Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 26 novembre 2010 La fanaison (Autoproduction – 2010) Durée 21’11 – 5 Titres
http://www.oscarscorgone.com http://www.myspace.com/oscarscorgone
S’il porte à la scène le nom d’un personnage créé de toutes pièces pour coller à son univers musical, Oscar Scorgone redevient Cyril Sonigo Stoesser dès qu’il quitte ses habits de lumière pour être à nouveau l’individu lambda qui avait toutefois contribué aux belles heures de diverses formations de rock et même de jazz puisque le jeune Francilien a suivi une formation de pianiste dès son plus jeune âge. Après deux albums enregistrés avec son groupe AtOmsk, Cyril a cette fois fait le pari d’emmener Oscar Scorgone vers le studio et c’est seul ou plus exactement dans le cadre de cette géniale bipolarité créative qu’il y a mis en boite « La fanaison », un maxi de seulement cinq titres dans lequel l’esthétisme et l’élégance de l’artiste se laissent rattraper par le côté flambeur de son personnage …
Des textes finement ciselés dans la langue d’Etienne Daho et des musiques délicatement arrangées pour que les claviers et les programmations parviennent à emmener le tout dans la direction d’une french pop des plus luxueuses, « La fanaison » rassemble cinq tableaux dignes des impressionnistes, cinq court métrages très nouvelle vague dans l’âme qui se complètent très intelligemment et qui allient avec une réelle inventivité les cachets vintage et ceux plus actuels pour faire de titres comme « Volutes noires », « Très chère sœur », « Au bord du citron » et « L’inachevée » de belles pépites que l’on aurait aussi bien pu découvrir dans le répertoire des crooners affables de la fin des sixties que dans celui des jeunes loups aux dents longues de la chanson française de ce début de troisième millénaire. La voix toujours très juste, le ton naturellement approprié, les accords indiscutablement choisis, Oscar Scorgone nous fait le coup de la pop smoking, celui de la classe naturelle et du charme à la fois irrésistible et en même temps un peu inquiétant … Si le noir est tout naturellement la couleur dominante de « La fanaison », c’est toujours son côté luxueux, raffiné qui en ressort au premier abord. Un artiste à découvrir en premier lieu dans la platine pour vraiment se donner l’envie de le rejoindre ensuite dans un café concert !
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