Ecrit par Fred Delforge |
|
|
vendredi, 26 novembre 2010 Evolution : creatio ex nihilio (Mascot Records – 2010) Durée 48’53 – 13 Titres
http://www.enochiantheory.co.uk http://www.myspace.com/enochiantheoryband
Combo britannique créé en 2004, Enochian Theory donne dans le metal progressif et s’efforce de le faire de la plus étrange des manières en proposant une musique complètement insaisissable au point qu’elle finit même par devenir dérangeante pour ceux qui n’arrivent pas à se laisser embarquer dans des morceaux à géométrie variable. Un premier effort de sept titres puis un véritable album, « A Monument To The Death Of An Idea », avaient permis à ces musiciens de Portsmouth de se créer une fanbase et c’est en assurant le coup avec leur nouvel album que Ben Harris-Hayes au chant et aux guitares, Shaun Rayment à la basse et Sam Street à la batterie accompagnés du Lost Orchestra et de ses claviers et synthés revenaient sur le devant de la scène en 2009 avec un nouvel album qui sort aujourd’hui de manière un peu moins confidentielle. Remarqué par le public parisien lors de son passage en première partie de Spock’s Beard en septembre dernier, Enochian Theory vise maintenant un peu plus loin …
S’ils se revendiquent eux-mêmes comme des artistes usant de la langue des anges, Enochian Therory n’en oublie pas pour autant de se montrer démoniaque quand le besoin s’en fait sentir et c’est un album à la fois rituel et dérangeant que le groupe nous propose, mélangeant à l’intérieur des accents parmi les plus symphoniques et d’autres complètement ahurissants de violence. Plus on avance dans le déroulé de « Evolution : Creatio Ex Nihilio », plus on se perd dans des méandres qui n’en finissent plus de se montrer ambitieux, hasardeux voire même carrément dangereux. Toutes guitares dehors, Enochian Theory s’efforce de faire une musique qui n’est pas celle de Monsieur Toutlemonde et de proposer des titres qui finissent par devenir complètement hermétiques au bout de quelques écoutes tant on ne sait jamais par quel bout les appréhender. A la trilogie des « The Dimensionless Monologue » viennent se greffer des élucubrations ultimes comme « Apathia », « Movement » et « After The Movement » ou encore « The Fire Around The Lotus » et plus on avance, plus on se demande où le trio a bien voulu en arriver avec cette alternance de mélodies délicates et de sons saturés, cet amalgame de notes tellement désorganisé en apparence que même les plus attentifs finissent par se dire qu’ils n’en découvriront peut-être jamais le fil conducteur … A essayer avant d’adopter !
|