, mais aussi le Lemmy fabuleusement humain qui remercie la vie d’être ce qu’elle est et qui ne change jamais de chemin quand il voit qu’un fan va venir lui tendre la main ou lui demander une photo, quitte à devoir se retrouver sur une scène aux côtés des jeunots de Metallica pour leur botter le cul sur un épatant « Damage Case » … Sa force physique et le simple fait qu’il soit encore en vie est un des plus grands mystères pour la médecine, ça méritait bien un film ! Et on ne vous raconte même pas les bonus qui à eux seuls remplissent un DVD tout entier …
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