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CHARLELIE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 04 décembre 2010
 

Fort rêveur
(Flying Boat – EMI Music – 2010) 
Durée 63’18 – 15 Titres

http://www.charlelie.com
http://www.myspace.com/charleliecouture

L’insaisissable CharlElie affichera bientôt trente années de carrière au compteur et il ne pouvait décemment pas se priver de payer sa tournée générale avec à la clef des dates aux quatre coins de l’hexagone pour 2011 mais aussi et surtout avec un nouvel album carrément inscrit dans la droite lignée de tout ce que l’artiste a fait à ce jour, c’est à dire complètement inattendu et en même temps tellement caractéristique du parcours de l’artiste … Alimenté à la source du blues et du rock, le « New Yor-cœur » d’adoption revient quatre ans après son dernier effort et retrouve instantanément ses marques, composant ses chansons comme il peint ses toiles et proposant une fois encore des poèmes barrés inspirés des bruits de la Big Apple et des mélodies nées de celles dont son atelier résonne à longueur de journée, celles des Black Keys, de Them Crooked Vultures ou encore de Eels. Dans son « Fort rêveur », CharlElie l’esthète a invité CharlElie le voyageur et c’est ensemble qu’ils nous font faire le grand tour d’un imaginaire qui sait mieux que quiconque prendre appui sur la réalité pour sonner plus juste … Un peu Tom Waits et un peu Kerouac, CharlElie se distingue une fois encore par son impressionnante personnalité !

La voix si caractéristique nous indique instantanément le chemin à suivre, les guitares dopées aux amphétamines se teintent de rythmiques bien bluesy mais aussi de boucles et d’une pointe de machines, la slide nous attire dans son antre et les mots si bien choisis se mêlent les uns aux autres pour au final donner naissance à des chansons ni franchement barrées, ni totalement lucides non plus … Pas de doute, on est bien entré de plein fouet dans du très grand CharlElie et d’histoires touchantes en récits doux amers, l’artiste nous fait faire le grand tour de son monde actuel, un univers marqué par New York en général et par ses quartiers en particulier, les Harlem, Broadway et Greenwich Village évoqués dans « Le phénix » finissant inévitablement par conduire l’auditeur jusqu’à Ground Zero tandis que les « Si légère » et autres « Nés trop loin » s’attachent à parler juste et à parler vrai, quitte parfois à donner en sous-main quelques leçons jamais dénuées d’intérêt. Au fil des histoires que CharlElie nous raconte, on croisera parfois les sons urbains de Nicolas Repac qui inonde « Ta phosphorescence » des bruits de la ville ou encore la guitare de The Chet, guitariste de Eels, qui ponctue « Les gestes gratuits » et « Born Again » de ses notes habiles. Loin de naviguer en père peinard de l’autre côté de l’Atlantique, CharlElie l’hyperactif au ton si calme et si posé nous fait cette fois le coup de l’album empreint d’urgence, de l’album turbulent et tumultueux qui n’en a pas vraiment l’air mais qui, quand on sait le lire « Entre les lignes », laisse entrevoir ses « Peintures de guerres » qui contrastent avec « Les statuts de ma liberté », juste histoire de ne pas « Faire com » et de délivrer le superbe « Summertime » discrètement caché en fin d’ouvrage … L’artiste l’avoue sans fausse modestie, il y a « Quelqu’un en moi », et ça tombe plutôt bien, c’est ce titre qui sera le premier single d’un « Fort rêveur » produit par Sean Flora et sorti une première fois au format collector 33 tours fin novembre et une deuxième au format standard fin janvier 2011. Difficile pour les fans d’attendre jusque là …